Cet aspect de la vie communautaire est à prendre au sérieux. Les conflits entre Bozo venus du Mali et autochtones ont pris une allure inquiétante, récemment, dans la région d’Ayamé. Créant une atmosphère très lourde également visible entre peulhs immigrés du Mali et populations locales des régions du centre et du nord de la Côte d’Ivoire.
Depuis le 07 janvier dernier, l'exploitation du lac d'Ayamé a donné lieu à des échauffourées entre la jeunesse villageoise et les pêcheurs Bozo, venus du Mali. Instruit par le gouvernement à l’effet d’endiguer cette crise, le ministre des Ressources animales et Halieutiques, Kouassi Adjoumani, a tenté de concilier les deux antagonistes, le 13 janvier. Malheureusement, malgré tous les efforts du ministre, cette rencontre ne s’est pas bien terminée. Vu que certains jeunes autochtones réunis au sein d'une plate-forme dénommée Coopérative des pêcheurs d'Ayamé (Copa), qui attendaient que le ministre décide le départ définitif des Bozos de la région, et qui n’ont pas eu gain de cause, ont manifesté violemment leur mécontentement. Pour les autochtones, seul le départ définitif des pêcheurs Bozo ramènera le calme dans cette région. La preuve, le mercredi 25 janvier, un affrontement a éclaté entre jeunes pêcheurs agnis du village et des allogènes Bozo maliens dans les villages d’Ebikro et de N’Dakro, situés à environ 20 km d’Ayamé. Bilan: trois autochtones grièvement blessés par des coups de pagaies. La situation est toujours tendue entre ces deux communautés qui ont longtemps vécu en parfaite harmonie.
Peulhs et
agriculteurs, un autre nœud gordien
Le secteur de l’élevage n’est pas épargné par ces incidents. Ces derniers jours, le ton est monté d’un cran entre les autochtones baoulés gôdês et les éleveurs peulhs, dans le département de Béoumi et toutes les localités environnantes. Les populations sont exaspérées par les destructions massives perpétrées dans les champs par les bovins en quête de nourriture, sous la direction des bouviers peuhls, arrivés dans cette zone à la faveur de la crise de 2002. Dans le nord du pays, surtout dans les régions de Korhogo, Ferké, Boundiali, Katiola, Touba …, la tension est très vive. Le conflit agriculteurs et éleveurs peulhs a atteint son paroxysme dans plusieurs sous-préfectures du fait des dégâts de cultures causés par les bœufs. Le 15 janvier dernier, dans le département de Ouaninou (Touba), les populations des villages de Tiahoué, Bonda, Konigoro, Goko, Bayola, Sérifina, Guè, Bekosso, Vayasso, Sérifoula et Loutiyézo ont décidé de chasser de leurs villages les éleveurs peulhs. Les jeunes ont lancé l’opération déguerpissement des peulhs. Ce qui, pour elle, est une manière de se faire entendre des autorités du pays. C’est le lieu d’interpeller les autorités compétentes sur l’urgence de trouver des solutions définitives à ces conflits récurrents qui n’ont que trop duré et qui risque, à la longue de créer des fissures (à l’image des conflits fonciers dans l’ouest du pays) dont le tissu social peut bien se passer.
BENJAMIN SORO
Depuis le 07 janvier dernier, l'exploitation du lac d'Ayamé a donné lieu à des échauffourées entre la jeunesse villageoise et les pêcheurs Bozo, venus du Mali. Instruit par le gouvernement à l’effet d’endiguer cette crise, le ministre des Ressources animales et Halieutiques, Kouassi Adjoumani, a tenté de concilier les deux antagonistes, le 13 janvier. Malheureusement, malgré tous les efforts du ministre, cette rencontre ne s’est pas bien terminée. Vu que certains jeunes autochtones réunis au sein d'une plate-forme dénommée Coopérative des pêcheurs d'Ayamé (Copa), qui attendaient que le ministre décide le départ définitif des Bozos de la région, et qui n’ont pas eu gain de cause, ont manifesté violemment leur mécontentement. Pour les autochtones, seul le départ définitif des pêcheurs Bozo ramènera le calme dans cette région. La preuve, le mercredi 25 janvier, un affrontement a éclaté entre jeunes pêcheurs agnis du village et des allogènes Bozo maliens dans les villages d’Ebikro et de N’Dakro, situés à environ 20 km d’Ayamé. Bilan: trois autochtones grièvement blessés par des coups de pagaies. La situation est toujours tendue entre ces deux communautés qui ont longtemps vécu en parfaite harmonie.
Peulhs et
agriculteurs, un autre nœud gordien
Le secteur de l’élevage n’est pas épargné par ces incidents. Ces derniers jours, le ton est monté d’un cran entre les autochtones baoulés gôdês et les éleveurs peulhs, dans le département de Béoumi et toutes les localités environnantes. Les populations sont exaspérées par les destructions massives perpétrées dans les champs par les bovins en quête de nourriture, sous la direction des bouviers peuhls, arrivés dans cette zone à la faveur de la crise de 2002. Dans le nord du pays, surtout dans les régions de Korhogo, Ferké, Boundiali, Katiola, Touba …, la tension est très vive. Le conflit agriculteurs et éleveurs peulhs a atteint son paroxysme dans plusieurs sous-préfectures du fait des dégâts de cultures causés par les bœufs. Le 15 janvier dernier, dans le département de Ouaninou (Touba), les populations des villages de Tiahoué, Bonda, Konigoro, Goko, Bayola, Sérifina, Guè, Bekosso, Vayasso, Sérifoula et Loutiyézo ont décidé de chasser de leurs villages les éleveurs peulhs. Les jeunes ont lancé l’opération déguerpissement des peulhs. Ce qui, pour elle, est une manière de se faire entendre des autorités du pays. C’est le lieu d’interpeller les autorités compétentes sur l’urgence de trouver des solutions définitives à ces conflits récurrents qui n’ont que trop duré et qui risque, à la longue de créer des fissures (à l’image des conflits fonciers dans l’ouest du pays) dont le tissu social peut bien se passer.
BENJAMIN SORO