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Sport Publié le mardi 14 février 2012 | L’intelligent d’Abidjan

CAN 2012 / Finale Côte d’Ivoire-Zambie : Comment Guillaume Soro et ses invités ont vécu la défaite

© L’intelligent d’Abidjan Par Emma
Présidentielle du 31 octobre 2010 - Le Premier ministre, Guillaume Soro reçoit les candidats indépendants et les leaders des partis non membres du CPC
Mardi 14 septembre 2010. Abidjan, Primature.
Sous la tente dressée près du cabinet du Premier ministre, l’air conditionné est à fond et affiche 16°c, mais l’intérieur est dejà surchauffé par les vuvuzela et autres objets de sonorisation. Il est 19h00 quand le chef du gouvernement fait son entrée en compagnie de quelques ministres, Paul Koffi Koffi, Diakité Coty, Mathieu Babaud Darret, Cissé Ibrahima Bacongo, Hamed Bakayoko, Coulibaly Sangafowa, Adama Toungara et son épouse et Patrick Achi. Une fois la mise en place des officiels faite par le protocole, le maître d’hôtel du premier ministre et le service traiteur commencent à servir du thé et du café. À 19H27, quand retentit l’hymne national depuis le stade de l’amitié de Libreville, c’est la main sur le cœur que toute la salle exécute à l’unisson l’Abidjanaise. Passé ce moment, le match peut commencer et l’assurance est de mise sous la tente quand bien même les écrans géants font des siennes par moments. Avec le premier arrêt de Boubakar Barry Copa, le ministre des ex combattants et des victimes de guerre, Babaud Darret se lève pour ovationner l’exploit et haranguer les téléspectateurs de la primature. Les commentaires et colères passagères du public, à chaque offensive dangereuse des Chipolopolos n’inquiètent outre mesure les membres du gouvernement. Qui croient toujours que Dame coupe sera sur les bords de la Lagune Ebrié, à partir du lundi 13 janvier 2012. La mi-temps intervient et le Premier ministre peut laisser échapper quelques impressions : «C’est un match très engagé, on a vu de la volonté de part et d’autre. C’est vrai que ce n’est pas facile pour les supporters que nous sommes. C’est beaucoup de pressions, de tensions. Mais je garde la foi, je suis confiant. Je pense que l’équipe zambienne est à notre portée. Et que nos joueurs à la seconde mi-temps relèveront le défi. Un match, c’est 90 minutes, on ne peut pas manquer de frayeurs. C’est vrai, on a eu peur sur quelques tirs zambiens mais, globalement les Zambiens ont eu plus peur que nous ». Après quelques hésitations, le chef du gouvernement se hasarde à faire un pronostic : «l’essentiel, c’est de prendre la coupe. Même 1-0, nous suffit». La seconde mi-temps commence comme la première avec un match ouvert. Des temps de doute, on peut passer à l’espoir quand à la 69 ème minute, sur une percée de Yao Kouassi Gervais (Gervinho) dans la surface de réparation des Zambiens, un acte d’anti-jeu est commis. Penalty. Et c’est l’hystérie totale. Le sécurocrate du gouvernement, le ministre d’Etat, ministre de l’intérieur, Hamed Bakayoko est obligé de donner de la voix pour ramener le calme. Drogba commis à la tâche va-t-il transformer ce penalty en but ? Crispation totale dans la salle. Et hop, c’est raté ! Le Premier ministre n’en croit pas ses yeux, les vuvuzelas se font moins entendre. A la 88ème, une frappe sèche de Max Gradel fait perdre la sérénité au ministre Hamed Bakayoko. Qui avait certainement vu cette balle dans les filets de Kennedy Mweene. Il ne peut que baisser les mains qu’ils avaient déjà levées en signe de victoire. Les prolongations ne produiront rien en faveur des Eléphants. C’est maintenant la séance des tirs au but. Le premier ministre et ses invités vont-ils sortir de la salle ? Non, ils la suivront jusqu’au bout. Même si la consternation s’empare des supporters, Guillaume Soro a encore des ressources pour parler : «C’est vrai que ce n’est pas nous cette fois mais nos garçons sont héroïques parce qu’ils n’ont encaissé aucun but pendant toute la compétition. Je souhaite que les Ivoiriens s’arment moralement pour leur réserver l’accueil qu’ils méritent. Ils ont combattu en vrais champions. Aujourd’hui, les Zambiens ont gagné, il faut reconnaître qu’ils ont tenu même si la Côte d’Ivoire a dominé tout le long du match. C’est ça qui est la réalité. Ils ont gagné et on ne va pas être mauvais perdants. Il faut les féliciter de leur victoire». Aucun autre membre du gouvernement ne prendra la parole après lui. Il est 22H 30 quand nous quittons la Primature, l’éclat du Sapin lumineux, nous paraît maussade. Le mutisme qui s’est emparé du Plateau, est brisé par la chanson culte de la défunte Withney Houston, I’ll always love you (Je continuerai à t’aimer) diffusé par le poste radio du taxi qui nous mène vers Cocody-Angré. Malgré tout, il faut continuer à aimer l’équipe nationale, il faut continuer à aimer les Eléphants.

K. Hyacinthe
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