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Sport Publié le lundi 6 février 2012 | Nord-Sud

Quart de finale Côte d’Ivoire-Guinée Equatoriale (3-0), samedi: Le NZalang humilié devant son président

C’est avec beaucoup d’autorité que les Eléphants se sont débarrassés en quart de finale du NZalang Nacional (3-0), samedi, au Stade de Malabo. Ils accèdent ainsi aux demi-finales de cette CAN. Malgré les fortes promesses d’argent de leur président, les Equato-guinéens n’ont pas fait le poids.


Equipes

Côte d’Ivoire : Copa, Gosso, Boka, Bamba, Kolo, Zokora (Bony), Yaya Touré, Coulibaly (Eboué), Gervinho, Max Gradel (Kalou), Drogba.
Coach : François Zahoui

Guinée Equatoriale : Clementino Silva, Alvarez David, da Gracia Gomez, Kamissoko, Edjogo Owono, Iyanga Travieso, Balboa Osa, Konaté, Doé Laurence, Ekanga Narcisse (Bolado Palacios), Ekedo Daniel (Fidjeu).
Coach : Paulo Gilson

Buts : Drogba (35è et 68è mn) ;
Yaya Touré (80è mn).

Arbitre : Eddie Maillet (Seychelles)

Malabo a la mine triste depuis la soirée de samedi. La course du N’Zalang (tonnerre) Nacional dans cette CAN s’est arrêtée. Le rêve s’est brisé. Et c’est en silence que les milliers de supporters équato-guinéens, vêtus de rouge, ont regagné leurs domiciles, le pas (très) emprunté après la lourde défaite concédée (3-0). Ils avaient pourtant répondu présents à l’appel de leur président de la République, Teodoro Obiang N’Gue­ma, lui-même présent au Stade de Malabo et qui avait offert ce quart de finale contre les Eléphants à son peuple. Une prime spéciale de 100 millions de francs Cfa avait également été promise à chaque joueur, en cas de victoire devant les Eléphants. Mais en football, l’argent et la volonté ne suffisent pas. Il faut avoir le talent. L’ex-journaliste sportif de Radio France internationale (RFI), Gérard Dreyfus, a raison de faire cette remarque : «les Eléphants ne se présentent plus sur un terrain pour jouer au football mais pour gagner…». Confirmation de Didier Zokora : «En 2006, 2008, 2010, nous avons offert du beau jeu mais ça n’a pas payé. Nous sommes décidés, cette année, à gagner. Avec ou sans la manière…». C’est donc clair comme le jour, les Eléphants ont mûri. Ils sont surtout devenus plus appliqués et plus réalistes. Plus sereins aussi. «Le public ne nous a pas gênés. Nous sommes des professionnels et avons vu des vertes et des pas mûres», confiait dans la zone mixte, satisfait, Yaya Touré. Samedi, lors de ce quart de finale attendu par tous, Didier Drogba a démontré toute sa force de caractère. Après son penalty raté de la 27è minute, il a puisé au fond de lui-même pour faire gagner son équipe. D’abord à la 35è minute où il chipa le cuir dans les pieds de da Gracia Gomez pour aller crucifier le portier du NZalang, Clementino Silva Danilo. Ensuite à la 68è minute lorsqu’il smasha le ballon, suite à un amour de coup-franc tiré par Yaya Touré. Enfin, quand il abandonna, en fin de partie, son poste d’attaquant pour prêter main forte à sa défense. En capitaine exemplaire… C’est dans cette veine que Yaya Touré brisait le rêve des Equato-guinéens en inscrivant le troisième but (80è mn), d’un coup-franc direct des 25 mètres après une énième faute sur Gervinho. A 3-0, les supporters équato-guinéens, désillusionnés, quittaient les tribunes dans la nuit noire. Le président de la République, Teodoro Obiang N’Gue­ma, lui, restait scotché sur son siège dans la loge, entouré de sa garde rapprochée. Il avait les yeux, cachés par ses lunettes, orientés vers le ciel de Malabo. Sous ses yeux, son «NZalang Nacional» s’est fait écraser par les Eléphants.

Guy-Florentin Yaméogo, envoyé spécial à Malabo
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