Il y a des pancartes assez cocasses que l’on rencontre quand on parcourt la ville : «Interdit de jeter les ordures ici, sous peine d’amandes.» Quand amende avec un «e» devient amande avec un «a» le «jeteur d’ordures» est en droit d’exiger du «poseur de pancarte» qu’on lui remette un bon sachet d’amandes pour la peine qu’il s’est donnée. Et puis, il y a l’ambiguïté même du message. «Interdit de jeter les ordures ici». Ici ? Sous la pancarte ? Devant ? Derrière ? Tout autour ?
La réponse à la question importe peu. Le manque d’hygiène est entré dans nos mœurs. Il est devenu trop contraignant de jeter ses détritus dans une poubelle, de ne pas soulager une envie pressante dans la rue. On pousse l’audace jusqu’à justifier nos actes : «Si on ne jetait pas d’ordure dans la rue, les vieilles balayeuses n’auraient pas de travail, donc pas d’argent.»
Polluer la ville, serait donc un acte charitable à l’égard de ces pauvres femmes qui sont souvent réduites à la mendicité quand leur employeur traîne les pas pour régler leur salaire. Quel altruisme ! Quelle abnégation… Quel mensonge !
La saleté ne nous gêne plus. On la crée, on la cajole, on l’alimente, on la côtoie. Elle est devenue notre élément naturel. En plus, nous exportons notre expertise à l’étranger. Quand nous voyageons, on nous identifie par cette propension à ne pas être soucieux de la propreté de notre environnement.
Le trottoir n’est pas le cimetière des mouchoirs usagés, des coques d’arachides, des épis de maïs…. Contrairement à ce que certains pensent, les détritus que l’on jette par la fenêtre d’une voiture en marche ne se désagrègent pas dans l’atmosphère. Ils restent là et enlaidissent le sol.
«Les Ivoiriens sont sales. Les Ivoiriens sont sales. Les Ivoiriens sont sales».
Cette injure ne nous émeut pas. Elle ne nous émeut plus. D’ailleurs, est-ce encore une injure ? Si certains sont «noirs et fiers», nous sommes probablement «sales et fiers».
Le ministère de la Salubrité urbaine essaye de faire changer les choses en combinant action, sensibilisation et répression. Une Brigade de la Salubrité Urbaine a même été créée. Mais cela suffira-t-il à changer les mauvaises habitudes ?
On raconte l’histoire d’un monsieur qui, fatigué de voir sa propriété bafouée, souillée, a écrit ceci sur sa pancarte : «Féticheur, recherche ordures pour sacrifices. Venez jeter vos saletés ici». L’extraordinaire propreté de son terrain après cette initiative donne matière à réfléchir sur les moyens efficaces pour sensibiliser la population ivoirienne.
yehnidjidji.blogspot.com
La réponse à la question importe peu. Le manque d’hygiène est entré dans nos mœurs. Il est devenu trop contraignant de jeter ses détritus dans une poubelle, de ne pas soulager une envie pressante dans la rue. On pousse l’audace jusqu’à justifier nos actes : «Si on ne jetait pas d’ordure dans la rue, les vieilles balayeuses n’auraient pas de travail, donc pas d’argent.»
Polluer la ville, serait donc un acte charitable à l’égard de ces pauvres femmes qui sont souvent réduites à la mendicité quand leur employeur traîne les pas pour régler leur salaire. Quel altruisme ! Quelle abnégation… Quel mensonge !
La saleté ne nous gêne plus. On la crée, on la cajole, on l’alimente, on la côtoie. Elle est devenue notre élément naturel. En plus, nous exportons notre expertise à l’étranger. Quand nous voyageons, on nous identifie par cette propension à ne pas être soucieux de la propreté de notre environnement.
Le trottoir n’est pas le cimetière des mouchoirs usagés, des coques d’arachides, des épis de maïs…. Contrairement à ce que certains pensent, les détritus que l’on jette par la fenêtre d’une voiture en marche ne se désagrègent pas dans l’atmosphère. Ils restent là et enlaidissent le sol.
«Les Ivoiriens sont sales. Les Ivoiriens sont sales. Les Ivoiriens sont sales».
Cette injure ne nous émeut pas. Elle ne nous émeut plus. D’ailleurs, est-ce encore une injure ? Si certains sont «noirs et fiers», nous sommes probablement «sales et fiers».
Le ministère de la Salubrité urbaine essaye de faire changer les choses en combinant action, sensibilisation et répression. Une Brigade de la Salubrité Urbaine a même été créée. Mais cela suffira-t-il à changer les mauvaises habitudes ?
On raconte l’histoire d’un monsieur qui, fatigué de voir sa propriété bafouée, souillée, a écrit ceci sur sa pancarte : «Féticheur, recherche ordures pour sacrifices. Venez jeter vos saletés ici». L’extraordinaire propreté de son terrain après cette initiative donne matière à réfléchir sur les moyens efficaces pour sensibiliser la population ivoirienne.
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