Le débat n’est pas nouveau. Déjà sous la refondation, beaucoup d’encre et de salive avaient coulé à propos de la confusion sur les attributions du ministère de la Santé et celui de la Lutte contre le Sida. En effet, on trouvait superflue la création d’un département spécialement consacré au Sida, alors que le ministère de la Santé pouvait gérer aisément la question. C’est pourquoi, la nomination de Christine Adjobi à la tête du ministère de la Lutte contre le Sida est apparue pour beaucoup comme un cadeau de l’ancien président à sa belle sœur. Une affaire d’affinité donc. Aujourd’hui encore, la même polémique ressurgit au sujet des ministères de la Salubrité et de l’Environnement. Pour les uns, le ministère de la Salubrité urbaine aurait pu être intégré au gros département de l’Environnement. Pour des questions d’austérité budgétaire inhérentes à la crise économique que traverse la Côte d’Ivoire, la présence de Anne Ouloto au gouvernement pour gérer le ministère de la Salubrité érigé en une entité à part entière, ne se justifierait donc pas. Toutefois, il convient de préciser ici que la création d’un ministère répond beaucoup plus à une volonté politique, à une préoccupation de l’heure, qu’à une démarche visant à faire plaisir à un proche. Aussi, dans le cas de ces deux ministères, la démarcation est claire. Les attributions sont définies et peuvent être consultées auprès des services du Secrétariat général du gouvernement. Au fond, le ministère de la Salubrité n’est pas un département de trop. Car, la question du traitement et de la gestion des déchets solides représente depuis plusieurs années, un véritable casse-tête chinois pour les autorités et un problème de santé publique pour les populations, notamment celles du District d’Abidjan où sont déversées les plus grandes quantités d’immondices. L’implication des institutions internationales de développement et de protection de l’environnement dans cette question n’est plus à démontrer. En effet, ces institutions s’impliquent depuis une vingtaine d’années, de manière active pour aider les autorités ivoiriennes à trouver un remède au problème des ordures ménagères en Côte d’Ivoire. L’avènement d’un ministère spécialement chargé de cette question atteste donc de la détermination du Président Alassane Ouattara de freiner l’avènement des ordures contre la ville d’Abidjan et sa population. De son côté, le ministre de l’Environnement s’emploie à exécuter ses missions régaliennes que sont la gestion efficiente de la faune, de la flore, des eaux, de l’écosystème, des questions de pollution… Les feuilles de route sont donc claires et bien définies pour chacun des ministres en question. Il n’y a donc pas d’amalgame.
F.K.
F.K.