Des commerçantes de pagnes à Adjamé ont protesté, hier, devant le ministère du Commerce pour réclamer des marchandises ‘’prohibées’’ saisies.
Elles ne sont pas contentes. Et elles ont tenu à le faire savoir. Les commerçantes d’Adjamé ont manifesté bruyamment, hier, devant l’immeuble du Centre pour le commerce international d’Abidjan (Ccia) au Plateau qui abrite le ministère du Commerce. Tenant des banderoles et des pancartes sur lesquelles sont inscrits des slogans hostiles au ministre Dagobert Banzio pour protester contre la saisie de leurs marchandises, samedi, au marché Dabanani à Adjamé. «Rendez-nous nos marchandises», «Banzio démissionne», «Nous ne nous laisserons pas faire», ont-elles scandé pendant toute la matinée. Pendant ce temps, le patron des lieux présidait le lancement d’un projet en faveur des jeunes. Le président de la Fédération nationale des commerçants de Côte d’Ivoire (Fenacci), Soumahoro Farikou, a eu du mal à contenir la colère des manifestantes. Dès son arrivée, le ministre a appelé les manifestantes pour une séance d’explication. Soumahoro Farikou refuse de prendre part à la rencontre, arguant que le ministre lui a refusé une audience, quelques jours plus tôt, sur la même question. Finalement, Koné Fassiata, présidente adjointe des commerçantes et deux autres manifestantes montent au 26ème étage du Ccia pour engager les discussions. «C’est le 10 février, après information faisant état de la présence de produits prohibés que les services du ministère ont mis sous scellé les magasins concernés. Nous avons ensuite demandé aux propriétaires de venir avec les papiers des produits, mais rien n’y fit», a expliqué le Directeur de cabinet du ministre, Koné Moussa. Il ajoute que les magasins mis sous scellés ont été cassés et des produits emportés. Toute chose qui, à l’en croire, a poussé le ministère à ordonner le déplacement des marchandises litigeuses. Preuve à l’appui, le sous-directeur la lutte contre la fraude, Anehoua Jules, intervient pour affirmer que les pagnes saisis sont «contrefaits» et ne respectent pas les normes édictées en la matière. Et de citer le décret n° 92-393 du 1er juillet 1992 relatif à l’indication de la provenance des tissus imprimés vendus en Côte d’Ivoire. Une disposition qui stipule que «la vente de tissus imprimés dont la provenance n’est pas indiquée sur lesdits produits est prohibée en Côte d’Ivoire et que l’indication de la provenance doit être lisiblement inscrite sur la lisière des imprimés et comporter le nom du pays d’origine, l’identité de l’entreprise fabricante et le numéro du dessin». En la matière, enfonce-t-il, « les pagnes saisis ne portent aucune mention. D’où leur caractère contrefait ». Koné Fassita et ses camarades rejettent ce constat en bloc. «Les produits saisis ont été régulièrement déclarés aux services de la Douane au port», rétorque la porte-parole des manifestantes. «Nous ne comprenons pas pourquoi le ministère nous accuse de contrefaçon», conteste-t-elle. Avant d’indiquer que la Douane, ayant autorisé l’entrée des pagnes sur le territoire ivoirien, leur vente est légale. Les représentantes des manifestantes disent ignorer l’existence du décret cité par le collaborateur du ministre Banzio. Ce dernier leur a signifié que leur méconnaissance des textes sera prise en compte au cas où une procédure judiciaire devait suivre. Il a cependant demandé aux commerçantes de faire parvenir à ses services les reçus de dédouanement effectués au Port autonome d’Abidjan, afin que le ministère avise et situe les responsabilités sur l’arrivée des produits concernés sur le marché.
Kuyo Anderson
Elles ne sont pas contentes. Et elles ont tenu à le faire savoir. Les commerçantes d’Adjamé ont manifesté bruyamment, hier, devant l’immeuble du Centre pour le commerce international d’Abidjan (Ccia) au Plateau qui abrite le ministère du Commerce. Tenant des banderoles et des pancartes sur lesquelles sont inscrits des slogans hostiles au ministre Dagobert Banzio pour protester contre la saisie de leurs marchandises, samedi, au marché Dabanani à Adjamé. «Rendez-nous nos marchandises», «Banzio démissionne», «Nous ne nous laisserons pas faire», ont-elles scandé pendant toute la matinée. Pendant ce temps, le patron des lieux présidait le lancement d’un projet en faveur des jeunes. Le président de la Fédération nationale des commerçants de Côte d’Ivoire (Fenacci), Soumahoro Farikou, a eu du mal à contenir la colère des manifestantes. Dès son arrivée, le ministre a appelé les manifestantes pour une séance d’explication. Soumahoro Farikou refuse de prendre part à la rencontre, arguant que le ministre lui a refusé une audience, quelques jours plus tôt, sur la même question. Finalement, Koné Fassiata, présidente adjointe des commerçantes et deux autres manifestantes montent au 26ème étage du Ccia pour engager les discussions. «C’est le 10 février, après information faisant état de la présence de produits prohibés que les services du ministère ont mis sous scellé les magasins concernés. Nous avons ensuite demandé aux propriétaires de venir avec les papiers des produits, mais rien n’y fit», a expliqué le Directeur de cabinet du ministre, Koné Moussa. Il ajoute que les magasins mis sous scellés ont été cassés et des produits emportés. Toute chose qui, à l’en croire, a poussé le ministère à ordonner le déplacement des marchandises litigeuses. Preuve à l’appui, le sous-directeur la lutte contre la fraude, Anehoua Jules, intervient pour affirmer que les pagnes saisis sont «contrefaits» et ne respectent pas les normes édictées en la matière. Et de citer le décret n° 92-393 du 1er juillet 1992 relatif à l’indication de la provenance des tissus imprimés vendus en Côte d’Ivoire. Une disposition qui stipule que «la vente de tissus imprimés dont la provenance n’est pas indiquée sur lesdits produits est prohibée en Côte d’Ivoire et que l’indication de la provenance doit être lisiblement inscrite sur la lisière des imprimés et comporter le nom du pays d’origine, l’identité de l’entreprise fabricante et le numéro du dessin». En la matière, enfonce-t-il, « les pagnes saisis ne portent aucune mention. D’où leur caractère contrefait ». Koné Fassita et ses camarades rejettent ce constat en bloc. «Les produits saisis ont été régulièrement déclarés aux services de la Douane au port», rétorque la porte-parole des manifestantes. «Nous ne comprenons pas pourquoi le ministère nous accuse de contrefaçon», conteste-t-elle. Avant d’indiquer que la Douane, ayant autorisé l’entrée des pagnes sur le territoire ivoirien, leur vente est légale. Les représentantes des manifestantes disent ignorer l’existence du décret cité par le collaborateur du ministre Banzio. Ce dernier leur a signifié que leur méconnaissance des textes sera prise en compte au cas où une procédure judiciaire devait suivre. Il a cependant demandé aux commerçantes de faire parvenir à ses services les reçus de dédouanement effectués au Port autonome d’Abidjan, afin que le ministère avise et situe les responsabilités sur l’arrivée des produits concernés sur le marché.
Kuyo Anderson