MALAbo, 3 fév 2012 (AFP) - Le milieu de la Guinée Equatoriale Mamadou Ben Esono Konate, né en Côte d`Ivoire, revient sur son parcours singulier et nie avoir fait l`objet d`une naturalisation de complaisance, affirmant se considérer comme un joueur équato-guinéen à part entière.
Q: Comment avez-vous été approché pour jouer pour la sélection équato-guinéenne?
R: "J`ai été contacté pour jouer dans un club en Guinée Equatoriale après avoir disputé le tour préliminaire de la Ligue des champions d`Afrique avec l`ASFA Yennenga (club du Burkina Faso, ndlr) contre un club sud-africain. Je suis venu en 2008 et j`ai joué un ou deux matches de championnat. Le sélectionneur m`a tout de suite approché pour que je puisse intégrer l`équipe nationale. J`ai un peu hésité parce que mon agent avait l`espoir que je puisse jouer pour la Côte d`Ivoire. Un an après, ils sont revenus à la charge et je
n`ai pas hésité."
Q: Que pensez-vous des critiques qui parlent de naturalisations de complaisance?
R: "L`équipe nationale est l`addition de plusieurs nationalités. C`est important pour la diversité africaine. Nous sommes tous africains. Ils ont fait ça pour qu`on puisse apporter notre savoir au football équato-guinéen."
Q: Vous n`avez pas l`impression que la sélection est un peu artificielle?
R: "Il n`y a pas de vrai championnat et le niveau est faible ici. C`est un peu minable, c`est nul. Il a fallu colmater les brèches avec les étrangers. Et aujourd`hui, on fait la fierté des joueurs locaux qui ont envie de faire comme nous."
Q: Le pays n`a-t-il pas voulu faire juste un coup sans lendemain en raison de l`organisation de la CAN?
R: "Pas du tout. Avant moi, il y a eu des Sénégalais, des Libériens qui ont participé à l`équipe."
Q: Tout le monde se sent réellement équato-guinéen au sein de la sélection?
R: "Que la population ou que les dirigeants ne me considèrent pas comme équato-guinéen, ça n`engage qu`eux. Moi, je défends les couleurs de la Guinée Equatoriale et même si ce n`est pas dans le sang, spirituellement, dans mon coeur, je suis équato-guinéen. Je me battrai jusqu`au bout pour la Guinée Equatoriale qui m`a permis de me faire connaître sur le plan international. Je me battrai pour ce pays et je me considère comme équato-guinéen aujourd`hui.
J`ai montré au peuple ivoirien, mon pays d`origine, que je suis là. Je me suis exilé, caché, mais cette CAN m`a permis de leur montrer que j`existais et qu`ils se sont trompés à mon sujet."
Q: Y a-t-il un réel intérêt de la population pour le football?
R: "C`est un peu relatif. C`est pour ça qu`il faut aider ce pays. La Fifa et la CAF doivent s`impliquer pour relever le niveau, faire de la formation et créer des infrastructures pour que les joueurs soient formés sur place. On est obligé de prendre des joueurs par-ci par-là parce qu`il n`y a pas de formation."
Propos recueillis par Keyvan NARAGHI
Q: Comment avez-vous été approché pour jouer pour la sélection équato-guinéenne?
R: "J`ai été contacté pour jouer dans un club en Guinée Equatoriale après avoir disputé le tour préliminaire de la Ligue des champions d`Afrique avec l`ASFA Yennenga (club du Burkina Faso, ndlr) contre un club sud-africain. Je suis venu en 2008 et j`ai joué un ou deux matches de championnat. Le sélectionneur m`a tout de suite approché pour que je puisse intégrer l`équipe nationale. J`ai un peu hésité parce que mon agent avait l`espoir que je puisse jouer pour la Côte d`Ivoire. Un an après, ils sont revenus à la charge et je
n`ai pas hésité."
Q: Que pensez-vous des critiques qui parlent de naturalisations de complaisance?
R: "L`équipe nationale est l`addition de plusieurs nationalités. C`est important pour la diversité africaine. Nous sommes tous africains. Ils ont fait ça pour qu`on puisse apporter notre savoir au football équato-guinéen."
Q: Vous n`avez pas l`impression que la sélection est un peu artificielle?
R: "Il n`y a pas de vrai championnat et le niveau est faible ici. C`est un peu minable, c`est nul. Il a fallu colmater les brèches avec les étrangers. Et aujourd`hui, on fait la fierté des joueurs locaux qui ont envie de faire comme nous."
Q: Le pays n`a-t-il pas voulu faire juste un coup sans lendemain en raison de l`organisation de la CAN?
R: "Pas du tout. Avant moi, il y a eu des Sénégalais, des Libériens qui ont participé à l`équipe."
Q: Tout le monde se sent réellement équato-guinéen au sein de la sélection?
R: "Que la population ou que les dirigeants ne me considèrent pas comme équato-guinéen, ça n`engage qu`eux. Moi, je défends les couleurs de la Guinée Equatoriale et même si ce n`est pas dans le sang, spirituellement, dans mon coeur, je suis équato-guinéen. Je me battrai jusqu`au bout pour la Guinée Equatoriale qui m`a permis de me faire connaître sur le plan international. Je me battrai pour ce pays et je me considère comme équato-guinéen aujourd`hui.
J`ai montré au peuple ivoirien, mon pays d`origine, que je suis là. Je me suis exilé, caché, mais cette CAN m`a permis de leur montrer que j`existais et qu`ils se sont trompés à mon sujet."
Q: Y a-t-il un réel intérêt de la population pour le football?
R: "C`est un peu relatif. C`est pour ça qu`il faut aider ce pays. La Fifa et la CAF doivent s`impliquer pour relever le niveau, faire de la formation et créer des infrastructures pour que les joueurs soient formés sur place. On est obligé de prendre des joueurs par-ci par-là parce qu`il n`y a pas de formation."
Propos recueillis par Keyvan NARAGHI