Fini la gratuité totale des soins dans les hôpitaux, place désormais à la gratuité dite ciblée pour certaines pathologies. C’est l’annonce qu’a faite, hier jeudi 16 février au cours d’une conférence de presse tenue à son cabinet, le ministre de la Santé et de la lutte contre le Sida, Pr N’dri-Yoman Thérèse. Après 10 mois donc de gratuité totale, cette mesure de haute portée sociale, prise par le Président de la République après la crise qui a fortement affecté les Ivoiriens, place est désormais à la gratuité ciblée, dont le démarrage officiel est prévu pour ce lundi 20 février sur toute l’étendue du territoire. Sont concernées par cette gratuité ciblée, selon le ministre de la Santé, «la femme enceinte non assurée et vulnérable. Pour ces femmes, sont gratuits, les consultations prénatales, les examens complémentaires (examens d’échographie et de laboratoire), la gratuité de l’accouchement normal et des complications liées à l’accouchement, la gratuité de la césarienne. Pour chacune de ces situations, il existe des kits appropriés qui seront disponibles dans toutes les maternités du pays aussi bien dans les villages que dans les villes». Concernant les enfants, sont ciblés ceux âgés de 0 à 5 ans. Pour ceux-ci, ajoute Pr N’dri-Yoman, «il s’agit de la gratuité de la prise en charge des maladies les plus fréquentes, que ce soit au plan médical qu’au plan chirurgical». Quant à la population générale, «la gratuité concerne les 48 premières heures des urgences médico-chirurgicales, le traitement du paludisme après confirmation du diagnostic. Il est en outre prévu un abattement de 30% sur le coût de tous les actes supérieurs à 1000 f Cfa. C'est-à-dire que le malade adulte aura à payer 70% du coût des prestations», a fait savoir la première responsable, en charge de la santé des populations. Elle a aussi annoncé la prise d’un décret présidentiel pour la gratuité de la césarienne et de l’accouchement. Le coût total de cette gratuité est estimé à 30 milliards de nos francs. Pour la césarienne et l’accouchement, 17 milliards. Le ministre de la Santé à par ailleurs annoncé que: «cette mesure de gratuité ciblée restera en vigueur jusqu’à la mise en œuvre de la couverture maladie universelle». Le ministre de la Santé en appelle au comportement citoyen des populations. «La réussite de cette mesure dépend aussi bien des usagers que du personnel soignant», a-t-elle martelé.
Jean Prisca
Jean Prisca
