Dans cet entretien vérité qu’il nous a accordé, hier matin, avant son départ pour le Qatar, Kader Kéita ne mâche pas ses mots. Cantonné sur le banc de touche, durant la CAN, il ne cache pas son mécontentement et souhaite que tout le monde se remobilise pour « Afrique du Sud 2013 ».
Quel est votre état d’esprit après la CAN perdue, en finale, devant la Zambie ?
L’état d’esprit n’a pas changé. La CAN, c’est fini. Il faut passer à autre chose. Je suis désormais focalisé sur mon club.
Que voulez-vous dire ?
Je n’ai pas beaucoup joué mais je ne veux pas me plaindre. C’est dommage car nous étions solidaires cette année. Et nous étions prêts pour remporter le trophée. Je n’accuse personne mais j’avais dit avant d’aller à la CAN que nous devions nous dire la vérité. Pour moi, nous avons manqué de chance. La Zambie a une bonne équipe et nous ne pouvons que leur tirer notre chapeau.
Comment expliquez-vous le fait que Kader Kéita ait ciré le banc de touche tout au long de la compétition ?
(Il réfléchit) C’est le choix de l’entraîneur… Je suis un joueur professionnel et j’accepte les choix de l’entraîneur. Un point, un trait. Partout où je suis passé (Lille, Lyon, Galatasaray), j’ai toujours joué. Je me dis que si je ne jouais pas, c’est que l’entraîneur avait sa petite idée. (…)
J’entrais en jeu pour juste dix ou vingt minutes. Mais ce qui m’énerve un peu, c’est lorsque les gens racontent que je ne peux plus jouer pendant plus de 30 minutes.
Vrai ou faux ?
Ce n’est pas vrai… Je suis désolé. En club, je joue régulièrement. Je suis tout le temps titulaire. Depuis que je joue au football, j’ai remporté beaucoup de trophées. A Lille, j’ai fini 2è et j’ai disputé la Ligue des champions. A Lyon, j’ai été champion de France. A Galatasaray avec mon coach Rijkaard, j’étais titulaire. Avec Al Saad (Qatar), j’ai remporté la Ligue des champions d’Asie. J’ai même joué le Mondial des clubs au Japon où nous avons battu l’Espérance de Tunis et le FC Barcelone. Lorsqu’on me dit que je ne peux pas jouer pendant 90 minutes, je suis désolé. Ce n’est pas maintenant que je joue en sélection.
C’est frustrant…
Oui, c’est frustrant. J’avance dans la vie. Moi, Kader Kéita, je fais ma vie. Celui qui n’est pas content, c’est son problème. Ma conception de la vie est simple : sur le terrain, je me bats. Hors du terrain, je me fais plaisir. Je fais ce que je veux. Je m’amuse bien car ce sont mes deux pieds qui me donnent à manger aujourd’hui. Si mes parents sont fiers de moi, c’est le plus important. Le reste, je ne gère pas… Chacun à le droit de vivre comme il veut.
Est-ce vrai que vous ne voulez plus porter les couleurs nationales ?
C’est vrai que je joue au Qatar et cela me fait plaisir de jouer en sélection nationale. Je sens que… peut-être qu’on ne veut plus de Kader Kéita.
A ce point ?
Oui, je vous le dis… Je suis titulaire dans mon club (Ndlr, Al Saad). Et quand je viens en sélection, c’est parce que j’aime mon pays. Je n’ai jamais eu de problèmes avec les entraîneurs qui arrivent en sélection.
Vous semblez avoir gros sur le cœur…
J’avais besoin de cette CAN pour remplir ma mission et ramener le trophée à Abidjan. Je n’étais pas le seul. Kader Kéita, Zokora Didier et même Didier Drogba souhaitaient vraiment gagner cette CAN. J’étais à ma 5è CAN et je ne suis pas heureux. Je vous le dis en toute franchise. Mon objectif était de gagner et d’amener la joie dans le cœur des Ivoiriens.
N’y a-t-il pas un conflit de génération avec les jeunes ?
Ce n’est pas une bonne chose de nous mettre en conflit avec les jeunes comme Max Gradel ou Bony Wilfried. Ce n’est pas une bonne chose.
Voulez-vous nous dire que l’ambiance n’est pas bonne en sélection ?
C’est à vous de juger. Une chose est sûre, la sélection nationale n’appartient pas à la famille de quelqu’un. C’est pour le peuple. Bientôt, nous serons en 2013. Nous devons nous remobiliser pour ne plus décevoir les Ivoiriens.
Le contrat de l’entraîneur François Zahoui arrive à terme. Faut-il le virer ?
Non ! Je n’ai pas de problème avec Zahoui. Je suis un petit bété. François Zahoui est également de l’ethnie bété (Ndlr ; ethnie de l’Ouest de la Côte d’Ivoire à laquelle appartient la mère de Kader Kéita) et je ne peux pas souhaiter à mon grand frère, à mon tonton un renvoi. Nous sommes bien avec lui en sélection. C’est quelqu’un qui est courtois et ouvert. Il n’a pas eu la chance. Nous aussi. Nous devons l’accepter comme on l’aurait fait s’il s’agissait d’un entraîneur blanc. Ça n’a pas marché, ça n’a pas marché… François Zahoui a choisi ses joueurs. Sur les antennes de Canal+, il a déjà parlé de ses choix. C’est lui seul qui pourra vous répondre.
Entretien réalisé par Guy-Florentin Yaméogo
Quel est votre état d’esprit après la CAN perdue, en finale, devant la Zambie ?
L’état d’esprit n’a pas changé. La CAN, c’est fini. Il faut passer à autre chose. Je suis désormais focalisé sur mon club.
Que voulez-vous dire ?
Je n’ai pas beaucoup joué mais je ne veux pas me plaindre. C’est dommage car nous étions solidaires cette année. Et nous étions prêts pour remporter le trophée. Je n’accuse personne mais j’avais dit avant d’aller à la CAN que nous devions nous dire la vérité. Pour moi, nous avons manqué de chance. La Zambie a une bonne équipe et nous ne pouvons que leur tirer notre chapeau.
Comment expliquez-vous le fait que Kader Kéita ait ciré le banc de touche tout au long de la compétition ?
(Il réfléchit) C’est le choix de l’entraîneur… Je suis un joueur professionnel et j’accepte les choix de l’entraîneur. Un point, un trait. Partout où je suis passé (Lille, Lyon, Galatasaray), j’ai toujours joué. Je me dis que si je ne jouais pas, c’est que l’entraîneur avait sa petite idée. (…)
J’entrais en jeu pour juste dix ou vingt minutes. Mais ce qui m’énerve un peu, c’est lorsque les gens racontent que je ne peux plus jouer pendant plus de 30 minutes.
Vrai ou faux ?
Ce n’est pas vrai… Je suis désolé. En club, je joue régulièrement. Je suis tout le temps titulaire. Depuis que je joue au football, j’ai remporté beaucoup de trophées. A Lille, j’ai fini 2è et j’ai disputé la Ligue des champions. A Lyon, j’ai été champion de France. A Galatasaray avec mon coach Rijkaard, j’étais titulaire. Avec Al Saad (Qatar), j’ai remporté la Ligue des champions d’Asie. J’ai même joué le Mondial des clubs au Japon où nous avons battu l’Espérance de Tunis et le FC Barcelone. Lorsqu’on me dit que je ne peux pas jouer pendant 90 minutes, je suis désolé. Ce n’est pas maintenant que je joue en sélection.
C’est frustrant…
Oui, c’est frustrant. J’avance dans la vie. Moi, Kader Kéita, je fais ma vie. Celui qui n’est pas content, c’est son problème. Ma conception de la vie est simple : sur le terrain, je me bats. Hors du terrain, je me fais plaisir. Je fais ce que je veux. Je m’amuse bien car ce sont mes deux pieds qui me donnent à manger aujourd’hui. Si mes parents sont fiers de moi, c’est le plus important. Le reste, je ne gère pas… Chacun à le droit de vivre comme il veut.
Est-ce vrai que vous ne voulez plus porter les couleurs nationales ?
C’est vrai que je joue au Qatar et cela me fait plaisir de jouer en sélection nationale. Je sens que… peut-être qu’on ne veut plus de Kader Kéita.
A ce point ?
Oui, je vous le dis… Je suis titulaire dans mon club (Ndlr, Al Saad). Et quand je viens en sélection, c’est parce que j’aime mon pays. Je n’ai jamais eu de problèmes avec les entraîneurs qui arrivent en sélection.
Vous semblez avoir gros sur le cœur…
J’avais besoin de cette CAN pour remplir ma mission et ramener le trophée à Abidjan. Je n’étais pas le seul. Kader Kéita, Zokora Didier et même Didier Drogba souhaitaient vraiment gagner cette CAN. J’étais à ma 5è CAN et je ne suis pas heureux. Je vous le dis en toute franchise. Mon objectif était de gagner et d’amener la joie dans le cœur des Ivoiriens.
N’y a-t-il pas un conflit de génération avec les jeunes ?
Ce n’est pas une bonne chose de nous mettre en conflit avec les jeunes comme Max Gradel ou Bony Wilfried. Ce n’est pas une bonne chose.
Voulez-vous nous dire que l’ambiance n’est pas bonne en sélection ?
C’est à vous de juger. Une chose est sûre, la sélection nationale n’appartient pas à la famille de quelqu’un. C’est pour le peuple. Bientôt, nous serons en 2013. Nous devons nous remobiliser pour ne plus décevoir les Ivoiriens.
Le contrat de l’entraîneur François Zahoui arrive à terme. Faut-il le virer ?
Non ! Je n’ai pas de problème avec Zahoui. Je suis un petit bété. François Zahoui est également de l’ethnie bété (Ndlr ; ethnie de l’Ouest de la Côte d’Ivoire à laquelle appartient la mère de Kader Kéita) et je ne peux pas souhaiter à mon grand frère, à mon tonton un renvoi. Nous sommes bien avec lui en sélection. C’est quelqu’un qui est courtois et ouvert. Il n’a pas eu la chance. Nous aussi. Nous devons l’accepter comme on l’aurait fait s’il s’agissait d’un entraîneur blanc. Ça n’a pas marché, ça n’a pas marché… François Zahoui a choisi ses joueurs. Sur les antennes de Canal+, il a déjà parlé de ses choix. C’est lui seul qui pourra vous répondre.
Entretien réalisé par Guy-Florentin Yaméogo