Portés par un public enthousiaste, croyant en la sublimation des capacités du pays organisateur à vaincre sur ses terres, le Gabon et la Guinée Equatoriale ont fait rêver avant de perdre pied au stade des quarts de finale dans cette 28è édition de la CAN dont ils sont co-organisateurs. Le nivellement des valeurs avec l’absence de certains habitués du titre tels le Cameroun, le Nigéria et surtout l’Egypte, avait laissé croire que la CAN était à la portée de tous. Surtout que bon nombre de sélections sur le continent avaient entre-temps progressé au point de réaliser des performances au classement FIFA. « Il n’y a pas de grands comme il n’y a pas de petits à cette CAN », avait-on conclu abusivement. Les quarts de finale ont remis tout cela en cause. La CAN est une affaire d’habitude et de constance. C’est une affaire d’expérience. Gabonais et Equato-guinéens viennent de l’apprendre à leurs dépens. Aussi loin qu’il a pu se faire un nom sur le continent, le Gabon reste une sélection moyenne dans le palmarès de la CAN. La Guinée Equatoriale l’est davantage. Certes, ils ne se sont pas hissés à ce stade de la compétition par pur hasard. Aubameyang et ses camarades constituent un bon groupe et ils sont aussi méritants que Seydou Kéita et les siens s’ils sont tombés, presque les armes à la main, à l’épreuve fatidique des tirs au but. La Guinée Equatoriale, dont on a minimisé l’équipe parce que quasi inconnue, a été une grosse révélation. Mais tout cela ne suffisait pas pour faire de l’un et de l’autre un champion d’Afrique. Le Gabon et la Guinée Equatoriale n’ont ni l’expérience ni la maturité requises pour la plus haute marche du podium. Et leurs publics respectifs en ont fait l’amère expérience. Doit-on les acclamer ou les plaindre de n’être pas allés jusqu’au bout de ‘leur’ CAN ? C’est toujours dramatique de perdre devant son public. De ce point de vue, il y toujours une frustration de ne pas aller aussi loin que possible quand on est pays organisateur. Mais il n’y a pas de chat à fouetter. Le Gabon et la Guinée Equatoriale ont le temps d’affiner leur métier sur le continent pour devenir les champions de demain.
Litié BOAGNON
Litié BOAGNON