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Sport Publié le vendredi 10 février 2012 | Le Mandat

Demi-finale/ CI-Mali Le projet payant de François Zahoui

© Le Mandat Par DR
Football: CAN 2012, Demi-finale: Mali 0 - 1 Cote d`ivoire
Libreville (Gabon), 08/02/2012
Considérés toujours comme un foudre offensif, les Eléphants démontrent dans cette Can 2012, qu’ils peuvent aussi compter sur leur défense. C’est le véritable secret de leur marche victorieuse après cinq matches.

Les Eléphants, finalistes de la Can 2012 aux dépens d’une accrocheuse équipe des Aigles du Mali, sont fidèles à leur ligne de conduite : gagner sans encaisser. En cinq rencontres qu’ils considèrent toutes comme des finales, les poulains de François Zahoui en ont planté neuf contre zéro. C’est la force de cette équipe, arrivée à maturité, capable de faire la différence devant à tout moment et de garder étanche sa défense. En fait, fort des expériences passées, François Zahoui a, depuis peu, érigé un projet de jeu dont les résultats sont plus que jamais probants. A savoir: « tant qu’on encaisse pas, on fait la différence devant ». Mercredi, la logique a été respectée. A défaut de faire le plein de buts, les Eléphants sont restés solides sur leur base. Le sélectionneur ivoirien s’en réjouit : « On s`attendait à un match très, très difficile. On a souffert au niveau des nerfs. Nos deux poteaux et nos occasions gâchées les ont mis en confiance. Il fallait gérer les moments difficiles. Heureusement, on a marqué avant la mi-temps, mais dans l`ensemble mes joueurs ont géré le match avec calme et patience. Le Mali n`était pas là par hasard. J`ai été surpris par leur calme et la manière dont ils ont posé le jeu. Mais heureusement notre défense est très mature et solide depuis le début de la compétition. Après les échecs passés, on savait que tant qu`on ne prendrait pas de buts, on pouvait faire la différence devant. Ce projet est resté en place jusqu`au bout ». Un travail aigu et pointilleux a donc été fait au niveau d’un bastion défensif autrefois poreux. Aussi, ce n’est point un hasard si l’ancien Toulonnais s’est associé l’emblématique Yéo Martial dans le cadre de cette aventure continentale. On se rappelle, en effet, que le directeur technique national (Dtn) par intérim a été, dans un passé récent, réputé pour sa gestion optimale d’une défense. Avec lui, l’Africa Sports d’Abidjan avait connu les gloires au plan national et continental. Les Eléphants de Côte d’Ivoires dont il est impliqué, aujourd’hui, dans l’encadrement technique, lui doivent aussi leur seule et unique couronne en Coupe d’Afrique des nations. C’était en 1992, au Sénégal. Soit, 20 ans plus tôt. Gadji Céli et ses coéquipiers n’avaient pas, au cours de cette édition, concédé le moindre but. L’histoire est en train de se répéter, même si l’adversaire en finale ne sera pas le Ghana (comme à Dakar) mais la Zambie. Cela dit, Yéo a, visiblement, apporté sa touche à la vision de Zahoui. Ainsi, depuis les matches de préparation contre la Tunisie (2-0) et la Libye (1-0), la cage des Eléphants est inviolée. On aurait dit une citadelle imprenable des époques anciennes.

Rendez-vous avec l’histoire

Tour à tour, le Soudan, le Burkina Faso, la Guinée Equatoriale et enfin le Mali se sont cassé les dents contre la muraille orange. L’axe central, constitué par Kolo Touré et Bamba Souleyman est à créditer d’un travail de fourmi, à part quelques moments de frayeurs, notamment lors des deux premiers matches de poules. Mais, c’est toute l’équipe qui dresse ce cordon sécuritaire devant un Copa Barry en pleine bourre. Les Eléphants défendent presqu’en bloc. Elle est loin l’époque où un joueur se démerdait seul à la récupération d’un ballon. Aujourd’hui, le porteur du ballon adverse a pratiquement trois Ivoiriens sur lui. Ça met la pression et occasionne la perte de balle en faveur des nôtres. Du coup, avec des joueurs expérimentés comme Yaya Touré ou encore Zokora Didier en milieu de terrain, la maîtrise du jeu n’échappe pas à la bande à François Zahoui. Qui peut d’un coup d’éclair assiéger le camp adverse et trouver la faille. Yao Kouassi Gervais, muet depuis l’entame de la compétition, et dont la titularisation face au Mali avait quelque peu fait grincer les dents, a justifié amplement cette réalité. A lui seul, l’attaquant d’Arsenal s’est joué de la défense malienne pour loger, dans la cage de l’infortuné Diakité, le ballon de la victoire. Il a fait la différence. Tout simplement. Ainsi se caractérise cette équipe de Côte d’Ivoire qui a rendez-vous avec l’histoire. Dimanche à Libreville, elle va tenter de couronner, avec brio, un parcours sans tache enclenché le dimanche 22 janvier au stade de Malabo. C’est clair que la Zambie ne l’entendra pas de cette oreille, mais les Eléphants, et François Zahoui en tête, sont motivés de la tête aux pieds. « C`est une équipe jeune, très joueuse qui pratique un bon football. Ils vont de l`avant et posent problèmes à ceux qu`ils croisent. Cela va se jouer à des détails mais ça va être une belle finale. Après le crash de 1993, ils ont su reconstruire et repartir avec patience. On les respecte. Mais nous aussi, avec les événements en Côte d`Ivoire, on a à cœur de ramener le trophée. Le pays est derrière nous. Il y a beaucoup de prières et d`attente autour de cette équipe», reconnaît l’ancien international ivoirien.

MARTIAL GALE,
(envoyé spécial)
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