Le président de la République, Alassane Ouattara, a effectué une visite d’Etat en France du mercredi 25 au vendredi 27 janvier 2012. D’où il s’est envolé pour le sommet des chefs d’Etat africains à Addis-Abeba dans la capitale éthiopienne. Dès la fin de ce sommet, le chef de l’Etat a repris le vol pour la ville française de Mougins dans le département des Alpes-maritimes. Ce retour express du chef de l’Etat dans cette reposante cité française, tout en se soustrayant à toute escale à Abidjan, a été officiellement présenté comme une visite privée. Selon le cabinet présidentiel, cette visite sera accentuée d’un bon repos mérité du président de la République après de lourds travaux d’Hercule exécutés pour redresser un pays sorti d’une crise postélectorale dont l’économie a été fortement fragilisée. En réalité, pour ce qui est du repos, le chef de l’Etat n’en bénéficiera pas assez. Selon des sources bien introduites, Alassane Ouattara usera de sa semaine de « repos » pour bosser sur des grandes décisions qui vont donner une nouvelle configuration au gouvernement ivoirien. En claire, Ouattara est retourné en France, dans la ville de Mougins, cadre propice et idéal à la grande réflexion, pour former son nouveau gouvernement, loin des oreilles indiscrètes et des sempiternels interventionnistes. Cette stratégie du président de la République lui permettra de former sereinement son gouvernement, loin de toute pression et des interminables opérations de lobbying pour soit rester ou entrer dans la prochaine équipe gouvernementale. La tâche est grande et sérieuse, puisque le gouvernement numéro II sous le pouvoir Ouattara va certainement passer de 36 membres à 25. Le président a donc besoin d’une forte « concentration » pour réduire son équipe gouvernementale de 9 membres. Le second challenge sera la composition de ce gouvernement qui verra l’entrée de 30% de femmes, comme il l’a promis lors de la campagne présidentielle. De fait, Ouattara retournera au pays avec son gouvernement déjà formé. Sur les bords de la lagune Ebrié, cette information fait bien trembler de grosses têtes dans les cabinets ministériels. Des noms qui sont sûrs d’être absents de la liste des prochains appelés circulent déjà à Abidjan. L’on évoque même des noms de personnalités politiques très proches du chef de l’Etat, susceptibles d’être présents sur la liste noire. Et depuis, c’est la peur panique qui règne parmi les 36 « Eléphants joueurs » qui ont terrassé les managers du ballon rond ivoirien sur le gazon vert.
Sam-Wakouboué
Sam-Wakouboué