Village en pleine mutation de la région de la Bagoé, en pays Sénoufo, Gbon n’échappe pas à la montée en puissance de la prostitution dans la partie Nord de la Côte d’Ivoire. Fait intrigant de cette triste réalité, l’occupation de la résidence familiale de l’artiste Aicha Koné, transformée en hôtel de passe. Et devenue le temple de ‘’l’industrie’’ du sexe dans le village natal de la ‘’Diva’’ et du ministre Kandia Camara.
Gbon, sous-préfecture et commune rurale à 850 kilomètres d’Abidjan a son commerce du sexe. Cette ‘’industrie’’ a pour siège la résidence familiale de la diva de la musique mandingue ivoirienne, Aïcha Koné. La vingtaine de professionnelles du sexe y a pris ses quartiers. Précisément dans le second appartement de la résidence réhabilitée par l’artiste lors de la campagne présidentielle d’octobre 2010. La résidence est construite sur un modèle de deux appartements. Si le premier appartement est lui à l’abandon, le second avec ses seize (16) portes, à raison de huit (8) par angle, abrite l’hôtel de passe et un maquis-bar.
Une vingtaine
de professionnelles du sexe dans les locaux de la résidence de la Diva …
Selon des confidences recueillies sur place, le local qui servait de maison des hôtes, transformée par la suite en une auberge du village, a été cédé à un opérateur économique sur la base d’un système de location. Ce dernier, à son tour verse les frais de location sur un compte appartenant à un membre de la famille du nom de petit Abdoulaye. Ce dernier serait l’enfant de feu Abdoulaye Koné, frère aîné d’Aïcha Koné. «Souvent, petit Abdoulaye même vient chercher l’argent ici au village. Depuis la crise jusqu’à ce jour, il a fait environ cinq tours ici à Gbon pour récupérer l’argent de location de l’appartement en question affecté à l’hôtel de passe», a témoigné Koné Souleymane, un jeune riverain. Sur le site que nous avons visité, rien n’indique que l’un des deux appartements de la résidence abrite un hôtel de passe. Le premier bâtiment sans animation et sans entretien avec le grand portail aux battants hermétiquement fermés à l’aide d’une grosse chaîne métallique, indique que la résidence est à l’abandon. La seule présence sur les lieux est celle de villageoises venues s’approvisionner en eau dans le puits logé dans la cour à laquelle elles ont accès par le petit portail. A ce moment, rien de suspect. A l’arrière, au niveau du second appartement, rien de suspect également. Le visiteur aperçoit un maquis-bar où des jeunes sont installés autour de bouteilles de bière. Et huit portes à l’avant de l’appartement qui donnent une vue sur la route de Kouto. Ces portes sont celles des chambres de l’hôtel. «La nuit, c’est 3000 F Cfa», clarifie Trazié Yves, le gérant, âgé d’environ 40 ans, qui fait visiter toutes les chambres. Sauf celles occupées à l’arrière par la vingtaine de travailleuses du sexe. Mais, le pot aux roses sera découvert quand nous lui signifions notre intention de ne pas y passer la nuit seul. «Ce n’est pas un problème. Dis seulement ta préférence et tu seras satisfait. Allons à l’arrière et tu vas faire ton choix», lance-t-il tout sourire d’avoir eu ‘’un client’’. Un détour de l’appartement et nous sommes dans le ‘’sanctuaire’’ de celles qui s’adonnent au plus vieux métier du monde à Gbon. Des échanges avec une cliente, nous apprendrons que la majorité des TS vient de Danané, de Guiglo et de Duékoué.
… Devenue un lieu de
luxure où se côtoient filles de joie Guéré, Yacouba et Sénoufo
«Je viens de Danané, dans un village frontalier avec le Libéria. Il y a d’autres qui viennent de Guiglo et de Duékoué. Mais, ce ne sont pas seulement des filles Yacouba et Guéré. Il y a également des filles d’ici qui travaillent avec nous. Elles viennent vers 20 heures et rentrent chez elles vers 2 heures du matin. Contrairement à nous autres, qui restont ici, dans ces maisons que nous louons», précise celle qui s’est présentée sous le nom de Christelle. Un faux nom puisqu’après avoir satisfait un client, de la chambre de passe, quand l’une de ses ‘’sœurs’’ va crier Dorice, notre interlocutrice répondra. Il est 21 heures 30 quand de nouveaux et vrais clients débarquent à moto sur les lieux. A ce moment, toutes les huit (8) portes affichent guichet fermé. Idem pour le ‘’banc de touche’’ où les clients attendent, impatiemment, leur tour de passe. Selon un client à qui nous offrons un verre, les filles de joie parviennent à les satisfaire entièrement contrairement à leurs épouses. «Elles font ce que nos femmes ne peuvent pas faire. Elles nous comblent véritablement. Nos femmes à la maison ne connaissent rien. Elles sont nulles. Je te confie un secret. Il y a un de mes frères qui venait toujours ici. Il a fini par épouser une prostituée qu’il a connue ici. Aujourd’hui, elle est chez lui. Elle a même accouché récemment», a-t-il confié. Concernant les prix, une des travailleuses de sexe, va révéler que la nuit se négocie à 5000 F. «Dans une chambre à l’hôtel, la nuit, c’est 5000 F Cfa. Et je suis entièrement à toi. Maintenant, si c’est pour un coup, c’est 500 F dans notre chambre et 1.500 F dans la chambre d’hôtel puisque tu dois payer l’heure de l’hôtel avec le gérant. Quand c’est le week-end où il y a beaucoup de clients, nous faisons la passe à 1000 F», a-t-elle souligné. Avant d’indiquer que chacune se frotte les mains par mois avec environ 150.000 FCfa dans cette petite localité de cinq mille (5000) habitants. «Nous sommes arrivées ici pendant la crise. Nos villages ont été détruits. Et la prostitution est devenue notre seul gagne-pain. Dans le nord, surtout dans les villages modernes, cà marche bien. Nous avions des sœurs qui étaient ici avant qui nous ont mis la puce à l’oreille. C’est sur cette base que nous sommes venues et nous ne le regrettons pas. Nous n’avons pas de problèmes avec la police comme c’est le cas dans les grandes villes. Cà marche bien et on ne se plaint pas», se réjouit celle qui nous a dit s’appeler S. Odile. Vrai ou faux. Difficile de le savoir. Quoi qu’il en soit, en ce lieu de luxure se côtoient des filles de joie. Des mineures comme des majeures s’y vendent dans les conditions qui dépassent l’entendent humain. Et ce, dans des chambres insalubres, sur les mêmes draps. Ce qui accroît les risques d’infections des maladies sexuellement transmissibles (MST) et autres pathologies.
M Tié Traoré
Gbon, sous-préfecture et commune rurale à 850 kilomètres d’Abidjan a son commerce du sexe. Cette ‘’industrie’’ a pour siège la résidence familiale de la diva de la musique mandingue ivoirienne, Aïcha Koné. La vingtaine de professionnelles du sexe y a pris ses quartiers. Précisément dans le second appartement de la résidence réhabilitée par l’artiste lors de la campagne présidentielle d’octobre 2010. La résidence est construite sur un modèle de deux appartements. Si le premier appartement est lui à l’abandon, le second avec ses seize (16) portes, à raison de huit (8) par angle, abrite l’hôtel de passe et un maquis-bar.
Une vingtaine
de professionnelles du sexe dans les locaux de la résidence de la Diva …
Selon des confidences recueillies sur place, le local qui servait de maison des hôtes, transformée par la suite en une auberge du village, a été cédé à un opérateur économique sur la base d’un système de location. Ce dernier, à son tour verse les frais de location sur un compte appartenant à un membre de la famille du nom de petit Abdoulaye. Ce dernier serait l’enfant de feu Abdoulaye Koné, frère aîné d’Aïcha Koné. «Souvent, petit Abdoulaye même vient chercher l’argent ici au village. Depuis la crise jusqu’à ce jour, il a fait environ cinq tours ici à Gbon pour récupérer l’argent de location de l’appartement en question affecté à l’hôtel de passe», a témoigné Koné Souleymane, un jeune riverain. Sur le site que nous avons visité, rien n’indique que l’un des deux appartements de la résidence abrite un hôtel de passe. Le premier bâtiment sans animation et sans entretien avec le grand portail aux battants hermétiquement fermés à l’aide d’une grosse chaîne métallique, indique que la résidence est à l’abandon. La seule présence sur les lieux est celle de villageoises venues s’approvisionner en eau dans le puits logé dans la cour à laquelle elles ont accès par le petit portail. A ce moment, rien de suspect. A l’arrière, au niveau du second appartement, rien de suspect également. Le visiteur aperçoit un maquis-bar où des jeunes sont installés autour de bouteilles de bière. Et huit portes à l’avant de l’appartement qui donnent une vue sur la route de Kouto. Ces portes sont celles des chambres de l’hôtel. «La nuit, c’est 3000 F Cfa», clarifie Trazié Yves, le gérant, âgé d’environ 40 ans, qui fait visiter toutes les chambres. Sauf celles occupées à l’arrière par la vingtaine de travailleuses du sexe. Mais, le pot aux roses sera découvert quand nous lui signifions notre intention de ne pas y passer la nuit seul. «Ce n’est pas un problème. Dis seulement ta préférence et tu seras satisfait. Allons à l’arrière et tu vas faire ton choix», lance-t-il tout sourire d’avoir eu ‘’un client’’. Un détour de l’appartement et nous sommes dans le ‘’sanctuaire’’ de celles qui s’adonnent au plus vieux métier du monde à Gbon. Des échanges avec une cliente, nous apprendrons que la majorité des TS vient de Danané, de Guiglo et de Duékoué.
… Devenue un lieu de
luxure où se côtoient filles de joie Guéré, Yacouba et Sénoufo
«Je viens de Danané, dans un village frontalier avec le Libéria. Il y a d’autres qui viennent de Guiglo et de Duékoué. Mais, ce ne sont pas seulement des filles Yacouba et Guéré. Il y a également des filles d’ici qui travaillent avec nous. Elles viennent vers 20 heures et rentrent chez elles vers 2 heures du matin. Contrairement à nous autres, qui restont ici, dans ces maisons que nous louons», précise celle qui s’est présentée sous le nom de Christelle. Un faux nom puisqu’après avoir satisfait un client, de la chambre de passe, quand l’une de ses ‘’sœurs’’ va crier Dorice, notre interlocutrice répondra. Il est 21 heures 30 quand de nouveaux et vrais clients débarquent à moto sur les lieux. A ce moment, toutes les huit (8) portes affichent guichet fermé. Idem pour le ‘’banc de touche’’ où les clients attendent, impatiemment, leur tour de passe. Selon un client à qui nous offrons un verre, les filles de joie parviennent à les satisfaire entièrement contrairement à leurs épouses. «Elles font ce que nos femmes ne peuvent pas faire. Elles nous comblent véritablement. Nos femmes à la maison ne connaissent rien. Elles sont nulles. Je te confie un secret. Il y a un de mes frères qui venait toujours ici. Il a fini par épouser une prostituée qu’il a connue ici. Aujourd’hui, elle est chez lui. Elle a même accouché récemment», a-t-il confié. Concernant les prix, une des travailleuses de sexe, va révéler que la nuit se négocie à 5000 F. «Dans une chambre à l’hôtel, la nuit, c’est 5000 F Cfa. Et je suis entièrement à toi. Maintenant, si c’est pour un coup, c’est 500 F dans notre chambre et 1.500 F dans la chambre d’hôtel puisque tu dois payer l’heure de l’hôtel avec le gérant. Quand c’est le week-end où il y a beaucoup de clients, nous faisons la passe à 1000 F», a-t-elle souligné. Avant d’indiquer que chacune se frotte les mains par mois avec environ 150.000 FCfa dans cette petite localité de cinq mille (5000) habitants. «Nous sommes arrivées ici pendant la crise. Nos villages ont été détruits. Et la prostitution est devenue notre seul gagne-pain. Dans le nord, surtout dans les villages modernes, cà marche bien. Nous avions des sœurs qui étaient ici avant qui nous ont mis la puce à l’oreille. C’est sur cette base que nous sommes venues et nous ne le regrettons pas. Nous n’avons pas de problèmes avec la police comme c’est le cas dans les grandes villes. Cà marche bien et on ne se plaint pas», se réjouit celle qui nous a dit s’appeler S. Odile. Vrai ou faux. Difficile de le savoir. Quoi qu’il en soit, en ce lieu de luxure se côtoient des filles de joie. Des mineures comme des majeures s’y vendent dans les conditions qui dépassent l’entendent humain. Et ce, dans des chambres insalubres, sur les mêmes draps. Ce qui accroît les risques d’infections des maladies sexuellement transmissibles (MST) et autres pathologies.
M Tié Traoré