Plus de deux mois après une période de latence, les bulldozers du ministère de la Salubrité comptent reprendre leurs activités. Mais avant, la première responsable de ces engins, la ministre Anne Ouloto, était hier sur les lieux à déguerpir et en a profité pour sensibiliser les populations.
Elle n’était pas accompagnée de ses bulldozers. Mais sa présence seule a suffi pour créer la débandade parce que pour les populations, la ministre Anne Ouloto équivaut à un déguerpissement. Sur les sites où est passée hier la ministre de la Salubrité dans le cadre de la visite des sites à ‘’traiter’’ dans la commune de Cocody, c’était le branle bas. A défaut de prendre spontanément leurs étals parce que sachant qu’ils sont en infraction, les commerçants, installés sur les sites réservés au domaine public, regardaient les yeux, hagards, la délégation de la ministre. Sur le premier site visité à 14h30, en face de l’hôtel Ivoire, les commerçants sont pris de cours. Ils n’ont pas le temps de s’enfuir avec leurs étals. Descendant de son véhicule de commandement, la ministre s’avance vers eux et interpelle une jeune dame qui commence par la supplier. «On nous a dit de ne pas nous installer ici, mais nous ne savons pas où partir», implore-t-elle. «Mais vous savez que vous ne devez pas vous installez là. Et voyez-vous-même comme vous salissez cet endroit. Vous ne l’entretenez pas. Vous devez trouver d’autres sites. Vous êtes situés en face de l’Hôtel Ivoire. Ce n’est pas normal. C’est un endroit où ont lieu les grandes rencontres et qui accueille de nombreuses personnalités», dit en substance la ministre de la salubrité urbaine aux commerçants avant que le cortège ne se dirige vers le Carrefour de la vie. Là, en plus du désordre instauré par les chauffeurs de taxi communaux communément appelés wôrô-wôrô, des horticulteurs occupent anarchiquement une bonne partie de l’espace. Toute chose qui favorise la fermeture des caniveaux se trouvant le long de la voie. «Cet espace (espace occupé par les fleuristes) doit contenir de la verdure pour empêcher le sable de descendre dans les caniveaux pendant les pluies », expliqué à la ministre Angouan Marc, du ministère de la Construction, de l’Assainissement et de l’Urbanisme, membre de la délégation. Au niveau de la gare des taxi-communaux de Cocody, c’est le désordre. Commerçants et véhicules de transport se partagent le site. Mais là, quelques commerçantes ont le temps de prendre leurs jambes à leur cou. Avec un air pathétique, Maman Bulldozer les regardent partir. Celles, qui ont pu être rattrapées sur le site, tentent de se défendre. «On nous demande de partir. Mais où aller. C’est cette activité qui nous permet de nourrir nos familles», plaide Sophie, une commerçante de banane braisée. «Cocody est une commune huppée, et regardez comment vous la rendez avec votre commerce. L’espace est insalubre alors que tout juste à coté, il y a un marché où vous pouvez vous installer. Ce n’est pas beau, il faut que vous quittiez cet endroit», leur dit la première responsable de la salubrité urbaine avant de demander aux syndicats de chauffeurs de taxi-communaux de mieux organiser leur gare. «Je souhaite que vous ayez au sein de votre gare un comité de salubrité et qu’il y ait des poubelles», leur conseille la ministre, avant que son cortège ne prenne la direction du lycée technique. A l’entrée de cet établissement, des commerçants occupent les servitudes. Une des commerçantes faisant des grillades, a même posé ses fourneaux sur les dalles de câbles sous-marins de la ci-télécom. «Si par mégarde le feu venait à toucher l’un de ces câbles, tout cet espace prendra feu», explique Amon Koffi, conseiller en urbanisme de la ministre. Pour tous les sites visités, Anne Ouloto conseille aux occupants de respecter l’opération pays propre qui commence à Cocody. «Cette opération va durer deux semaines à Cocody aux cours desquelles nous comptons permettre à cette commune de retrouver son lustre d’antan», soutient la ministre, en attendant le lancement de l’opération ‘’Ne salis pas ma ville’’ le 11 février.
Encadré 1 : Les sites de Cocody qui pourront faire l’objet de déguerpissement
.Site du tronçon Hôtel Ivoire
. Site de l'espace Saint Jean
. Site du Carrefour de la vie
. Site du Lycée technique
. Site de la rue Bertille (Coté Ena)
. Site du glacier des oscars du Bd Latrille
. Site de Petro Ivoire du Bd Latrille
. Site du Terminus 81 et 82
. Site du Café de Versailles
. Site de la Riviera II
. Site de la Riviera III
. Site Edec de la Riviera palmeraie.
Encadré 2 : ‘’Maman bulldozer’’ chez Alpha Blondy hier
On se disait qu’elle n’arriverait pas chez Jagger. Mais ‘’Maman Bulldozer’’ a déjoué hier tous les pronostics. Dans le cadre de la visite des sites à déguerpir, la ministre de la Salubrité urbaine s’est rendue au Café de Versailles. Non pour enlever les statuts d’alpha Blondy qui occupent les servitudes, mais pour constater les irrégularités qui s’y trouvent. «Le site du Café de Versailles occupe les servitudes parce que le propriétaire est allé au-delà de l’espace qui lui a été réservé. Vous voyez que le restaurant emprisonne un lampadaire et des câbles sous-marins de la Ci-telcom. C’est dangereux », a expliqué, sous le sceau de l’anonymat, un spécialiste membre de la délégation. Le déguerpissement de la devanture du Café de Versailles n’a pas encore commencé, mais pourrait avoir lieu très prochainement.
T.Y
Elle n’était pas accompagnée de ses bulldozers. Mais sa présence seule a suffi pour créer la débandade parce que pour les populations, la ministre Anne Ouloto équivaut à un déguerpissement. Sur les sites où est passée hier la ministre de la Salubrité dans le cadre de la visite des sites à ‘’traiter’’ dans la commune de Cocody, c’était le branle bas. A défaut de prendre spontanément leurs étals parce que sachant qu’ils sont en infraction, les commerçants, installés sur les sites réservés au domaine public, regardaient les yeux, hagards, la délégation de la ministre. Sur le premier site visité à 14h30, en face de l’hôtel Ivoire, les commerçants sont pris de cours. Ils n’ont pas le temps de s’enfuir avec leurs étals. Descendant de son véhicule de commandement, la ministre s’avance vers eux et interpelle une jeune dame qui commence par la supplier. «On nous a dit de ne pas nous installer ici, mais nous ne savons pas où partir», implore-t-elle. «Mais vous savez que vous ne devez pas vous installez là. Et voyez-vous-même comme vous salissez cet endroit. Vous ne l’entretenez pas. Vous devez trouver d’autres sites. Vous êtes situés en face de l’Hôtel Ivoire. Ce n’est pas normal. C’est un endroit où ont lieu les grandes rencontres et qui accueille de nombreuses personnalités», dit en substance la ministre de la salubrité urbaine aux commerçants avant que le cortège ne se dirige vers le Carrefour de la vie. Là, en plus du désordre instauré par les chauffeurs de taxi communaux communément appelés wôrô-wôrô, des horticulteurs occupent anarchiquement une bonne partie de l’espace. Toute chose qui favorise la fermeture des caniveaux se trouvant le long de la voie. «Cet espace (espace occupé par les fleuristes) doit contenir de la verdure pour empêcher le sable de descendre dans les caniveaux pendant les pluies », expliqué à la ministre Angouan Marc, du ministère de la Construction, de l’Assainissement et de l’Urbanisme, membre de la délégation. Au niveau de la gare des taxi-communaux de Cocody, c’est le désordre. Commerçants et véhicules de transport se partagent le site. Mais là, quelques commerçantes ont le temps de prendre leurs jambes à leur cou. Avec un air pathétique, Maman Bulldozer les regardent partir. Celles, qui ont pu être rattrapées sur le site, tentent de se défendre. «On nous demande de partir. Mais où aller. C’est cette activité qui nous permet de nourrir nos familles», plaide Sophie, une commerçante de banane braisée. «Cocody est une commune huppée, et regardez comment vous la rendez avec votre commerce. L’espace est insalubre alors que tout juste à coté, il y a un marché où vous pouvez vous installer. Ce n’est pas beau, il faut que vous quittiez cet endroit», leur dit la première responsable de la salubrité urbaine avant de demander aux syndicats de chauffeurs de taxi-communaux de mieux organiser leur gare. «Je souhaite que vous ayez au sein de votre gare un comité de salubrité et qu’il y ait des poubelles», leur conseille la ministre, avant que son cortège ne prenne la direction du lycée technique. A l’entrée de cet établissement, des commerçants occupent les servitudes. Une des commerçantes faisant des grillades, a même posé ses fourneaux sur les dalles de câbles sous-marins de la ci-télécom. «Si par mégarde le feu venait à toucher l’un de ces câbles, tout cet espace prendra feu», explique Amon Koffi, conseiller en urbanisme de la ministre. Pour tous les sites visités, Anne Ouloto conseille aux occupants de respecter l’opération pays propre qui commence à Cocody. «Cette opération va durer deux semaines à Cocody aux cours desquelles nous comptons permettre à cette commune de retrouver son lustre d’antan», soutient la ministre, en attendant le lancement de l’opération ‘’Ne salis pas ma ville’’ le 11 février.
Encadré 1 : Les sites de Cocody qui pourront faire l’objet de déguerpissement
.Site du tronçon Hôtel Ivoire
. Site de l'espace Saint Jean
. Site du Carrefour de la vie
. Site du Lycée technique
. Site de la rue Bertille (Coté Ena)
. Site du glacier des oscars du Bd Latrille
. Site de Petro Ivoire du Bd Latrille
. Site du Terminus 81 et 82
. Site du Café de Versailles
. Site de la Riviera II
. Site de la Riviera III
. Site Edec de la Riviera palmeraie.
Encadré 2 : ‘’Maman bulldozer’’ chez Alpha Blondy hier
On se disait qu’elle n’arriverait pas chez Jagger. Mais ‘’Maman Bulldozer’’ a déjoué hier tous les pronostics. Dans le cadre de la visite des sites à déguerpir, la ministre de la Salubrité urbaine s’est rendue au Café de Versailles. Non pour enlever les statuts d’alpha Blondy qui occupent les servitudes, mais pour constater les irrégularités qui s’y trouvent. «Le site du Café de Versailles occupe les servitudes parce que le propriétaire est allé au-delà de l’espace qui lui a été réservé. Vous voyez que le restaurant emprisonne un lampadaire et des câbles sous-marins de la Ci-telcom. C’est dangereux », a expliqué, sous le sceau de l’anonymat, un spécialiste membre de la délégation. Le déguerpissement de la devanture du Café de Versailles n’a pas encore commencé, mais pourrait avoir lieu très prochainement.
T.Y