Plus rien ne va entre le parquet d’Abidjan et le ministère de l’Intérieur. Le premier accuse le second de mettre son nez dans les affaires judiciaires au mépris de la loi.
Simplice Koffi Kouadio, le procureur de la République près le tribunal d’Abidjan-Plateau, n’est pas content. Il menace de rendre sa démission. Selon des sources dignes de foi, le patron du parquet d’Abidjan-Plateau, l’aurait signifié de vive voix au garde des Sceaux, ministre d’Etat, ministre de la Justice. Il aurait demandé à Me Jeannot Kouadio Ahoussou de dire à son collègue de l’Intérieur d’arrêter de s’immiscer dans les affaires judiciaires. D’autant plus que, précisent nos sources, le magistrat hors-hiérarchie estime que la Côte d’Ivoire est un Etat de droit. Le procureur de la République est prêt à mettre effectivement à exécution sa menace. La colère du patron du parquet résulte de plusieurs faits. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est l’affaire «Méambly Evariste». L’opérateur économique a été nuitamment appréhendé, mercredi dernier, à 23h à son domicile par des éléments du commissaire principal Timité Namory. Il est le sous-directeur chargé des enquêtes économiques à la police économique. Le directeur général de «Balance Transit» est détenu dans les cellules du commissaire Timité depuis 130 heures, soit cinq jours, sans ordre du procureur de la République. «C’est contre l’avis du procureur de la République que ce monsieur (Méambly Evariste, ndlr) est détenu à la police économique. Il est là-bas sur ordre du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur. Nous ne sommes pas saisis de cette affaire. Vendredi soir (après l’arrestation du Dg de Balance Transit, ndlr), l’avocat du directeur général des douanes est venu susciter une plainte contre M. Méambly. Le parquet lui a rappelé qu’il y a vice de procédure. Vous posez une plainte légale et sur ordre du procureur, nous vous remettons un soit-transmis au directeur de la police économique. Ce dernier convoque l’accusé. Il est auditionné suite à un procès verbal. Puis, il est déféré devant le parquet. Si la procédure n’est pas achevée après 48 heures de détention, sur ordre du procureur, la garde à vue est renouvelée. Mais toutes ces étapes ont été foulées au pied par le ministre de l’Intérieur. Ce qui n’est pas normal. Donc, l’interpellation de M. Méambly est irrégulière. On ne peut pas nous demander après plusieurs jours de détention de renouveler la garde à vue d’un individu», a expliqué un proche du procureur de la République. Interrogé sur le sujet, Coulibaly Bazoumana, voici la réponse du directeur de la communication du ministère de l’Intérieur : « ce n’est pas nous qui avons mis aux arrêts M. Méambly. Il a des démêlés avec la direction générale de la douane. Qu’il règle ses problèmes. Je suis étonné que le parquet dise qu’il n’ait pas été saisi de cette affaire. Les questions que vous posez sont purement juridiques. Adressez-vous à la police économique. Elle est outillée pour vous répondre ». Joint au téléphone, hier soir, le commissaire principal Timité Namory a rétorqué : « je ne réponds pas à votre question. Monsieur, nous avons arrêté quelqu’un. Vous me demandez qui mène la procédure ? C’est nous qui menons la procédure. Je ne vous connais pas. Vous dites que vous êtes journaliste. Tout le monde peut se présenter comme un général ou un colonel. Ce n’est pas au téléphone que vous devez me poser ces questions», a-t-il répondu. Très irrité, le sous-directeur des enquêtes économiques a brutalement mis fin à la conversation téléphonique.
Bahi K.
Simplice Koffi Kouadio, le procureur de la République près le tribunal d’Abidjan-Plateau, n’est pas content. Il menace de rendre sa démission. Selon des sources dignes de foi, le patron du parquet d’Abidjan-Plateau, l’aurait signifié de vive voix au garde des Sceaux, ministre d’Etat, ministre de la Justice. Il aurait demandé à Me Jeannot Kouadio Ahoussou de dire à son collègue de l’Intérieur d’arrêter de s’immiscer dans les affaires judiciaires. D’autant plus que, précisent nos sources, le magistrat hors-hiérarchie estime que la Côte d’Ivoire est un Etat de droit. Le procureur de la République est prêt à mettre effectivement à exécution sa menace. La colère du patron du parquet résulte de plusieurs faits. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est l’affaire «Méambly Evariste». L’opérateur économique a été nuitamment appréhendé, mercredi dernier, à 23h à son domicile par des éléments du commissaire principal Timité Namory. Il est le sous-directeur chargé des enquêtes économiques à la police économique. Le directeur général de «Balance Transit» est détenu dans les cellules du commissaire Timité depuis 130 heures, soit cinq jours, sans ordre du procureur de la République. «C’est contre l’avis du procureur de la République que ce monsieur (Méambly Evariste, ndlr) est détenu à la police économique. Il est là-bas sur ordre du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur. Nous ne sommes pas saisis de cette affaire. Vendredi soir (après l’arrestation du Dg de Balance Transit, ndlr), l’avocat du directeur général des douanes est venu susciter une plainte contre M. Méambly. Le parquet lui a rappelé qu’il y a vice de procédure. Vous posez une plainte légale et sur ordre du procureur, nous vous remettons un soit-transmis au directeur de la police économique. Ce dernier convoque l’accusé. Il est auditionné suite à un procès verbal. Puis, il est déféré devant le parquet. Si la procédure n’est pas achevée après 48 heures de détention, sur ordre du procureur, la garde à vue est renouvelée. Mais toutes ces étapes ont été foulées au pied par le ministre de l’Intérieur. Ce qui n’est pas normal. Donc, l’interpellation de M. Méambly est irrégulière. On ne peut pas nous demander après plusieurs jours de détention de renouveler la garde à vue d’un individu», a expliqué un proche du procureur de la République. Interrogé sur le sujet, Coulibaly Bazoumana, voici la réponse du directeur de la communication du ministère de l’Intérieur : « ce n’est pas nous qui avons mis aux arrêts M. Méambly. Il a des démêlés avec la direction générale de la douane. Qu’il règle ses problèmes. Je suis étonné que le parquet dise qu’il n’ait pas été saisi de cette affaire. Les questions que vous posez sont purement juridiques. Adressez-vous à la police économique. Elle est outillée pour vous répondre ». Joint au téléphone, hier soir, le commissaire principal Timité Namory a rétorqué : « je ne réponds pas à votre question. Monsieur, nous avons arrêté quelqu’un. Vous me demandez qui mène la procédure ? C’est nous qui menons la procédure. Je ne vous connais pas. Vous dites que vous êtes journaliste. Tout le monde peut se présenter comme un général ou un colonel. Ce n’est pas au téléphone que vous devez me poser ces questions», a-t-il répondu. Très irrité, le sous-directeur des enquêtes économiques a brutalement mis fin à la conversation téléphonique.
Bahi K.