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Politique Publié le mardi 28 février 2012 | L’expression

Assemblée nationale/Après leur élection : Dans la galère des nouveaux députés

Les Ivoiriens sont allés aux urnes le 11 décembre 2011 pour renouveler leur Parlement. Certains députés, sortis victorieux de cette consultation, vivent difficilement la transition avant la première session parlementaire.

Les honorables ont faim. Après la saignée due aux énormes dépenses liées à la campagne, les députés élus le 11 décembre 2011 sont en face de la dure réalité de l’après élection. Même s’ils ne broient pas du noir, les temps sont durs pour les parlementaires de la neuvième législature. Les législatives qui ont été âprement disputées ont laissé des traces dans les finances des nouveaux ou anciens nouveaux députés. Près de trois mois après leur élection, ceux qui n’avaient pas une surface financière suffisamment épaisse avant de s’embarquer dans cette aventure sont déjà financièrement essoufflés ou presque. Ils n’ont certes pas des soucis de loyers ou de popote, mais les sollicitations de leurs électeurs ont commencé à pleuvoir sur leur table alors qu’ils n’ont même pas encore franchi le portillon de l’Assemblée nationale depuis leur élection. « Nous n’avons pas le choix, nous sommes obligés de faire avec. Ce sont des économies entières que j’ai englouties dans la campagne. Je ne connais même pas encore ma place à l’Assemblée nationale, mais j’ai déjà parrainé chez moi trois activités en moins de trois mois. Depuis la nouvelle année, ce sont des dizaines de personnes qui défilent chez moi pour souhaiter leurs vœux. A leur retour, il faut les accompagner. J’espère que vous comprenez ce que je veux dire. Financièrement, c’est très éprouvant, mais on n’a pas le choix. Il est très tôt pour parler de harcèlement des populations, mais une chose est certaine, c’est dur pour nous les nouveaux élus», indique un jeune député sous le couvert de l’anonymat.

Dur, dur après la campagne

Cette inquiétude est partagée par Soumahoro Sékouba, député de Soubré commune et sous-préfecture. Ce professeur de lycée qui a pris le chemin de l’hémicycle indique que les fonctionnaires de l’Etat qui ont été élus sont dans une situation difficile. « Nous sommes dans l’oisiveté totale et on ne nous dit rien. Nous sortons fraîchement de campagne et pour un fonctionnaire comme moi, c’est très difficile. Je ne parle pas spécifiquement de problème d’argent, mais quand on est député, on n’a plus le droit d’exercer une quelconque activité. Avant d’être élu, j’étais professeur de sciences physiques au lycée moderne d’Attécoubé. Ça fait bientôt trois mois que je suis à la maison. Pour ceux qui font les affaires, il n’y a aucun problème. On nous parle du 4 avril pour la rentrée parlementaire, l’attente est difficile », a avoué l’honorable Soumahoro. Poursuivant, le nouveau député de Soubré, qui a été élu sous la bannière Rdr, a attiré l’attention de sa famille politique et du chef de l’Etat sur le drame que vivent ces députés. « Malgré cette situation d’oisiveté, nous sommes sollicités par les militants qui ne comprennent pas ce que nous vivons. Il faut que le président de la République et la direction de notre parti se penchent sur cette situation. Plus grave, tout le monde dit que nous sommes députés, mais nous n’avons aucun document pour l’attester. On ne peut rien entreprendre, nous sommes couchés à la maison et nous attendons ». Contrairement à son collègue de Soubré, Sess Soukou Mohamed, nouveau député de Dabou, estime que cette situation était prévisible. « On s’attendait plus ou moins à ça, parce qu’avant d’être candidat, on savait ce qui nous attendait après le vote. En Afrique, quand vous êtes député, c’est tout un monde que vous entretenez. Chez moi à Dabou, il y a tellement de conflits fonciers que je suis parfois submergé par les problèmes. Au-delà de ce fait, il y a le quotidien des populations. Je vis à Dabou avec mes électeurs. Il y a des problèmes récurrents d’ordonnance ou de scolarisation des enfants, mais je suis obligé de faire avec. Je suis un élu du peuple et depuis mon élection je ne travaille pas pour un parti politique, je travaille pour Dabou », a précisé l’honorable Ben Souk. Dans cette ambiance, ceux qui s’en sortent le mieux sont les anciens nouveaux députés. Ils ont siégé pendant dix ans sous le régime Gbagbo ou même avant. Ils ont pu faire suffisamment d’économies qui leur permettent aujourd’hui de joindre les deux bouts après cette saignée financière. Ceux qui font les frais de cette longue attente sont les députés du Rdr. Pour avoir boycotté les législatives de 2000, c’est la première fois que la majorité de ces cadres accèdent à un poste électif. En dehors des ministres, maires et des hommes d’affaires du Rdr qui ne ressentent pas cette conjoncture, c’est dur dans la case. Vivement la rentrée parlementaire pour permettre aux honorables d’honorer certains engagements auprès de leurs électeurs.

Kra Bernard
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