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Politique Publié le lundi 5 mars 2012 | Le Nouveau Réveil

Benjamin Effoli (Préfet de Duékoué) : «A Duékoué, il n’y a pas eu suffisamment d’armes récupérées »

Préfet du département de Duékoué, M Benjamin Effoli a bien voulu nous en dire plus sur l’évolution de la situation sociale, économique, humanitaire dans cette partie de la Côte d’Ivoire qui a connu des atrocités il y a un an.
Bonsoir, M Le Préfet, comment va votre cité, après tous les affrontements qui ont été vécus ici ?
Duékoué commence à renaître. Quand on regarde la situation actuelle par rapport à Avril, Mai 2011, on se rend compte que Duékoué est en train de poser quelques pas mais des pas positifs.

Qu’est-ce qui a plongé Duékoué dans tout ce que nous avons connu ?
Je ne saurai vous le dire puisque je n’étais pas présent moi-même. Je n’ai été nommé à Duékoué qu’après la crise postélectorale. Donc j’ai trouvé une circonscription, c’est vrai, meurtrie, qui avait vécu un désastre énorme avec tout ce qu’on a enregistré ici comme perte en vies humaines, des quartiers et villages détruits et de nombreux déplacés. Quand j’arrivais ici, il y avait sur le petit site de la mission catholique 27000 personnes déplacées internes. Aujourd’hui, Dieu merci, en dehors du site de relocalisation de Nahibly qui compte environ 4500 ou 4800 déplacés, la mission s’est totalement vidée. Il reste moins de 2000 personnes déplacées.

Vous parliez tantôt de petits pas. Pouvez- vous donner plus de détails, qu’est-ce qui est concret dans l’évolution de la situation à Duékoué ?
Quand j’arrivais, il y avait ce problème réel de cohabitation entre les populations autochtones et les populations allogènes et étrangères. Aujourd’hui, nous avons, avec le comité d’éveil et de sensibilisation que le Préfet préside, tenu beaucoup d’ateliers. Nous avons organisé certaines rencontres de dialogue intercommunautaire qui ont permis fort heureusement, à ces communautés aujourd’hui d’être plus ou moins proches. Quand je dis petits pas, c’est parce que la réconciliation est une œuvre de longue haleine. Mais quand vous appelez aujourd’hui à une manifestation, vous avez à côté des Guéré, les Malinké, les Burkinabé, les chefs traditionnels par exemple ont créé une certaine coordination qui marche bien. C’est tout ça que j’appelais des petits pas, mais il y a aussi le fait que toutes les personnes déplacées internes qu’on a vues à la mission sont en train de retourner progressivement dans leur village d’origine. Et je disais de 27000, nous sommes, aujourd’hui, tous les sites confondus, au plus à 6000 personnes déplacées. C’est un grand pas.

Vous avez parlé de communautés, est-ce qu’il y a eu des conflits interethniques, intercommunautaires ?
Je n’étais pas là. Je ne sais si le conflit que nous avons vécu était inter- ethnique. Mais ce que je sais, c’est que quand je suis arrivé, j’ai trouvé en place une population autochtone massivement déplacée à la mission catholique et je sais que les événements de Janvier et mars 2011 sont des événements quand même qui ont opposé les populations autochtones aux populations malinké. Tout le monde l’a lu dans les journaux. J’ai trouvé ces deux populations plus ou moins opposées, se regardant en chiens de faïence. Mais aujourd’hui, je sais qu’on se tolère un peu plus. Comme je l’ai dit, la réconciliation est une œuvre de longue haleine. Donc même s’il y a apparemment une tranquillité, une certaine sérénité, nous ne devons pas dormir sur nos lauriers.

Que pouvez- vous dire sur la sécurité à Duékoué ?
J’ai l’habitude de dire à mes populations qu’il n’y a pas une seule ville de Côte d’Ivoire ou un seul pays du monde où on a une sécurité absolue. Les Etats unis sont le gendarme du monde, mais vous savez plus ou moins combien de meurtres l’on enregistre par jour aux Etats Unis. Mais la sécurité s’est améliorée. Demandez aux parents, ils vous diront qu’aujourd’hui il est plus facile de prendre sa mobylette et d’aller d’un village à un autre, ce qui n’était pas tout à fait le cas avant même la crise postélectorale. Je veux dire que ce n’est pas seulement la crise postélectorale qui a envoyé l’insécurité ici mais bien avant cela, les braquages existaient, les vols de nuit existaient. C’est vrai, on a tenté, à un moment donné, de sécuriser totalement la ville avec les moyens de bord, parce qu’il faut aussi noter cela, qu’en dehors des Frci, la gendarmerie et la police, quand nous sommes arrivé, ont été redéployées sans aucun moyen. Les moyens arrivent progressivement. La sécurité s’améliorera.

Qu’en est-il des activités économiques ? Duékoué qui est reconnue comme une ville économique, un carrefour d’affaires a-t-elle atteint un rythme d‘affaires appréciable ?
Oui, allez- y sur le marché. Vous allez voir que l’activité économique reprend, qu’il y a des difficultés parce que quand je prends le secteur tertiaire par exemple, les industriels, beaucoup ont eu des difficultés pendant la crise. C’est vrai qu’aucune assurance n’a couvert ces choses-là, l’Etat n’a pas encore parlé de dédommagement de ceux qui ont été pillés, mais l’activité reprend surtout l’activité agricole et l’activité tertiaire. Duékoué est une zone agricole, nous sommes en milieu rural, avec le nombre de coopératives qui ont repris leurs activités, on peut dire que nous reprenons, en tout cas, progressivement.

Avec la crise, on aurait pu craindre la famine. Sur ce plan-là, qu’est ce qu’on retient ?
Le marché est approvisionné. Mais là où il y a problème, c’est toutes ces populations qui se sont appauvries du fait de la crise. Toutes ces personnes déplacées qui ne peuvent plus aller au champ, qui sont encore sur les sites, même si ces personnes-là sont entretenues par les humanitaires, par la communauté internationale, vous les approcherez, elles vous diront qu’elles ont faim. Aujourd’hui, c’est vrai que le Pam qui est sur les sites de déplacés donnait une ration pour permettre aux gens de vivre, depuis quelques mois, le Pam ne peut donner que des demi-rations et même les prochaines distributions, le Pam ne pourra donner qu’une demi-ration pour deux mois. De ce côté-là, ça devient compliqué. Tous ceux qui ont l’argent, en tout cas, trouvent à manger sur le marché, parce que les marchés sont approvisionnés aussi bien par des produits agricoles que par des produits manufacturés qui viennent d’Abidjan ou d’ailleurs.

Cela sous-entend que des difficultés s’annoncent pour ces réfugiés. Quelles sont les dispositions qui sont prises pour aider ces personnes indigentes ?
Mon souhait a toujours été que les populations retournent dans leurs villages. Parce que nous allons rester sur les sites… au début, ça s’expliquait parce qu’on n’avait pas suffisamment confiance, on avait peur par rapport au traumatisme qu’on a vécu. Mais depuis que l’administration est installée avec tous les efforts qui sont faits et le retour d’une bonne partie des déplacés, on ne comprend plus que les autres aient toujours peur et ne veuillent pas retourner. Mais il faut pouvoir retourner maintenant, reprendre les activités agricoles afin qu’on puisse se prendre en charge nous-mêmes. Est-ce qu’on devrait toujours dépendre de la communauté internationale dans une région aussi pluvieuse où tout pousse ?

Du point de vue de la sécurité, est-ce que Duékoué est à l’abri d’attaques comme ce qui a été vécu récemment à Taï ?
Je ne le sais pas parce que jusque-là, je ne sais si vous vous savez qui a attaqué Taï ? Nous, nous ne le savons pas encore. Donc pour que je sache si Duékoué est à l’abri, il faut que je sache qui a attaqué. Mais ce que je dis, c’est que quand même, les forces de l’ordre sont en éveil. Mon souhait serait que vraiment des personnes mal intentionnées n’attaquent plus jamais les villes de l’Ouest. Il faut que la normalité revienne. Ça, c’est vraiment mon souhait.

Un mot sur l’école, est ce qu’elle fonctionne comme il se doit ?
L’école a repris, tous les services administratifs ont repris. Mais vous voyez dans quelle condition le Préfet vous reçoit, vous devez comprendre que c’est vrai que les services ont repris mais dans quelles conditions. J’ai fait une visite récemment dans quelques écoles de la ville. J’ai trouvé souvent la moitié des effectifs assis à même le sol à l’école primaire sans tables-bancs dans des salles poussiéreuses. Ça veut dire qu’on a besoin d’une réhabilitation totale, on a besoin de rééquiper beaucoup de nos écoles primaires. Mais ce qui est intéressant, c’est que les enseignants sont à leur poste, les élèves vont à l’école avec plus ou moins le soutien de l’Unicef qui nous a promis de donner un minimum de fournitures scolaires aux enfants mais les problèmes sont réels. Heureusement, les nouveaux Dren (Direction régionale de l’enseignement), viennent de recevoir de nouvelles dotations de 2400 bancs, mais même ces 2400 bancs, c’est une goutte d’eau dans la mer quand nous regardons les problèmes que nous avons, vous trouverez des enseignants sans table ni chaise. Ils restent débout toute la journée pour dispenser le savoir. Dans ces conditions, il faut avoir du cœur pour aller à l’école.

Il y a aussi le problème du foncier rural qui est une véritable épine. En tant qu’autorité, comment jugulez-vous ce problème ?
C’est d’ailleurs peut-être le premier problème que nous avons dans la circonscription. Tout ce que les gens ont vécu ici vient certainement de là. Ce n’est pas tout à fait les problèmes politiques qui ont fait vivre ce drame mais je crois surtout que ce sont des problèmes économiques ; le problème du foncier rural. Duekoué, on ne le dit pas souvent mais pour 55 villages lors du recensement de 1998, comptait 198 campements de culture. Faites le rapport et vous comprenez que Duekoué est une zone de forte immigration économique. Parce que touts ceux qui arrivent, ils sont dans les campements, les forêts, les champs. Alors le premier des problèmes ici, c’est le foncier rural. Vous savez que depuis 1998, il y a la loi sur le foncier. Mais l’application de cette loi a toujours posé problème. J’ose espérer que le nouveau parlement va réfléchir pour savoir pourquoi cette loi n’est pas applicable immédiatement sur le terrain pour apporter peut-être des modifications qui nous permettraient au moins de trouver comment régler les problèmes de terrain. En attendant, à Duékoué, j’ai demandé à tous les sous préfets de réactiver les comités villageois, de sorte que tous les problèmes qui partent d’un village, soient d’abord réglés au niveau local. C’est quand ce comité villageois ne peut pas les résoudre que ça monte chez le sous-préfet. Et quand le sous-préfet n’arrive pas à y apporter des solutions, c’est en ce moment seulement que le préfet est saisi. Nous sommes arrivés, les problèmes sont tels qu’il faut vraiment les attaquer à l’origine.

Quelle est la situation exacte au niveau de la santé ?
Au niveau de la santé, il faut dire nous sommes peut-être plus heureux que beaucoup d’autres régions. Parce que du fait de la crise, on a eu l’aide de beaucoup de structures humanitaires. A l’hôpital général, vous avez Msf (médecins sans frontières). Même sur le terrain, des équipes mobiles, Msf et la Croix-Rouge nous soutiennent. Donc je ne crois pas qu’en matière de santé, nous ayons plus de souci qu’ailleurs. Mais quand toutes ces structures vont se retirer, est-ce que nous serons capables de prendre à nous seuls le relais ? C’est là que le problème se posera. Nos centres de santé, les dispensaires, les maternités en milieu rural surtout, ont été entièrement pillés. Avec ces structures dont j’ai parlé, l’Unicef et autres, quelques réhabilitations ont été faites. Quelques équipements aussi ont été acquis. Mais, le problème, on ne le sentira surtout qu’après le retrait de tous ces humanitaires qui nous assistent.

Est-ce que vos administrés vous signalent souvent des difficultés particulières ?
Non, je pense que ce sont les mêmes difficultés qu’on rencontre un peu partout. Duékoué n’est pas une circonscription à part, même si tout le monde a peur de mettre les pieds ici. Je suis persuadé que vous-mêmes, quand on vous a mis en mission à Duékoué, vous avez eu quelques appréhensions. Mais Duékoué est une circonscription comme toutes les autres circonscriptions de Côte d’Ivoire. Les problèmes que nous avons ici sont les mêmes que les autres rencontrent ailleurs. Mais ici, on a abordé la question des conflits fonciers qui sont des conflits assez importants. C’est vrai que tous ceux que vous allez rencontrer, surtout les déplacés qui ne sont pas encore retournés dans leurs villages, vous poseront le problème de sécurité, le problème des dozos. C’est vrai, c’est un problème qui revient de façon récurrente. Mais le problème des dozos, nous avons tenté, avec le soutien de certaines structures comme la Croix-Rouge et Irc, de le juguler. On a organisé par exemple des ateliers de formation en leur donnant un minimum de droit humanitaire, pour qu’ils sachent qu’on peut détenir des armes, mais qu’on ne peut pas s’en servir n’importe comment dans un Etat de droit. Aujourd’hui, quand vous allez vous-mêmes tourner sur le terrain, vous verrez certainement des dozos, mais très peu de dozos en armes. Tout cela, c’est vraiment le fruit de la sensibilisation et des efforts que nous menons avec les humanitaires que nous avons avec nous.

Avez-vous échos de la présence des milices ici à Duékoué ou dans les localités du département ?
Il y a eu des milices. Mais est-ce qu’il y en a encore ? Je n’ai pas cette information. Ce que je sais par contre, c’est que depuis que je suis arrivé, il m’a été impossible de rencontrer un seul ancien chef milicien.

Pourquoi ?
Parce que beaucoup ne sont pas ici. Beaucoup sont au Liberia. Ceux qui ne sont pas au Liberia sont peut-être partout, sauf à Duékoué. Tout récemment avec le Papc et Oic, nous avons entrepris le recrutement de 200 ex-combattants et ex groupes d’auto-défense ; des gens qui doivent être réinsérés dans des activités économiques pour leur faire perdre l’envie de reprendre les armes. Nous avons pu recruter les 200. Cela suppose que ceux qui sont là se sont inscrits dans le processus de sortie de crise. Mais ceux qui ne sont pas là, comme je ne les ai pas rencontrés, je ne peux pas présager de leur position. Ce que je sais aussi, c’est que les Forces de l’ordre nous disent qu’après les combats de Duékoué, il n’y a pas eu suffisamment d’armes récupérées. Est-ce à dire que les armes circulent encore. Est-ce à dire que les armes sont cachées. Ce sont des interrogations.

Qui inquiètent M. le préfet ?
Qui devraient inquiéter, mais je ne me laisse pas effrayer. Et je crois que toute la population a besoin d’être rassurée.

Il y a eu des quartiers et des villages détruits. Qu’est-ce qui est en train d’être fait pour leur réhabilitation ou reconstruction afin de redonner goût à leurs habitants ?
Vous avez traversé Niambly en venant. Vous avez vu quelques cases en reconstruction ou en réhabilitation. C’est un programme que nous avons eu avec une Ong internationale "Solidarité". Aujourd’hui, d’autres Ong frappent à nos portes. Même le Hcr a un programme de réhabilitation et de reconstruction. Mais tout ça ne pourra pas permettre de reconstruire tous les villages et quartiers détruits. Donc nous faisons régulièrement nos rapports à l’Etat de Côte d’Ivoire. Comme le chef de l’Etat prévoit venir à Duékoué, il réserve à notre zone, sa première visite d’Etat à l’intérieur du pays. Je suis persuadé que quand il arrivera, certainement qu’il nous annoncera des solutions sur ces aspects. Pourquoi pas faire un don de matériaux de construction ? On pourra organiser les populations elles-mêmes avec les quelques ouvriers que nous avons localement, à reconstruire leurs maisons, à réhabiliter les cases qui ne sont pas trop détruites. Parce que ce qu’il faut, c’est faire en sorte que même dans la reconstruction et dans la réhabilitation, nos populations gardent leur dignité, qu’elles aient la main à la pâte et qu’elles aident à reconstruire leurs propres maisons. C’est ce que je souhaite de tout mon cœur.

Qu’en est-il du redéploiement de l’administration, tous les agents de l’Etat sont-ils tous à leur poste ?
Les autorités administratives sont à leur poste, cela depuis le 03 mai 2011, jour où moi, j’ai pris service. Tous les directeurs et chefs de service sont à leur poste. Même hier, nous avons reçu une mission de la Fonction publique qui est venue pour quelques contrôles, mais je puis dire que les fonctionnaires que vous ne trouverez pas sont ceux qui bénéficient d’une permission. En tout cas, nous faisons en sorte que l’administration soit présente. Mais comme je vous l’ai dit, l’administration est présente, mais elle fonctionne dans quelles conditions ? C’est cela le grand problème. Une réhabilitation de pratiquement tous les services publics s’impose, l’équipement de tous ces services publics s’impose, parce qu’ils ont été les premiers touchés par les pillages.

Qu’est-ce qui, selon vous, n’a pas marché lors des élections législatives de décembre dernier pour qu’elles aient été reprises ?
Moi, je n’ai pas eu la décision du Conseil constitutionnel. Le préfet n’a pas non plus été interrogé par le Conseil constitutionnel. Mais ce que je sais, c’est qu’après les élections du 11 décembre, il y a eu requête de tous les candidats perdants. Cette requête a été analysée par le Conseil constitutionnel qui a malheureusement décidé que Duékoué soit parmi les 11 circonscriptions dans lesquelles les élections devraient être reprises. Nous avons repris ces élections. Ça s’est passé tant bien que mal. Mais je pense qu’à Duékoué, il y a eu plus de peur que de mal. Quand je regarde Facobly et Bonon, je me sens tout à fait heureux.

Qu’est-ce qui s’est réellement passé à ces élections dernières qui justifieraient les sons entendus ici ?
Les élections se sont passées normalement. Vous pouvez vous renseigner, la campagne, c’est vrai, a failli déraper. Nous avons fait une réunion de crise. Le jour du scrutin, tout s’est déroulé parfaitement. Nous avons eu un scrutin apaisé. Les résultats ont été annoncés par la Cei locale. Vous savez qu’aujourd’hui, le préfet n’organise pas les élections. En tant que préfet, j’assure la police de ma circonscription, c’est tout. Mais le préfet n’organise pas les élections. Le recensement général des votes a donné un vainqueur. La Cei locale a transmis les dossiers à la Cei nationale qui, également, a communiqué les résultats au même titre que les autres circonscriptions. Je pense, moi, qu’on a eu des élections apaisées par rapport à ce qu’on sait de Duékoué.

Certains pensent que vous avez eu un penchant pour un des candidats ?
C’est mal connaitre le préfet que je suis. Je suis un préfet, je suis républicain. Et puis, comment j’aurais pu avoir un penchant alors que je ne suis pas organisateur des élections ? Si encore j’étais organisateur des élections. Je vous apprends que le préfet et les sous-préfets, aucun n’a voté ici à Duékoué parce que nous avons tous été recensés ailleurs. C’est à dire que je n’ai pas pu donner une seule voix à un candidat pour qu’on me dise que j’ai un penchant. Il faut laisser la rumeur courir. Je suis tranquille, parce que je sais que rien ne me poussera à agir en dehors de la loi qui régit l’administration territoriale.

La cohésion n’est-elle pas à mal après ces élections ?
Je n’ai pas eu échos de troubles et de perturbations. La circonscription est restée tout à fait calme après l’annonce des résultats. Ça m’a ravi, parce que cette population, comme je l’ai indiqué, vient tellement de loin, a vécu tellement de drame qu’il faut regarder tous vers l’avenir. On ne va pas porter les soucis qu’on a vécus comme une croix portée à notre cou, mais on doit œuvrer et cela doit être la priorité de chaque acteur local, aussi bien politique qu’administratif, à faire en sorte que notre circonscription évolue. Duékoué est potentiellement riche. Qu’est-ce qu’on devrait alors faire aujourd’hui sinon que développer les activités économiques pour que chaque citoyen de cette circonscription puisse manger à sa faim ? Et ce n’est pas dans la guéguerre, dans la rumeur, dans la bagarre qu’on développe l’économie. C’est l’appel que je lance à toutes les réunions.
Interview réalisée à Duékoué par
Paul Koffi, Diarrassouba Sory et Lance Touré
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