Le continent africain a démontré durant cette CAN qu’il reste une place forte du football dans le monde. Avec de la vie, du peuple, des nations jeunes émergentes, que demander de mieux ? La création et l’institutionnalisation du Chan semble porter ses fruits. On note avec plaisir que le football continental exportateur renferme d’abord et toujours des valeurs locales. Regardez cette Zambie, combien sont-ils à rouler les mécaniques dans un soi-disant grand club européen ou autre ? Deux ou trois. Kasongo en Chine, Mayuka à Berne en Suisse. Le fort du contingent est sur place au Tout Puissant Mazembé de la RDC voisine, avec trois titulaires dans le Onze vainqueur de la CAN (Himondee, Sunzu, Kalaba), et aussi en Afrique du Sud avec ces diables de Mweene, Nkausue, Chansa respectivement au Free State Stars, au Supersport United et au Orlando Pirates. Et cette sélection soudanaise émanant toute entière des deux ogres locaux El Merreikh et El Hilal ? Et la Tunisie avec ses «Espérantistes» et ses «Clubistes» ? Et ce surprenant Azingo avec ses deux mines d’or de l’US BITAM et Mangasport ? C’est indéniable, ce sont des clubs forts au plan local qui dynamisent l’ensemble d’un football national et de son élite. C’est le clairvoyant diagnostic qu’ont fait les autorités de Guinée Equatoriale. Elles se sont fixées pour objectif d’attirer un maximum de bons joueurs pour drainer un peu plus de monde vers les stades. On se souvient qu’en 1992, l’Asec Mimosas et l’Africa Sport, tout comme le Stade, l’As Sotra et l’As Eeci respiraient la pleine santé. Martial Yéo avait le choix d’aligner dans son «seize» majeur les Aka Kouamé, Lacina Dao, Fallet Vilasco, Sam Abouo, Gadji Celi, Donald Sié, Ben Badi Traoré (Asec), Lignon Nagueu, Arsène Hobou, Lué Rufin, Serge Maguy (Africa), Amani Célestin (Stella) et autres…Ce n’est donc vraiment pas un hasard si chaque nouveau champion possède sa valeur or qui est sa valeur locale. Et on ne parle pas des Egyptiens champions d’Afrique en 2010. A Côte d’Ivoire 84, je me souviens comme d’hier, des Lions venus du Canon et du Tonnerre de Yaoundé, de l’Union de Douala…
Nasser EL FADEL
Nasser EL FADEL