Les familles sont réduites à consommer la même sauce sur plusieurs jours ou encore à réduire le nombre de repas quotidiens. Telle est la situation qui prévaut dans certaines familles d’Abengourou. A l’origine, une hausse des denrées de première nécessité qui plombe le portefeuille des populations. En effet, comme si les commerçants s’étaient passé le mot, les prix ont pris l’ascenseur. 20.000 FCFA pour un sac de 50kg de riz « papillon », soit une augmentation de 1000Fcfa. Le sac de 45 kg de riz « mémé » coûte désormais 24500 FCFA contre 23000FCFA, il y a un mois. Le litre d’huile a aussi connu une augmentation. Il s’achète à 1000FCFA contre 800 FCFA auparavant. Les produits vivriers comme le manioc, la banane plantain, le gombo frais, l’aubergine et l’igname ne sont pas logés à meilleure enseigne, cumulant de fortes hausses. Le kilogramme de viande de bœuf se négocie à 1 800 FCFA depuis plusieurs mois, de même que le lait en poudre dont le kilogramme se vend chez la plupart des demi-grossistes à 3 500 FCFA. Les commerçants justifient cette envolée des prix par les coûts trop élevés à l’achat. Sans oublier le transport qui nécessite d’énormes efforts financiers de leur part. Aussi, d’un magasin à un autre, l’on note des différences de prix variant de 100f à 500f pour le même produit. Quant aux vendeuses de vivriers, elles soulignent la rareté des pluies. En effet, les dernières grandes pluies dans la région d’Abengourou datent de novembre 2011. Cette inflation a pour conséquence la grogne des populations. Entre révolte et résignation, elles essaient de trouver des astuces pour amoindrir le choc. Les membres de l’Ajmci (Association des jeunes musulmans en Côte d’Ivoire) s’organisent donc pour des achats en gros afin de réduire les coûts. Quand la cherté de la vie décuple l’ingéniosité.
Armand Déa, correspondant
Armand Déa, correspondant