Beaucoup d’eau a coulé sous le pont à propos du transfèrement de Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale (Cpi). Sur cette question donc, le Premier ministre Soro Guillaume a donné des réponses claires et précises. Disons même qu’il a tranché sur le sujet en expliquant que c’est par la faute du Fpi que Gbagbo Laurent a été transféré à la Cpi. «Nous avons formé le gouvernement sans le Fpi. Puisqu’ils ont refusé de rentrer au gouvernement. Ce n’est pas une bonne chose. Rappelez-vous qu’en 2006, au début du dialogue direct, M. Laurent Gbagbo lui-même a tendu la main aux Forces nouvelles. Si nous avions refusé de faire le dialogue direct, où en serions-nous aujourd’hui ?», s’est interrogé Soro Guillaume. Le Premier ministre a indiqué qu’il a accepté la main tendue de Gbagbo dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire alors même que, poursuit-il, son propre camp s’y opposait. «J’ai considéré que l’intérêt de la Côte d’Ivoire devrait prévaloir avant tout. J’ai accepté le dialogue direct. Il faut être courageux pour le faire, et nous l’avons fait. Mais pourquoi aujourd’hui le président Alassane Ouattara tend la main au Fpi qui refuse cette main tendue ?», s’étonne le Premier ministre avant de conclure en ces termes : «Pour moi, c’est très simple. Si le Fpi était au gouvernement, tous les jours, avec le président de la République, il allait, parce qu’il est en conseil avec lui, dire, c’est vrai nous avons quelque part fauté, mais nous sommes entre Ivoiriens, réconcilions-nous. Votre frère Laurent Gbagbo est à Korhogo, nous voulons aller lui rendre visite, nous voulons que vous vous parliez au téléphone. Peut -être que les choses auraient été différentes. Mais, qu’est-ce que nous avons constaté ? Non seulement on refuse d’aller au gouvernement, mais on incite les partisans à faire des révoltes dans le pays, on joue contre la réconciliation. Dans ces conditions, quand la Cpi, au terme de son enquête, décide de transférer M. Laurent Gbagbo à La Haye parce que, sachez que ce n’est pas le gouvernement qui l’a transféré, nous n’avons aucune capacité d’influencer les magistrats de la Cpi. Qu’est-ce que vous voulez que nous disions ? M. Ouattara n’a pas d’arguments pour dire, nous sommes dans un processus de réconciliation nationale, permettez que la réconciliation se fasse. Je pense que ça été une erreur de ne pas aller au gouvernement». Le Premier ministre Soro Guillaume a abordé, au cours de ce débat, l’épineuse question de l’insécurité. Là encore, il a trouvé les mots justes pour rassurer les Ivoiriens que son gouvernement travaille à les sécuriser. «Que les Ivoiriens restent sereins. Nous veillons au grain, nous sommes là et bien là. Nous veillons au grain. Mars 2012 n’est pas mai 2011, il y a des efforts, des progrès. Je comprends l’impatience des Ivoiriens, mais nous sommes là pour donner des réponses aux Ivoiriens», a-t-il rassuré en reconnaissant qu’il y a encore beaucoup d’efforts à faire pour amener la Côte d’Ivoire à une situation de sécurité plus ou moins parfaite. Soro Guillaume, dans cette tâche, a évoqué des contraintes, à savoir d’une part, l’embargo sur les armes, imposé à la Côte d’ Ivoire qui l’empêche de doter les forces de l’ordre d’armes ,et d’autre part, les moyens financiers. Mais malgré tout cela, le Premier ministre a souligné qu’il n’y a pas péril en la demeure.
Dje km
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