Dosso Charles Rodel a occupé le poste de secrétaire d’Etat chargé des victimes de guerre dans le gouvernement du professeur Aké N’Gbo. Depuis son exil ghanéen, il dresse un tableau sombre de l’état actuel de la nation ivoirienne. C’est à croire avec l’ancien leader de la société civile ivoirienne qu’il y a péril. ‘’Peu à peu, la peur d’un lendemain ensanglanté nous envahit. Notre soif d’un futur meilleur nous pousse à rechercher les causes de la désagrégation du tissu social qui nous permettront certainement de proposer un remède fiable. Du malaise de l’armée aux conflits interethniques çà et là en passant par les affrontements entre les FRCI et les populations sans oublier le fait que Monsieur Ouattara revendique être le chef des tribus du nord’’, s’inquiète-t-il. Avant de poursuivre : ‘’alors que les FRCI malmènent dans l’impunité totale une frange de la population, les groupes ethniques commencent à se lever les uns contre les autres. C’est dans cette grisaille d’incertitude que les gouvernants nous annoncent des bruits de bottes de milices pro-Gbagbo dans certaines forêts. Pendant ce temps, les exilés dont des milliers de militaires, sous le poids des souffrances ignorées, pour éviter la mort devenue leur partage, donnent de la voix’’. L’homme en déduit que cette situation est la conséquence de la mauvaise gestion de la crise postélectorale, où l’un des protagonistes, Alassane Ouattara est venu à bout de son adversaire Laurent Gbagbo au terme d’une offensive armée. Pour Dosso Charles Rodel, comme solution pour définitivement mettre fin à la crise, c’est le recomptage des voix, qui permettra, croit-il, de vider le contentieux électoral. Toutefois, il argue qu’Alassane Ouattara jouit déjà des privilèges de la fonction présidentielle. Dans ce cas, seule la main divine de Dieu permettra de réparer les torts, suppose-t-il, trouvant des ressorts spirituels à la situation de la Côte d’Ivoire. ‘’Dans tous les cas, le juste sera justifié. Seulement que chaque Pro-Gbagbo sache que c’est l’huile qui se répand sur la tête d’Aaron qui descend sur sa barbe pour ensuite couler sur le bord de ses vêtements’’, affirme Dosso Charles. Parlant des déserteurs du camp Gbagbo, l’ex-collaborateur du professeur Aké N’Gbo éclaire : ‘’dans cette lutte hautement spirituelle, différente d’une lutte politique ordinaire, la ruse n’a point sa place, seule la quête de la vérité et de la justice nous fera triompher. Laurent Gbagbo ne sera jamais un objet de marketing pour l’ascension sociale et politique d’aucune personnalité’’.
SD
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