Un patriote, c’est celui qui aime et qui défend son pays. Un patriote, c’est celui qui agit avec le sens de l’honneur et de l’intégrité pour la sauvegarde de l’honneur de sa patrie. Le patriotisme n’est pas dans le sang ; il n’est pas dans la parole, mais il est plutôt dans les actes. Didier Drogba et ses camarades de la sélection nationale sont des patriotes : des amoureux de la Côte d’Ivoire, qui ont su placer au- dessus de leurs petites querelles et contingences, les intérêts de la Côte d’Ivoire. Lors de la crise postélectorale, des différents politiques avaient été soupçonnés entre les joueurs. Malgré cela, ces joueurs ont pensé au pays. Ils ont enlevé la qualification pour les phases finales de la CAN 2012, qui vient de se terminer. Pourtant, la crise postélectorale avait mis à mal, tous les fondements de la nation ivoirienne. L’armée, l’école, les banques, l’administration n’y avaient pas échappé. Les ambassades de la Côte d’Ivoire à l’étranger étaient divisées sur les allégeances à Alassane Ouattara ou à Laurent Gbagbo. Même les religions étaient divisées et instrumentalisées, sans oublier la chefferie traditionnelle. Dans ce brouhaha de désaccords et de déchirure, le sport, et en particulier l’équipe nationale de football, sont restés le centre de convergence des Ivoiriens. L’équipe nationale est restée un repère fort de l’identité nationale, plus que les autres valeurs et symboles de la Républiques et de la Nation. La même bande joyeuse, qui avait été honorée en 2006, ne pouvait pas ne pas avoir droit aux honneurs de la République. Ce n’est pas la défaite qui a été célébrée et accueillie hier (c’est la deuxième place certes) ; mais plutôt et surtout l’espérance de futures victoires, l’engagement au service de la nation, la solidarité, la fierté donnée de se ressentir Ivoiriens, unis et soudés autour d’une cause commune. Ces joueurs éléphants, ont montré que le patriotisme n’est pas une donnée à géométrie variable. Ivoirien un jour, Ivoirien toujours. Patriote un jour, patriote toujours. Sous la présidence Gbagbo, ces athlètes ont joué sans se poser des questions politiques ; pendant ce temps, Didier Drogba, Kolo Touré et quelques autres, tout en rendant les hommages qu’il fallait au chef de l’état en exercice, en l’occurrence Laurent Gbagbo, ne manquaient pas de fréquenter d’autres personnalités dont Hamed Bakayoko, Banzio Dagobert etc… et Alassane Ouattara. Ceux qui voulaient que Didier Drogba utilise sa notoriété pour dire non à Ouattara, pour protester, pour soutenir leur cause politique, leur bataille pour Laurent Gbagbo, se trompent de combat. Telle n’est pas la vocation de ce joueur, encore moins celle des autres sportifs. Ce n’est pas de cela qu’il s’agit ! C’est plutôt de la Côte d’Ivoire qu’il s’agit. Bravo aux joueurs d’avoir compris cela ! Honneur et gloire à ces patriotes de tous les instants ; ces patriotes d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Patriotes un jour, patriotes toujours. Des patriotes pas comme les autres ; et dont justement les autres patriotes (ces autres-là), devraient s’inspirer. Pour revisiter leur lien à la Côte d’Ivoire, leur serment, et engagement pour leur pays. Qui mieux que ceux qui mouillent le maillot, portent haut le flambeau, peuvent parler d’aimer la Côte d’Ivoire. Et comme le tigre, qui ne proclame pas sa tigritude, ces patriotes-là, qui font vibrer et retenir l’hymne national et le drapeau national, ne font pas du bruit, n’ont pas besoin de crier haut et fort, qu’ils sont Ivoiriens. Salut les artistes, salut François Zahui, salut les athlètes!
Charles Kouassi
Charles Kouassi