La Primature et les jeunes de l’opposition ont pris langue samedi dernier pour jeter les bases du dialogue politique entre le pouvoir et son opposition. Les débats qui ont marqué les premier pas de ce dialogue ont été francs et directs. La coalition des jeunes de l’opposition conduite par Isidore Gauze n’est pas allée avec le dos de la cuillère pour afficher sa volonté de mener une lutte responsable débarrassée d’injures, de défiance vis-à-vis des institutions de la République et de violence. «Nous voulons sortir de l’opposition radicale marquée par les invectives, la barbarie et autres violences. Nous estimons qu’il y a eu trop de morts en Côte d’Ivoire par le fait de l’intolérance politique et de l’atrocité du jeu politique. Nous avons décidé de réorienter la lutte. C’est le sens que nous donnons à ce dialogue politique que nous entreprenons avec les institutions de la République», a signifié le président, avant de réclamer au pouvoir, la libération de tous les prisonniers de l’ex-régime détenus, selon lui, dans les prisons des villes de l’intérieur et d’Abidjan. A l’en croire, des milliers de personnes sont licenciées dans les sociétés d’Etat à cause de leur appartenance politique. «Nous voulons nous inscrire dans une logique de paix et de dialogue. Mais nous allons nous battre pour la liberté d’expression et surtout pour la justice et la légalité. Nous n’allons pas accepter que le pouvoir instaure une dictature. Nous ne voulons pas certes d’opposition radicale mais nous allons critiquer ce qui ne va pas», a annoncé Isidore Guaze. Réponse du berger à la bergère. Sékongo Félicien, conseiller spécial du Premier ministre chargé des ONG et des syndicats n’a pas fait la fine bouche. «Je vous encourage dans cette voie du dialogue. Je serai toujours là pour vous accompagner dans vos actions de sensibilisation des jeunes à être plus responsables. Vous avez le droit de critiquer. Mais il ne faut pas tomber dans la délation et la mauvaise foi. Il faut être clair, le jour où j’apprendrai que vous vous organisez pour semer des troubles, je serai le premier à vous combattre», a-t-il averti. Tout en estimant que la jeunesse qui est majoritaire en Côte d’Ivoire doit maintenant refuser l’infantilisation des hommes politiques pour prendre son destin en main.
LO
LO