LIBREVILLE - Son look de play-boy, son expérience dans une entreprise de nettoyage, son amour de l`Afrique et surtout sa détermination à battre la Côte d`Ivoire dimanche en finale de la CAN: le sélectionneur de la Zambie, le Français Hervé Renard, s`est livré sans fard
vendredi au cours d`une conférence de presse-fleuve de plus d`une heure.
Q: Personne ne vous attendait à ce stade de la compétition. Mais y a t-il désormais une pression différente sur vos épaules?
R: "Nous, on croyait en nous, on n`a pas arrêté de répéter que l`objectif était de faire mieux qu`en 2010 (quart de finale, ndlr). Maintenant, on a franchi une marche supplémentaire et on est récompensé de notre travail. On n`est pas surpris d`être là et on ne change rien à notre comportement, notre philosophie. La seule chose qu`il y a dans notre tête, c`est que cette finale on veut la gagner".
Q: Quelles sont les armes pour battre la Côte d`Ivoire?
R: "Notre arme c`est notre détermination. On n`a peur de personne. On respecte beaucoup les Ivoiriens, on connaît la qualité des joueurs qu`on voit toutes les semaines à la télévision. On est devant une montagne mais on a tellement de détermination qu`on n`a pas peur d`aller au sommet. Quand on perd une finale de Coupe d`Afrique, c`est très dur et on n`a pas envie d`être dans cette situation, que les gens nous disent: +Bien joué quand même+. C`est ce qui me mettra le plus en colère".
Q: Allez-vous changer en cas de victoire dimanche?
R: "Quand j`ai démarré ma carrière d`entraîneur à Draguignan en CFA2 à 29 ans, j`avais une entreprise de nettoyage. Je nettoyais les parties communes de certaines résidences et je sortais les poubelles aussi. J`ai fait ça pendant 8 ans. Je me levais tous les matins, cinq jours sur sept, à 3 heures du matin. Donc le match contre la Côte d`Ivoire est facile par rapport aux gens qui travaillent de cette façon et qui gagnent quelque chose qui n`a rien à voir
avec ce que nous on va peut-être gagner dans cette Coupe d`Afrique. C`était la meilleure chose qui puisse arriver dans ma vie. Et quand je suis dans un hôtel, quelque part, je pense à ces gens qui travaillent et à ceux qui parfois les méprisent parce que j`ai été à leur place".
Q: On sent de l`amertume dans vos propos...
R: "Humainement, je pense être quelqu`un de bien et il y a des critiques qui me touchent profondément. On me juge mal la première fois. Je suis blanc, j`ai les cheveux longs et dès qu`on me voit on pense que j`ai la grosse tête. J`espère que quand on me connaît, on pense différemment. Ce que j`aimerais faire dimanche soir quand on aura gagné la coupe, c`est aller dans un endroit où il n`y aura pas grand monde, prendre un bon cappuccino, repenser à tout ce qui vient de se passer et aux moments formidables que je viens de vivre, et non pas avoir 500 personnes qui me portent".
Q: Pourquoi cet attachement aux sélections nationales et spécifiquement à la Coupe d`Afrique?
R: "C`est exceptionnel. Dimanche à 20h30 quand le match va démarrer, je ne pense pas qu`il y aura une voiture qui circulera en Zambie ou en Côte d`Ivoire. Quatre vingt-dix-huit pour cent des Ivoiriens et Zambiens seront devant leur télévision avec leurs écharpes et leurs maillots pour vibrer pour leur équipe nationale. Celui qui perdra la finale, vous ne pouvez pas imaginer sa détresse. La douleur s`apaisera, peut-être pas pour les Ivoiriens. Mais la
Côte d`Ivoire a connu des moments difficiles il y a moins d`un an. Nous on est là aussi pour une chose spéciale (le crash aérien de 1993 qui a décimé l`équipe de Zambie, ndlr). En Afrique, il y a toujours quelque chose à laquelle se raccrocher. Les gens qui s`opposent se rassemblent pour le maillot de l`équipe nationale, et c`est quelque chose de magnifique. En France, on voit certaines personnes dire: +cette équipe de France, qu`est-ce qu`elle est nulle+. Par contre quand elle est en finale de la Coupe du monde, ils mettent tous leur maillot et sautent sur la table. Ce ne sont pas des supporteurs".
kn/gv
vendredi au cours d`une conférence de presse-fleuve de plus d`une heure.
Q: Personne ne vous attendait à ce stade de la compétition. Mais y a t-il désormais une pression différente sur vos épaules?
R: "Nous, on croyait en nous, on n`a pas arrêté de répéter que l`objectif était de faire mieux qu`en 2010 (quart de finale, ndlr). Maintenant, on a franchi une marche supplémentaire et on est récompensé de notre travail. On n`est pas surpris d`être là et on ne change rien à notre comportement, notre philosophie. La seule chose qu`il y a dans notre tête, c`est que cette finale on veut la gagner".
Q: Quelles sont les armes pour battre la Côte d`Ivoire?
R: "Notre arme c`est notre détermination. On n`a peur de personne. On respecte beaucoup les Ivoiriens, on connaît la qualité des joueurs qu`on voit toutes les semaines à la télévision. On est devant une montagne mais on a tellement de détermination qu`on n`a pas peur d`aller au sommet. Quand on perd une finale de Coupe d`Afrique, c`est très dur et on n`a pas envie d`être dans cette situation, que les gens nous disent: +Bien joué quand même+. C`est ce qui me mettra le plus en colère".
Q: Allez-vous changer en cas de victoire dimanche?
R: "Quand j`ai démarré ma carrière d`entraîneur à Draguignan en CFA2 à 29 ans, j`avais une entreprise de nettoyage. Je nettoyais les parties communes de certaines résidences et je sortais les poubelles aussi. J`ai fait ça pendant 8 ans. Je me levais tous les matins, cinq jours sur sept, à 3 heures du matin. Donc le match contre la Côte d`Ivoire est facile par rapport aux gens qui travaillent de cette façon et qui gagnent quelque chose qui n`a rien à voir
avec ce que nous on va peut-être gagner dans cette Coupe d`Afrique. C`était la meilleure chose qui puisse arriver dans ma vie. Et quand je suis dans un hôtel, quelque part, je pense à ces gens qui travaillent et à ceux qui parfois les méprisent parce que j`ai été à leur place".
Q: On sent de l`amertume dans vos propos...
R: "Humainement, je pense être quelqu`un de bien et il y a des critiques qui me touchent profondément. On me juge mal la première fois. Je suis blanc, j`ai les cheveux longs et dès qu`on me voit on pense que j`ai la grosse tête. J`espère que quand on me connaît, on pense différemment. Ce que j`aimerais faire dimanche soir quand on aura gagné la coupe, c`est aller dans un endroit où il n`y aura pas grand monde, prendre un bon cappuccino, repenser à tout ce qui vient de se passer et aux moments formidables que je viens de vivre, et non pas avoir 500 personnes qui me portent".
Q: Pourquoi cet attachement aux sélections nationales et spécifiquement à la Coupe d`Afrique?
R: "C`est exceptionnel. Dimanche à 20h30 quand le match va démarrer, je ne pense pas qu`il y aura une voiture qui circulera en Zambie ou en Côte d`Ivoire. Quatre vingt-dix-huit pour cent des Ivoiriens et Zambiens seront devant leur télévision avec leurs écharpes et leurs maillots pour vibrer pour leur équipe nationale. Celui qui perdra la finale, vous ne pouvez pas imaginer sa détresse. La douleur s`apaisera, peut-être pas pour les Ivoiriens. Mais la
Côte d`Ivoire a connu des moments difficiles il y a moins d`un an. Nous on est là aussi pour une chose spéciale (le crash aérien de 1993 qui a décimé l`équipe de Zambie, ndlr). En Afrique, il y a toujours quelque chose à laquelle se raccrocher. Les gens qui s`opposent se rassemblent pour le maillot de l`équipe nationale, et c`est quelque chose de magnifique. En France, on voit certaines personnes dire: +cette équipe de France, qu`est-ce qu`elle est nulle+. Par contre quand elle est en finale de la Coupe du monde, ils mettent tous leur maillot et sautent sur la table. Ce ne sont pas des supporteurs".
kn/gv