On ne peut pas demander à des supporters de ne pas manifester leur joie si leur équipe gagne. Le football, c’est la fête et un excellent moyen de rassemblement des peuples. Je ne peux pas comprendre que la tension monte à Malabo parce que des Equato-guinéens ont décidé de sévir en cas de défaite du ‘’Nzalang Nacional’’ contre les Eléphants, samedi prochain et même après la CAN 2012. « Si Drogba marque et que les Eléphants gagnent, on va bien sûr chanter et danser ! Personne ne pourra me dire de faire attention, au stade nous allons animer comme cela se doit. On est venu pour s’amuser et les gens doivent le savoir. C’est sur nous que les gens d’ici vont connaître le football », a martelé hier un membre du comité mixte d’animation, présent à Malabo. Il n’a pas tort de se plaindre. Depuis quelques jours, des conseils sont donnés aux ressortissants ivoiriens de Guinée Equatoriale à la faveur de cette rencontre. Des conseils qui ressemblent forts à des contraintes ou obligations. Ne pas crier de joie en cas de but des Eléphants, porter si possible le maillot du ‘’Nzalang Nacional’’ pour être à l’abri de tout acte de vandalisme, éviter de danser et de faire assez de bruits dans les rues, bref savoir se tenir pour cette rencontre. Figurez-vous, des présidents de clubs ivoiriens, se sont offert des tee-shirts à l’effigie du ‘’Nzalang Nacional’’, depuis mardi dernier. Je tombe des nues. La Côte d’Ivoire n’a-t-elle pas organisé la CAN ? En 1984, le Cameroun a humilié la Côte d’Ivoire qui n’a pu franchir le premier tour. En 1994, la Tunisie a été humiliée à la CAN sur ses propres installations. L’histoire est ainsi faite. Et puis, c’est quel foot le ‘’Nzalang Nacional’’ connaît et puis on ne peut pas respirer. Je le dis, la menace est réelle. Mais il faut que les autorités ivoiriennes prennent des mesures idoines pour prévenir. Elles ne doivent pas dormir sur leurs lauriers. Philippe Légré a eu une rencontre avec son homologue équato-guinéen mardi. La Côte d’Ivoire n’a pas de représentation diplomatique en Guinée, Equatoriale, cependant un coup de fil suffira à calmer les esprits chagrins. Il y a trois résultats possibles au football : victoire, nul et défaite. Si c’est «gros cœur», tout le monde a «gros cœur». C’est vrai qu’il y a plus de 5OO Ivoiriens en Guinée Equatoriale- c’est pour eux qu’on craint- mais les Equato-guinéens ne peuvent pas se montrer désagréables parce qu’ils ont perdu une rencontre. Eux-mêmes, ils pensaient à quoi même ? Tout est entre les mains des Eléphants. Un festival de buts à la normale leur fera changer d’avis et ils finiront par adouber l’équipe ivoirienne. Drogba, Gervinho et autres Eléphants : «Tuez le match en 25 minutes». Pour faire des omelettes, on casse les œufs. Je dois être à Libreville dès lundi prochain. Sportivement.
Par Annoncia Séhoué
Par Annoncia Séhoué