MALAbo (Guinée équatoriale), 3 fév 2012 (AFP) - Pour éviter une humiliation devant leur public, les autorités de la Guinée équatoriale, miraculeusement qualifiée pour les quarts de finale de la CAN-2012, n`ont pas hésité à faire appel à une "main d`oeuvre" étrangère, au risque d`alimenter les soupçons sur de possibles naturalisations de complaisance.
Avant le coup d`envoi de la Coupe d`Afrique, personne n`aurait osé miser un franc CFA sur le co-organisateur de l`épreuve, la nation la moins bien classée par la Fifa parmi les 16 participants (151e). Mais ce petit pays de 700.000 habitants a trouvé le moyen de damer le pion au favori sénégalais dans le groupe A pour se frayer un chemin dans le Top 8 continental.
Mais quelle est la recette de ce succès tout juste inimaginable il y a deux semaines? La réponse est peut-être à trouver dans l`état civil des joueurs de la sélection. Parmi les 23 joueurs convoqués pour le tournoi, seuls deux (José Bokung et Felipe Ovono) sont nés sur le territoire équato-guinéen. Le reste de la troupe forme une sorte d`Internationale du football, allant de l`Europe à l`Amérique du Sud en passant par l`Afrique.
Espagne, Brésil, Colombie, Cameroun, Liberia, Côte d`Ivoire, Nigeria: les lieux de naissance des représentants du Nzalang Nacional n`ont la plupart du temps pas grand-chose à voir avec le pays-hôte.
Si certains comme Balboa ont de vraies attaches avec la Guinée équatoriale (son grand-père était maire de Santa Isabel, l`ancien nom de la capitale Malabo, avant de fuir le pays pour des "problèmes politiques"), d`autres n`ont aucun lien direct avec un pays dont ils sont devenus les héros.
A titre d`exemple, Balboa et deux autres de ses "compatriotes", Juvenal et David Kily Alvarez, ont un accent espagnol qui tranche avec le phrasé typiquement équato-guinéen. Plusieurs langues cohabitent également au sein de la sélection (anglais, espagnol, français, sans compter le portugais du sélectionneur brésilien Gilson Paulo).
"Quand on +apporte+ des joueurs..."
Cette politique de naturalisations à marche forcée a pris son essor à partir de 2006 au moment de l`attribution de la CAN au Gabon et à la Guinée équatoriale.
Pour le régime du président Teodoro Obiang Nguema, qui dirige le pays d`une main de fer depuis 1970, le tournoi constitue une vitrine parfaite. Tous les moyens ont donc été mis en oeuvre pour ne pas être ridicules au moment où le continent africain a pour une fois les yeux braqués sur la Guinée équatoriale.
Son réservoir de joueurs étant forcément ténu, ce pays riche en pétrole (3e producteur d`Afrique subsaharienne) a usé de tous les leviers pour réussir "sa" CAN ou tout du moins tenter d`y faire bonne figure.
Officiellement, la Fédération équato-guinéenne n`a pas enfreint les règles de la Fifa concernant "l`éligibilité" des joueurs: aucun des membres du Nzalang n`a disputé de rencontres avec une autre sélection.
Interrogé à ce sujet à la veille de l`ouverture de la CAN, la Confédération Africaine de Football avait ainsi rappelé que la délivrance des passeports était du ressort exclusif des gouvernements et qu`en l`espèce, tous les joueurs équato-guinéens étaient parfaitement "éligibles".
Aucun des adversaires de la Guinée équatoriale n`a d`ailleurs souhaité s`aventurer sur ce terrain miné. Avant d`affronter le Nzalang Nacional, dimanche, le sélectionneur de la Zambie Hervé Renard a usé d`une formule sibylline pour expliquer le rendement surprenant de la sélection locale: "Quand on +apporte+ des joueurs avec des qualités techniques, comme ils l`ont fait, ça forme un bon groupe."
La Guinée équatoriale n`en est pas à son premier fait d`armes. Son équipe féminine, l`une des meilleures d`Afrique (vainqueur de la CAN en 2008, finaliste en 2010), a été soupçonnée à plusieurs reprises de faire jouer des garçons. Des accusations balayées par la CAF et la Fifa.
Avant le coup d`envoi de la Coupe d`Afrique, personne n`aurait osé miser un franc CFA sur le co-organisateur de l`épreuve, la nation la moins bien classée par la Fifa parmi les 16 participants (151e). Mais ce petit pays de 700.000 habitants a trouvé le moyen de damer le pion au favori sénégalais dans le groupe A pour se frayer un chemin dans le Top 8 continental.
Mais quelle est la recette de ce succès tout juste inimaginable il y a deux semaines? La réponse est peut-être à trouver dans l`état civil des joueurs de la sélection. Parmi les 23 joueurs convoqués pour le tournoi, seuls deux (José Bokung et Felipe Ovono) sont nés sur le territoire équato-guinéen. Le reste de la troupe forme une sorte d`Internationale du football, allant de l`Europe à l`Amérique du Sud en passant par l`Afrique.
Espagne, Brésil, Colombie, Cameroun, Liberia, Côte d`Ivoire, Nigeria: les lieux de naissance des représentants du Nzalang Nacional n`ont la plupart du temps pas grand-chose à voir avec le pays-hôte.
Si certains comme Balboa ont de vraies attaches avec la Guinée équatoriale (son grand-père était maire de Santa Isabel, l`ancien nom de la capitale Malabo, avant de fuir le pays pour des "problèmes politiques"), d`autres n`ont aucun lien direct avec un pays dont ils sont devenus les héros.
A titre d`exemple, Balboa et deux autres de ses "compatriotes", Juvenal et David Kily Alvarez, ont un accent espagnol qui tranche avec le phrasé typiquement équato-guinéen. Plusieurs langues cohabitent également au sein de la sélection (anglais, espagnol, français, sans compter le portugais du sélectionneur brésilien Gilson Paulo).
"Quand on +apporte+ des joueurs..."
Cette politique de naturalisations à marche forcée a pris son essor à partir de 2006 au moment de l`attribution de la CAN au Gabon et à la Guinée équatoriale.
Pour le régime du président Teodoro Obiang Nguema, qui dirige le pays d`une main de fer depuis 1970, le tournoi constitue une vitrine parfaite. Tous les moyens ont donc été mis en oeuvre pour ne pas être ridicules au moment où le continent africain a pour une fois les yeux braqués sur la Guinée équatoriale.
Son réservoir de joueurs étant forcément ténu, ce pays riche en pétrole (3e producteur d`Afrique subsaharienne) a usé de tous les leviers pour réussir "sa" CAN ou tout du moins tenter d`y faire bonne figure.
Officiellement, la Fédération équato-guinéenne n`a pas enfreint les règles de la Fifa concernant "l`éligibilité" des joueurs: aucun des membres du Nzalang n`a disputé de rencontres avec une autre sélection.
Interrogé à ce sujet à la veille de l`ouverture de la CAN, la Confédération Africaine de Football avait ainsi rappelé que la délivrance des passeports était du ressort exclusif des gouvernements et qu`en l`espèce, tous les joueurs équato-guinéens étaient parfaitement "éligibles".
Aucun des adversaires de la Guinée équatoriale n`a d`ailleurs souhaité s`aventurer sur ce terrain miné. Avant d`affronter le Nzalang Nacional, dimanche, le sélectionneur de la Zambie Hervé Renard a usé d`une formule sibylline pour expliquer le rendement surprenant de la sélection locale: "Quand on +apporte+ des joueurs avec des qualités techniques, comme ils l`ont fait, ça forme un bon groupe."
La Guinée équatoriale n`en est pas à son premier fait d`armes. Son équipe féminine, l`une des meilleures d`Afrique (vainqueur de la CAN en 2008, finaliste en 2010), a été soupçonnée à plusieurs reprises de faire jouer des garçons. Des accusations balayées par la CAF et la Fifa.