La marche glorieuse des Eléphants vers les hauts sommets de l'Afrique ne s'est pas arrêtée à Malabo. Malgré le soutien de plus de 15000 spectateurs avec au premier plan le chef de l'Etat, SEM Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, dans les travées du stade de Malabo, le Nzalang (Tonnerre en langue fang) est resté sans bruit. Noyé (Nzalang) dans les eaux du lac Bioko sous l'assaut des Eléphants de Côte d'Ivoire. Avec défenses et trompes déployées, les pachydermes ont franchi l'obstacle équato-guinéen grâce à une frappe puissante et un coup de tête rageur de Didier Drogba (double buteur) et un coup franc majestueux de Yaya Touré. Dans ce second quart de finale de la 28e CAN Orange, les coéquipiers du capitaine Drogba n'ont laissé aucune place au doute de s'installer aussi bien dans leur camp qu'au sein des supporters. Et ce, malgré le penalty raté par l'attaquant de Chelsea (29e). Très vite, le temps de laisser baisser la canicule provoquée par les supporters surchauffés de l'équipe équato-guinéenne, les Eléphants ont sonné le glas du Nzalang. D'abord sur un raté du défenseur équato-guinéen, Rui, Drogba ne se fait pas prier pour montrer la voie du succès à ses partenaires. Au prix d'un double crochet, extérieur et intérieur, il met dans le vent deux défenseurs avant de glisser le ballon entre le poteau et le gardien (1-0, 36e). Comme s'il a décidé tout seul de punir cet invité indélicat des quarts, Drogba revient à la charge pour alourdir la marque sur un service de Yaya Touré (2-0, 70e). Et comme pour montrer qu'il n'a rien perdu de son impact sur le jeu des Ivoiriens, le Ballon d'Or 2011 se mue en buteur. Passeur décisif sur la seconde réalisation de Drogba, il se charge de faire subir au Nzalang toute la rigueur de la loi en exécutant magistralement un coup franc des 30 mètres qui finit sa course dans les filets de Danilo (3-0, 81e), ce gardien qui aurait pu être le héros d'une soirée après avoir fait échec au pénalty du capitaine ivoirien. Une belle condamnation pour ces trouble-fêtes qui pensaient régner impunément sur cette compétition, fusse-t-elle organisée sur leur territoire. Après le hold-up du premier tour successivement devant les Chevaliers de la Méditerranée (Libye) et les Lions de la Teranga (Sénégal) avant d'être interpelés par les Chipolopolos (Zambie), le justicier a définitivement mis fin aux activités «subversives» des Equato-guinéens qui ont déjoué tous les pronostics de départ. Fin de parcours donc pour le Nzalang qui, en réalité, n'a pas à rougir de cette défaite. Elle a, manifestement, réussi sa CAN et même donné à son peuple plus que ce qu'il était en droit d'attendre avec son rang de quarts de finaliste pour sa première participation à la phase finale de la plus prestigieuse compétition du football africain. Pour la Côte d'Ivoire, c'est un autre pas d'importance capitale qui est fait sur la voie menant au sacre continental. Même si le spectacle voulu par les supporters n'a toujours pas droit de cité dans l'équipe du sélectionneur Zahoui François, les Eléphants ont réalisé l'essentiel. Justifiant, une fois de plus, leur statut de grandissimes favoris à la succession du sextuple champion et vainqueur des trois précédentes éditions, l'Egypte. Après le Soudan, le Burkina et l'Angola, les Ivoiriens viennent de faire une autre «grande» victime sur la voie du succès. Ils ont conquis la capitale équato-guinéenne et peuvent tranquillement entamer la traversée du lac Bioko en direction de Libreville (Gabon) où ils ont d'ailleurs atterri, hier. Pour une demi-finale qui les opposera au Mali, surprenant tombeur du Gabon (1-1, tab 5-4)), dimanche lors du troisième quart de finale du tournoi au stade de l'Amitié sino-gabonaise de Libreville.
OUATTARA Gaoussou à Malabo
OUATTARA Gaoussou à Malabo