Décidément, la Côte d’Ivoire de Ouattara n’en finira pas de si tôt avec les humiliations face aux bailleurs de fonds. Qui renouvellent, par politesse, les conditions que le pouvoir en place doit remplir pour bénéficier d’hypothétiques aides, par ces temps où même les grandes puissances financières à travers le monde broient du noir. Piégé par sa politique de «mendicité économique» basée sur l’aide attendue de l’extérieur, le régime Ouattara est aujourd’hui réduit à tendre la main à tout bout de champ, au risque de se faire tancer comme un mauvais écolier tous les jours. En effet, l’on se souvient que les bailleurs de fonds vers qui le pouvoir d’Abidjan s’est tourné en septembre 2011 (pour demander 13.000 milliards !) avaient soumis l’octroi de certains prêts «à la tenue d’élections législatives crédibles et démocratiques». Ces promesses d’aides «assorties» de conditions et «soumises à approbation» se résumaient en fait à 300 milliards que la Banque mondiale se proposait d’apporter sur 5 ans, quand le Fmi faisait miroiter une centaine de milliards de Fcfa à Ouattara. Maigre moisson virtuelle pour ce banquier dont on avait dit qu’il avait la capacité d’entrer au Fmi pour ressortir, le jour même, avec des milliers de milliards de F. hélas pour lui, on a vu le résultat des élections législatives qui conditionnaient l’octroi de ces fonds. L’opposition a été exclue du scrutin par Ouattara. Et le taux de participation n’a guère été au-delà de 13% en réalité, même si le pouvoir a déclaré 36 %. Pire, les partis au sein du Rhdp ont avoué eux mêmes que des fraudes ont émaillé le vote. Ces législatives n’ont donc été ni démocratiques, ni crédibles. Un désastre pour le pouvoir en place qui a, dès lors, perdu tout crédit devant les institutions de Brettons Wood qui ne tiennent pas à engager leurs fonds dans une aventure douteuse. Surtout que le gouvernement Soro a échoué à mettre en place, à partir du «séminaire gouvernemental» de juillet 2010, «les axes prioritaires d’un plan de relance sectorielle de l’économie de la Côte d’Ivoire, sur 6 mois». L’échéance est passée depuis novembre 2011. Pis, les investisseurs devant lesquels Ouattara s’est littéralement mis à genoux à Paris et à Bruxelles sont restés sur leur position : «La Côte d’Ivoire est une destination à risque» en raison de «l’insécurité», des «risques de déstabilisation» que Ouattara a évoqués lui-même devant le Premier ministre français, François Fillion, à Abidjan en juillet 2011 en présence de la presse et le fait que «l’environnement juridique et administratif des affaires n’est pas sécurisé» en Côte d’Ivoire, du fait du contexte flou. Face à ce refus poli et courtois des bailleurs de fonds, certes disposés, de temps à autre, à lui prêter des miettes pour colmater de nombreuses brèches qu’il a créées dans l’économie nationale, Ouattara n’a tiré hélas aucune leçon. En fait, le pouvoir délégué d’Abidjan n’est pas de nature à comprendre que la dignité d’un Etat souverain repose d’abord sur sa capacité à compter sur ses propres ressources pour son développement. Et là où Gbagbo faisait fructifier notre propre fonds, par les compétences et les intelligences des fils de la Nation qui ont permis d’assoir un «budget sécurisé», de porter le prix d’achat aux producteurs de cacao à 1200 F et de positionner le pays dans la phase d’achèvement de l’initiative Ppte pour l’annulation de notre lourde dette extérieur, Ouattara tend la main et continue d’enfoncer la Côte d’Ivoire dans les dettes. Alors que Laurent Gbagbo a su faire respecter le pays par les partenaires au développement grâce aux preuves de sa bonne gestion, le pouvoir en place, incapable d’obtenir le moindre résultat encouragement, demande «pardon» au Etats unis, pour l’aider dans le dossier Ppte. Une autre attitude de soumission qui n’honore pas ce pays qui possède tant de richesse à faire fructifier par le travail. Récemment, les administrateurs des la Banque mondiale sont revenus en «mission d’évaluation» à Abidjan. Après avoir fait le tour de la question, ils ont cette fois signifié au pouvoir que les aides des bailleurs de fonds à la Côte d’Ivoire étaient désormais «soumises à la réforme de la filière café-cacao». (Une réforme que les comploteurs ont compromise en déstabilisant le pays, alors le président Laurent Gbagbo l’avait presque bouclée). Il ya t-il une façon plus subtile de passer d’une astuce à une autre pour amener quelqu’un à comprendre par lui-même qu’on ne peut pas grand-chose pour lui ? Le fait est que le régime Ouattara, aux abois, est totalement désorienté. Le pouvoir de «Wari Fatchè» n’a pas fini de courir à travers le monde, pour demander des aides, des «pluies de milliards», à des conditions trop souvent humiliantes pour la Côte d’Ivoire. Hélas.
K. Kouassi Maurice
K. Kouassi Maurice