Les jeunes agnis de la paisible ville d’Arrah porteront pour longtemps sur leur conscience, les trois morts des affrontements de dimanche et de lundi derniers. Estimant que les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) ont décampé des localités environnantes, ils ont pris la décision de déloger vaille que vaille les éléments de l’armée ivoirienne stationnés dans leur cité. Pis, comme cela s’est vu ailleurs, les autres jeunes des autres communautés qui ont émis le vœu de voir les Frci rester à Arrah pour continuer d’assurer la sécurité, ont eux aussi été priés de prendre la porte. Et, comme les soldats ont une hiérarchie à laquelle ils obéissent, les Frci ont demandé 48 heures pour faire leurs valises. Un délai jugé trop long par les jeunes agnis. Ils ont alors entrepris de faire déménager par la force, les soldats. Mais, les jeunes autochtones n’ont pas voulu en rester là. Manu militari, ils ont également tenté de déloger les Malinkés de leur localité. Or, comme chaque Ivoirien est partout chez lui sur le territoire national, les Malinkés ont décidé de résister face à ce renvoi. Autant dire que les ingrédients de la confrontation étaient bien réunis. Le cocktail ne mit pas de temps à exploser. De ce western, il en a résulté trois morts, selon le bilan réel dressé, hier par les autorités, en présence du ministre-délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi. Des morts supplémentaires qu’on aurait pu éviter si la raison avait habité les jeunes qui se sont laissé aller à la violence. Autant on fustige les Frci, coupables d’excès sur les populations civiles, autant il convient de condamner les jeunes agnis d’Arrah parce qu’ils ont été excessifs: selon leurs humeurs, ils ont voulu s’arroger le droit de déloger l’armée de Côte d’Ivoire et de chasser des Ivoiriens d’une partie du territoire national.
M. D.
M. D.