Au-delà de la décision prise par l’autorité de régulation des marchés publics, ce qu’il convient à présent d’appeler le scandale des déchets ménagers soulève des interrogations importantes. L’activisme de la ministre Anne Ouloto, sa hargne à défendre tous ongles dehors un dossier qu’elle savait corrompu jusqu’à la moelle épinière, pousse l’observateur averti à s’interroger profondément sur ce qui se passe dans nos ministères. A la faveur de cette enquête, nous avons eu écho de plusieurs scandales qui vont finir par exploser dans les jours à venir et entacher gravement l’image du chef de l’Etat qui s’est défini comme le champion de la bonne gouvernance. De nombreux ministres jouent avec les règles de bonne gouvernance malgré le serment qu’ils ont prêté devant le chef de l’Etat. C’est à de petits jeux de « je te donne un coup de mains sur ce marché et tu fais pareil pour moi quand il y aura un marché chez toi », qu’ils se livrent au quotidien, sans aucun scrupule. L’immoralité s’installe dans les affaires publiques, des ministres superposent des conventions sur la même matière. Et tout se passe comme si, enfermé dans une tour, le chef de l’Etat ne voit pas ce qui se passe. Tout se passe comme s’il s’était laissé envouter par les discours de nouveaux griots qui derrières les propos enchanteurs et flagorneurs, mettent en coupe réglée, les affaires de l’Etat. On attend du chef de l’Etat qu’il jette un coup d’œil dans les ministères pendant qu’il est encore temps. L’affaire Satarem et Greensol va bien au-delà de la simple violation d’un texte de loi régissant les marchés publics. Elle est beaucoup plus profonde et implique des gens au plus haut niveau, en plus de ceux du ministère de la salubrité urbaine. Tous ceux qui ont participé d’une façon ou d’une autre à l’attribution de ce marché à Satarem et à Greensol, devraient être définitivement écartés du prochain appel d’offre, y compris la ministre Anne Ouloto. Parce que cette affaire est bien plus complexe qu’il n’y paraît. Et prend sa source dans un festival d’injustice et d’immoralité dans la passation des marchés publics au sommet de l’Etat. Nous y reviendrons plus en détail dans notre prochaine parution.
A.T.
A.T.
