FIF : à quand le bilan de la Can ?
Après une compétition comme la Coupe d’Afrique des nations qui a engendré des investissements tant au plan financier, moral, matériel, qu’humain, un bilan s’impose. Et le ministère des Sports et la Fédération ivoirienne de football le doivent au monde sportif ivoirien.
La 28ème Coupe d’Afrique des nations 2012 pris fin le 12 février au stade de l’Amitié de Libreville au Gabon. Avec le sacre de la Zambie. Et voici quasiment deux semaines que les autorités sportives ivoiriennes sont restées sans mots dire. Ni la fédération ivoirienne de football, directement impliquée et concernée, encore moins le ministère des Sports ne se prononcent. Mais le ministre des Sports, Philippe Légré, a eu le temps et « l’ingéniosité » de recevoir les cyclistes qui ont couru le 2ème tour de la Cedeao. Pendant ce temps, le président de la Fif, Sidy Diallo, a eu la présence d’esprit de remercier les Ivoiriens et adresser un message de félicitation à Kalusha Bwalya, président de la Fédération zambienne de football, pour avoir battu la Côte d’Ivoire en finale. Un esprit de fair-play à encourager. Mais pour ce qui est des Eléphants, pourquoi la fédération reste-t-elle dans ce silence assourdissant ? Par le passé, le discours le mieux servi était qu’un président démissionne quand il échoue à une compétition. Nous ne rentrons pas dans ce débat stérile. Mais pour évoquer le futur et l’avenir immédiat de l’équipe nationale, il faut bien parler du présent et du passé récent. Pour le faire, il faut toucher du doigt les problèmes actuels de la sélection.
Le problème Zahoui
L’avenir de François Zahoui, le sélectionneur national, fait partie des problèmes de l’heure de la Fif et des Eléphants. Mais pourquoi l’instance fédérale n’en parle-t-elle pas ? Pourquoi cette Fif a-t-elle tendance à mépriser les problèmes et laisser libre cours aux rumeurs et supputations ? Une instance majeure comme la Fif ne tergiverse pas. Elle agit et prend des décisions. Elle ne laisse pas la rumeur la devancer sur ce qu’elle va faire. François Zahoui, en effet, a déjà été « remplacé » par la rumeur abidjanaise. Selon la même rumeur, il n’est même pas assuré d’être sur le banc le 29 février pour le match international amical que la Côte d’Ivoire va livrer contre la Guinée au stade Houphouët-Boigny. Pour éviter des débats aériens à n’en point finir, la Fif doit éclairer la lanterne de l’opinion nationale et internationale. La Fif, faut-il le souligner, est libre de garder ou libérer François Zahoui dont le contrat expire en mars 2012. Mais si elle doit se séparer de lui, elle a le devoir d’expliquer les raisons qui motivent cette séparation. Mais si la fédé veut tenir compte de la logique selon laquelle un entraîneur est traité sur la base de ses résultats, elle n’aura pas suffisamment d’arguments pour limoger Zahoui. Cependant, si le côté affectif et d’autres considérations rentrent en jeu, en ce moment, elle peut faire ce qu’elle veut. Toujours est-il qu’on ne peut pas éternellement vivre derrière ce mur de silence qu’a monté la Fif.
Des problèmes internes
Des problèmes, il n’en a pas manqués à la Can dans les vestiaires des Eléphants. Seulement, ils ont été gérés autrement cette année. C’est-à-dire avec maturité et hauteur d’esprit. Mais celui qui a opposé Touré Yaya, Zokora Didier, Kader Kéita et François Zahoui à cette compétition doit être élucidé. Parce qu’il est anormal qu’on veuille avancer en taisant des problèmes réels. Peut-on admettre et passer sous silence que des athlètes insultent leur entraîneur ou déchirent le maillot national ? Non. Quelle que soit leur valeur ou importance dans le groupe, on ne peut pas laisser la porte ouverte à l’anarchie. Il importe donc de régler cette situation avant qu’elle ne fasse école à l’avenir. Sinon, même Sven Göran Eriksson ne sera pas épargné s’il advenait qu’il succède à Zahoui. Si d’aventure il y a mauvais résultat.
Le ministère des Sports comme la FIF
Philippe Légré, le ministre des Sports, n’a jamais douté du succès final des Eléphants à la Can 2012. Pour lui, ce trophée était une exigence voire une obligation pour les Eléphants. Il n’a jamais compté avec la glorieuse incertitude du football. Au-delà de son sentiment personnel, c’est lui qui a géré le budget de la compétition évalué à un peu plus de quatre milliards de Fcfa. C’est lui, par l’entremise du Comité national de soutien aux Eléphants(Cnse), qui a géré les Ivoiriens qui étaient à Malabo et à Libreville. Durant cette Can, il y a eu l’affaire des « 90 millions perdus », l’affaire « Cnse-African Village ». Où des Ivoiriens étaient interdits d’aller rendre visite à d’autres Ivoiriens. L’affaire « d’avion manqué » par les supporters. Concernant ce volet, le ministère avait affrété un avion à hauteur de 75 millions Fcfa. Une avance de 45 millions Fcfa avait été versée à l’avionneur. Le reliquat devait être versé à Malabo. A la dernière minute, le Ghana a loué le même avion à 100 millions Fcfa et payé cash. Voilà comment les supporters ivoiriens n’ont pu voyager. D’autres versions ont été données. Quand on fait le point de la Can, on comprend difficilement que la Fif et le ministère puissent passer l’éponge sur tous ces problèmes suscités. Ils doivent donc un bilan à la Côte d’Ivoire sportive. Et le plus tôt serait le mieux.
Tibet Kipré
Après une compétition comme la Coupe d’Afrique des nations qui a engendré des investissements tant au plan financier, moral, matériel, qu’humain, un bilan s’impose. Et le ministère des Sports et la Fédération ivoirienne de football le doivent au monde sportif ivoirien.
La 28ème Coupe d’Afrique des nations 2012 pris fin le 12 février au stade de l’Amitié de Libreville au Gabon. Avec le sacre de la Zambie. Et voici quasiment deux semaines que les autorités sportives ivoiriennes sont restées sans mots dire. Ni la fédération ivoirienne de football, directement impliquée et concernée, encore moins le ministère des Sports ne se prononcent. Mais le ministre des Sports, Philippe Légré, a eu le temps et « l’ingéniosité » de recevoir les cyclistes qui ont couru le 2ème tour de la Cedeao. Pendant ce temps, le président de la Fif, Sidy Diallo, a eu la présence d’esprit de remercier les Ivoiriens et adresser un message de félicitation à Kalusha Bwalya, président de la Fédération zambienne de football, pour avoir battu la Côte d’Ivoire en finale. Un esprit de fair-play à encourager. Mais pour ce qui est des Eléphants, pourquoi la fédération reste-t-elle dans ce silence assourdissant ? Par le passé, le discours le mieux servi était qu’un président démissionne quand il échoue à une compétition. Nous ne rentrons pas dans ce débat stérile. Mais pour évoquer le futur et l’avenir immédiat de l’équipe nationale, il faut bien parler du présent et du passé récent. Pour le faire, il faut toucher du doigt les problèmes actuels de la sélection.
Le problème Zahoui
L’avenir de François Zahoui, le sélectionneur national, fait partie des problèmes de l’heure de la Fif et des Eléphants. Mais pourquoi l’instance fédérale n’en parle-t-elle pas ? Pourquoi cette Fif a-t-elle tendance à mépriser les problèmes et laisser libre cours aux rumeurs et supputations ? Une instance majeure comme la Fif ne tergiverse pas. Elle agit et prend des décisions. Elle ne laisse pas la rumeur la devancer sur ce qu’elle va faire. François Zahoui, en effet, a déjà été « remplacé » par la rumeur abidjanaise. Selon la même rumeur, il n’est même pas assuré d’être sur le banc le 29 février pour le match international amical que la Côte d’Ivoire va livrer contre la Guinée au stade Houphouët-Boigny. Pour éviter des débats aériens à n’en point finir, la Fif doit éclairer la lanterne de l’opinion nationale et internationale. La Fif, faut-il le souligner, est libre de garder ou libérer François Zahoui dont le contrat expire en mars 2012. Mais si elle doit se séparer de lui, elle a le devoir d’expliquer les raisons qui motivent cette séparation. Mais si la fédé veut tenir compte de la logique selon laquelle un entraîneur est traité sur la base de ses résultats, elle n’aura pas suffisamment d’arguments pour limoger Zahoui. Cependant, si le côté affectif et d’autres considérations rentrent en jeu, en ce moment, elle peut faire ce qu’elle veut. Toujours est-il qu’on ne peut pas éternellement vivre derrière ce mur de silence qu’a monté la Fif.
Des problèmes internes
Des problèmes, il n’en a pas manqués à la Can dans les vestiaires des Eléphants. Seulement, ils ont été gérés autrement cette année. C’est-à-dire avec maturité et hauteur d’esprit. Mais celui qui a opposé Touré Yaya, Zokora Didier, Kader Kéita et François Zahoui à cette compétition doit être élucidé. Parce qu’il est anormal qu’on veuille avancer en taisant des problèmes réels. Peut-on admettre et passer sous silence que des athlètes insultent leur entraîneur ou déchirent le maillot national ? Non. Quelle que soit leur valeur ou importance dans le groupe, on ne peut pas laisser la porte ouverte à l’anarchie. Il importe donc de régler cette situation avant qu’elle ne fasse école à l’avenir. Sinon, même Sven Göran Eriksson ne sera pas épargné s’il advenait qu’il succède à Zahoui. Si d’aventure il y a mauvais résultat.
Le ministère des Sports comme la FIF
Philippe Légré, le ministre des Sports, n’a jamais douté du succès final des Eléphants à la Can 2012. Pour lui, ce trophée était une exigence voire une obligation pour les Eléphants. Il n’a jamais compté avec la glorieuse incertitude du football. Au-delà de son sentiment personnel, c’est lui qui a géré le budget de la compétition évalué à un peu plus de quatre milliards de Fcfa. C’est lui, par l’entremise du Comité national de soutien aux Eléphants(Cnse), qui a géré les Ivoiriens qui étaient à Malabo et à Libreville. Durant cette Can, il y a eu l’affaire des « 90 millions perdus », l’affaire « Cnse-African Village ». Où des Ivoiriens étaient interdits d’aller rendre visite à d’autres Ivoiriens. L’affaire « d’avion manqué » par les supporters. Concernant ce volet, le ministère avait affrété un avion à hauteur de 75 millions Fcfa. Une avance de 45 millions Fcfa avait été versée à l’avionneur. Le reliquat devait être versé à Malabo. A la dernière minute, le Ghana a loué le même avion à 100 millions Fcfa et payé cash. Voilà comment les supporters ivoiriens n’ont pu voyager. D’autres versions ont été données. Quand on fait le point de la Can, on comprend difficilement que la Fif et le ministère puissent passer l’éponge sur tous ces problèmes suscités. Ils doivent donc un bilan à la Côte d’Ivoire sportive. Et le plus tôt serait le mieux.
Tibet Kipré