Ancienne élève du lycée Sainte Marie de Cocody, Brigitte Mensah y a obtenu son baccalauréat en 1985. L’année qui suit, elle entre à la faculté de droit d’Abidjan, pour en ressortir avec une maîtrise. Pétillante d’ambition, cette amoureuse du droit ne s’arrête pas en si bon chemin. En 1996, elle obtient avec brio, le Certificat d’aptitude à la profession d’avocat (Capa). Mariée coutumièrement et mère d’un enfant, Brigitte Mensah mène une vie bien comblée. Du moins, jusqu’en 2003 où elle est frappée par une méningite. L’avocate est victime d’une paralysie complète de tous ses membres. Elle passe de longues périodes dans un fauteuil roulant. « J’ai traversé tous les handicaps sauf celui du psychique », raconte-t-elle. Après des soins intensifs, l’avocate recouvre l’usage des membres supérieurs et inférieurs, puis la parole et l’ouïe. Mais une mauvaise nouvelle l’attend. Les médecins diagnostiquent une cécité bilatérale. Depuis 2005, Mensah est aveugle. Mais, ce handicap, loin de la décourager, va lui donner encore plus de force. Elle prend son courage à deux mains et monte le ‘’cabinet Mensah’’. Après cela, l’avocate, dans la quarantaine, part aux Etats-Unis pour une formation. Avec l’expérience acquise au pays de l’oncle Sam, Me Mensah revient au pays et décide de se mettre au service des siens. C’est-à-dire lutter pour le bien-être et le droit des handicapés. Depuis juillet 2011, elle est la présidente-fondatrice de l’Ong Mouvement ivoirien des citoyens handicapés (Mich). Ses collègues au barreau ne tarissent pas d’éloges à son égard. Devenue comme un modèle pour les handicapés, cette jolie femme au moral d’acier a su montrer qu’elle a aussi une âme généreuse. Elle n’hésite même pas à payer le transport de certains clients qui viennent la solliciter pour défendre leur cas. « Je brave tout pour avancer y compris les préjugés », clame-t-elle.
S.S
S.S