Depuis le dimanche 12 février dernier, la CAN brille des couleurs du Bronze des Chipolopolos. Les Zambiens, extraordinaires de détermination, ont réussi à conclure cette 28ième édition de la CAN comme elle avait commencé. Dans la surprise en arrachant un trophée qui tendait les bras à la Côte d’Ivoire, au terme d’une rencontre de nerfs et une interminable séance de tirs aux buts (8-7). Les éléphants grandissimes favoris ont tenu dans leur robe jusqu’à la dernière minute d’un tournoi, qui a finalement vu son dénouement se jouer à qui perd gagne. A ce jeu, les dieux ont décidé de couronner les anciens « KK Eleven » rebaptisés Chipolopolos (boulets de cuivre). Certainement pour rendre un dernier et ultime honneur aux joueurs de cette sélection tragiquement disparus dans un crash d’avion sur les rives de Libreville en 1993. Les Ivoiriens ont tout donné. La défense n’a concédé aucun but et l’attaque a fait son travail jusqu’à cette maudite date du 12 février 2012 où la poudre a pris l’eau. Drogba, héros malchanceux d’une génération presque maudite, a encore raté un pénalty en finale de coupe. Il s’en voudra certainement mais les Zambiens, eux, peuvent se délecter à satiété de leur premier succès continental. Pour le reste, cette CAN 2012 restera à jamais dans les mémoires comme le creuset de toutes les surprises. Depuis sa phase éliminatoire qui a vu des ténors du football africain broyer du noir comme l’Egypte, le Cameroun, le Nigeria et l’Algérie, la 28ème édition de la CAN a poursuivi dans le sensationnel en offrant les éliminations du Sénégal, de la Guinée, et du Maroc dès le premier tour. Que dire de la grosse surprise équato-guinéenne ? Le Gabon, l’autre pays organisateur, est resté à niveau. Même si dans le jeu, les Panthères ont énormément progressé. Le second tour donne dans la même logique et les amoureux du ballon rond ont vu la Tunisie rejoindre le lot des favoris éliminés. Que dire des outsiders ? Le Burkina Faso, la Guinée et l’Angola ont laissé les observateurs sur leur faim. Seul le Mali a fait mieux. Les Aigles maliens ont créé, à leur manière, la surprise en arrachant la troisième place à une équipe ghanéenne qui ne s’était pas visiblement remise de son élimination par la…Zambie. Les surprises de cette CAN se sont poursuivies en demi-finales et en finale. Le Ghana, vice-champion d’Afrique et quart de finaliste du dernier mondial a marché sur les Chipolopolos. Mais sans toutefois parvenir à les soumettre. Bien au contraire sur une seule occasion, Mayuka a expédié les Black Stars à Accra. Et comme si cela ne suffisait pas, Katongo et ses équipiers ont remis ça lors de la grande finale. Devant le grand favori ivoirien, la Zambie a encore déjoué tous les pronostics pour apporter de l’eau au moulin de tous ceux qui avaient prédit une compétition de surprises. En effet, les Boulets de cuivre ont déstabilisé les solides Eléphants avant de les avoir à l’usure lors d’une exceptionnelle séance de tirs au but. Dire que le titre de la Zambie n’est pas mérité serait donné dans le faux. Même si les Ivoiriens peuvent avoir des regrets, cette formation du pays de Kalusha Bwalya a prouvé, tout au long de cette compétition, qu’elle avait les moyens pour contester la hiérarchie du football continental et elle l’a fait. Depuis leur tombe, la génération dorée conduite par l’autre grand nom du football zambien Alex Shola a apporté sa bénédiction à leurs cadets qui se sont installés sur le toit de l’Afrique. La Côte d’Ivoire, quant à elle, attendra encore avant de décrocher son deuxième trophée. Cela se fera-t-il avec son grand capitaine, Didier Drogba ? La question reste posée.
Koné Lassiné à Libreville
Koné Lassiné à Libreville