Ce dimanche, comme en 2006, la génération Didier Drogba, qui représente le football ivoirien depuis une décennie, a une chance d'accrocher une étoile continentale à son palmarès. Il y a six ans, en Egypte, ces garçons doués passaient à côté d'un sacre continental qui leur tendait les bras. Cette année encore, Didier Drogba et ses camarades ont une chance de noircir la page vierge de leur CV en équipe nationale. Contrairement à 2006 où les Eléphants étaient tombés les armes à la main face au pays organisateur, la grande équipe des Pharaons du Nil, les pachydermes seront face à la dynamique et surprenante formation zambienne. Un tableau qui leur offre plus le statut de favori qu'il y a six ans au pied des pyramides. Même si la Zambie est loin d'être l'Egypte, elle n'en demeure pas moins un client sérieux pour cette finale. Comment cela aurait-il pu être autrement pour une formation qui a battu le Sénégal et éliminé le vice-champion d'Afrique, le Ghana ? De toutes les façons, Zahoui et ses poulains avaient promis livrer six finales. Comme pour se remémorer les six années qui les séparent de celle perdue au Caire. Ils ont gagné les cinq premières et il ne reste que celle du dimanche. Naturellement, celle-ci est de loin la plus importante car elle ouvre grandement les portes d'un sacre continental que cette génération convoite depuis près de 10 ans. Touré Kolo, Maestro, Tiéné Siaka, Copa, Boka, Eboué, Yaya Touré, Lolo… tous ces Académiciens et autres Didier Drogba, Kader Kéita, Bamba Souleman, Gosso Gosso, Tioté etc. doivent avoir en mémoire cette volonté d'écrire une nouvelle page pour le football ivoirien. Un second trophée pour combler un vide et récompenser une génération de joueurs d'exception. Aujourd'hui, plus que jamais, la génération Didier Drogba doit mettre fin à cette succession de ratés (2006, 2008 et 2010) pour écrire, eux-mêmes, leur histoire. C'est pour cela que cette rencontre, plus qu'une finale, ressemble au match d'une vie. Pour ne pas dire d'une carrière. Comme le dit si bien Marcel Desailly, « ils doivent se battre, se déchirer, se sublimer, tout donner » pour qu'au coup de sifflet final ils soient sur le toit de l'Afrique. Les protégés de Zahoui en ont les moyens et ils doivent le faire pour la paix en Côte d'Ivoire, pour les Ivoiriens mais d'abord pour eux-mêmes. Car, en réalité, c'est de cela qu'il s'agit. Ecrire leur propre histoire.
Koné Lassiné, envoyé spécial à Libreville
Koné Lassiné, envoyé spécial à Libreville