CAN-2012 - Côte d`Ivoire - Zahoui : "Pas d`arrogance mais de la sérénité"

Le sélectionneur de la Côte d`Ivoire, François Zahoui, a déclaré mardi que les Eléphants abordaient la demi-finale de la CAN-2012 contre le Mali mercredi avec "sérénité" et non "pas avec arrogance" malgré leur statut de favori.

Q: Dans quel état d`esprit êtes-vous avant de d`affronter le Mali?

R: "On a toujours la même ligne de conduite. On respecte l`adversaire quel qu`il soit. De nombreuses équipes favorites sont rentrées à la maison et on sait que les adversaires qui jouent contre la Côte d`Ivoire sont à 200% de leurs capacités, aussi bien physiques que mentales. Donc on s`attend à un match très difficile et on l`aborde avec beaucoup d`humilité."

Q: La position de favori et de bête noire du Mali est-elle facile à gérer?

R: "C`est la position la plus difficile quand vous jouez contre une équipe qui n`a rien perdre. On a frôlé le désastre contre la Guinée Equatoriale. On avait en face de nous une équipe déterminée et à la mi-temps, j`ai vu beaucoup de nervosité chez mes joueurs. Les cadres ont alors beaucoup communiqué. Il a fallu tirer les enseignements du passé et ne pas s`énerver. C`est vrai que les confrontations entre la Côte d`Ivoire et le Mali ont souvent tourné à
l`avantage des Eléphants, mais un match de football ne ressemble jamais à celui du passé. Le match de demain est une demi-finale et le Mali va jouer avec toutes ses vertus. On sait qu`en demi-finale, il n`y a que les meilleures équipes d`Afrique à l`instant T. Quand le coup de sifflet de l`arbitre est donné, il n`y a plus de statistique, de favori qui tiennent. On reste
concentré et déterminé, sachant qu`en face, on a une équipe qui a sorti le pays organisateur (le Gabon, ndlr), qui a été mené à la marque, qui est allé chercher sa victoire avec les tripes."

Q: Vous êtes le seul entraîneur africain encore en lice. Qu`en pensez-vous?

R: "Pour moi, le football est un sport universel. Les entraîneurs locaux n`ont jamais vraiment eu de la considération. En Afrique, quand on appelle un entraîneur local, c`est qu`il n`y a plus de moyens, plus de possibilités. Il y a une différence de traitement et de moyens avec un entraîneur expatrié. C`est pour ça que je suis triste pour mon ami sénégalais Amara Traoré. Je sais le travail colossal qu`il a abattu et que s`il n`y a pas de sagesse autour, tout ce travail sera anéanti. Il n`y a pas de duels entre les entraîneurs étrangers et africains, ce qui est important, ce sont les moyens et la confiance qu`on leur accorde. Les dirigeants ivoiriens m`ont donné d`excellentes conditions de travail et des moyens. Et j`ai la chance aussi d`avoir des joueurs d`expérience."

Q: Est-ce qu`une éventuelle victoire des Eléphants pourrait aider à la réconciliation nationale en Côte d`Ivoire?

R: "Dans le passé, on avait toujours des joueurs de talent, on est passé tout près du sacre en Egypte, au Ghana et en Angola. On sait ce que ça représente en Côte d`Ivoire avec tout ce qui s`est passé. Les joueurs sont conscients que le football a un aspect social. L`équipe nationale a toujours été un facteur d`unité, de rassemblement et de cohésion sociale. On ressent du soutien populaire et les joueurs veulent apporter ce trophée à la population.
On n`est pas venu avec de l`orgueil mais de l`humilité. Il n`y a pas d`arrogance mais de la sérénité. On sait que nous sommes des ambassadeurs de la Côte d`Ivoire."