Au moment où les candidats s’étripent dans le cadre des législatives partielles du 26 février prochain, une question reste ouverte. Celle de savoir, qui va organiser les municipales prochaines, prévues à la suite de ce scrutin partiel. En effet, aux termes de l’accord de Pretoria signé par les protagonistes le 6 avril 2005, dans la capitale sud-africaine, «le mandat des membres de la commission centrale (de la Commission électorale indépendante (Cei)) prend fin à l’issue des élections générales». Or, par «élections générales», les parties signataires ont entendu par-là, les présidentielles et les législatives, à l’exclusion des autres scrutins. Sur le moment de la signature de cet accord politique en 2005, les élections générales étaient considérées comme les plus importantes, et surtout, porteuses de conflits entre les formations politiques en crise de confiance. L’innovation majeure de l’accord de Pretoria était, justement, la composition de la commission centrale, l’instance délibérative, donc de décision, de la Cei. Y figuraient donc, deux représentants issus de chacun des dix partis significatifs de l’échiquier, en plus des trois mouvements ex-rebelles. Tous ayant signé l‘accord politique de Linas-Marcoussis du 23 janvier 2003. Maintenant, que va se refermer la parenthèse de ces élections générales, avec la tenue des partielles, le 26 février prochain, la question se pose de savoir comment le processus électoral va se poursuivre. Faut-il à nouveau en confier l’organisation au ministère de l’Intérieur ? Faut-il mettre en place une structure, à l’image de la défunte Cei de feu Camille Hoguié ? Faut-il continuer avec la Cei actuelle dirigée par Youssouf Bakayoko ? Il tiendra au gouvernement de trouver la formule, en accord avec ses partenaires que sont les acteurs politiques. De sources proches de la Cei, l’on veut de continuer l’œuvre électorale, par l’organisation des municipales, et plus tard, des régionales. Quoiqu’il en soit, il s’annonce presque impossible de se passer de l’expertise de la Cei. De même, il sera difficile de contourner cette commission, devenue une véritable machine électorale. Refiler l’ouvrage au ministère de l’Intérieur apparaît surtout risqué. Dans un contexte toujours miné par le déficit de confiance entre les acteurs politiques, il sera impossible d’éviter que le ministère d’Etat, ministère de l’Intérieur aux mains de Hamed Bakayoko, lui-même issu du parti au pouvoir, soit accusé d’être juge et partie. En tout cas, ce n’est pas le Fpi de Laurent Gbagbo, qui a boycotté les législatives, qui dira le contraire.
Benoit HILI
Benoit HILI