Si tu es las. Et que la route te paraît longue. Si tu crois que tu t’es trompé de chemin. Ne crois pas une seconde. Gagne du temps et recommence. Si la vie te semble trop absurde. Si tu es déçu par trop de choses et trop de gens. Ne cherche pas à comprendre pourquoi. Recommence ! Si tu as essayé d’aimer et d’être utile. Si tu as connu la pauvreté et les limites. Ne laisse pas là une tâche à moitié faite. Recommence ! Si les autres te regardent avec reproche. S’ils sont déçus par toi, irrités, ne te révolte pas. Ne leur demande rien. Recommence ! Car l’arbre bourgeonne à nouveau en oubliant l’hiver. Car le rameau fleurit sans se demander pourquoi. Car l’oiseau fait son nid sans songer à l’automne. Car la vie est espoir, Eléphants de Côte d’Ivoire. Supporter ivoirien, c’est bien à toi que je pense ce matin en lisant ce poème. Car, oui, la tristesse, la désolation, la désillusion se lisent sur chaque visage croisé depuis cette défaite face à la Zambie. Certains ont déjà commencé à dire. Génération dorée, génération maudite. Mais non ! Tu ne dois pas te laisser aller à de telles considérations. Tu dois lever le regard, parvenir à sourire et garder une lueur d’espoir dans ton cœur. Car tu dois pouvoir demeurer fier de ton équipe. Aucun but encaissé. Copa est trop fort. Allez les Eléphants ! Tu vois que depuis le début de cette CAN, tu n’as jamais prononcé ces phrases. Alors pourquoi renies-tu ton équipe ? Sois plutôt fier, Ivoirien, de ce que cette année, ton équipe soit allée si loin. Aussi loin que possible. Elle a joué avec le cœur. Mais n’a pu ramener la coupe au pays. Pourtant elle a tout donné. Ce fut un beau parcours plein d’émotion, de passion, de détermination, de vibration. Oui, tu as vibré au son de l’Abidjanaise qui a annoncé chaque début de match. Tu as crié de joie à chaque but marqué par Drogba. Chaque but que tu as regardé à travers ton écran dont je tais le nom. Tu as vibré à chaque but de Gervinho. Tu as même acheté la pommade fétiche pour être sûr encore d’aller plus loin. Et tu as vibré encore chaque fois que Copa a arrêté un but. Chaque fois que Gosso a intercepté un but avec bravoure et détermination. Chaque fois que Kolo a défendu tes couleurs. Accepte ta défaite dans le sourire. Et dis bravo à ton équipe pour tous ces moments de pure joie. Où tu as oublié que ton voisin n’était pas du même bord politique ou de la même ethnie que toi. Peut-être que la coupe te reviendra en 2013. Quand toi et ton voisin seriez vraiment unis. Peut-être bien qu’ensemble vous irez encore plus loin. J’ai peut-être tort. Nous avons peut-être tort. Radio Jam a peut-être tort. Mais tu n’as qu’un moyen d’en avoir le cœur net. Recommence ! Bravo les Eléphants ! Bravo supporter ! Bravo à la Côte d’Ivoire ! Et n’oublie jamais que découragement n’est pas ivoirien.
Transcrit par David Y.
Transcrit par David Y.
