C’est le nouveau président de la Fédération ivoirienne de football (Fif). Sidy Diallo, l’ancien patron des sélections nationales, a été brillamment élu (75-54), samedi, aux dépens de Salif Bictogo. A l’issue d’un seul tour de scrutin. Un soleil nouveau se lève sur le football ivoirien.
Il y a cru, malgré les clichés et les attaques de tous ordres. Il y est arrivé. A la manière d’un outsider ou d’un tocard, brûlant la politesse au gros favori sur les pistes de Vincennes. C’est bien l’image de turf qu’a offert, samedi, l’élection à la tête de la Fédération ivoirienne de football (Fif). Avec la victoire de Sidy Diallo, considéré, à tort, comme le profane du football, face aux « initiés », aux détenteurs du pouvoir: les clubs. La vérité des urnes a été implacable. La liste "continuité" a fait un raz-de-marée : 75 voix contre 54. Soit 58% contre 42%, à l’issue d’un seul tour. Qui l’aurait cru ? C’est pourtant ce qui fait le charme des élections. Les préjugés, les présomptions s’éclipsent devant la volonté des décideurs qui, une fois seuls dans l’isoloir, face à leurs responsabilités, font le choix de la raison. « Nous nous sommes rencontrés. Nous sommes allés dans vos régions. La liste Sidy Diallo a un programme pour le développement de notre discipline. Je veux faire don de ma personne pour le football. Je vous demande de faire le bon choix », avait conseillé Sidy Diallo avant les échéances. Ce message bref et lourd de sens a fait tilt dans la tête des électeurs qui ont, justement, fait le bon choix. Les clubs de deuxième et troisième division ont été les plus déterminants au cours de ce scrutin. C’était la stratégie de la liste Sidy, selon Berthe Adou, la responsable de la communication. « En Ligue1, nous étions partis sur la base de 6 clubs, voire 7, tout au plus. Et nous savions que la différence allait se faire au niveau des Ligue2 et D3 », a-t-elle révélé. Et de rappeler que la campagne avait été principalement orientée vers ces clubs.
Une avance éphémère
Les estimations de la liste Sidy se sont avérées. Le dépouillement, débuté par les clubs de l’élite, a démontré que Salif Bictogo et ses hommes avaient bien balisé le terrain. 8 clubs ont donné leurs suffrages au président du Stella Club d’Adjamé, contre 6 à Sidy Diallo. Chaque vote étant affecté du coéfficient3, Bictogo raflait ainsi 24 voix. Quand son adversaire en récoltait 18. Autant dire 6 voix d’avance pour le premier cité. A ce moment précis, la pression était, plus ou moins, sur le camp Sidy. Mais, cette avance n’aura duré que le temps d’une chiquenaude. Les voix de Ligue2 ont rapidement fait basculer la tendance en faveur de l’enfant de Djékanou. A ce palier, avec un vote affecté du coefficient 2, 16 clubs ont porté leur choix sur Sidy, contre 8 en faveur de Bictogo. Le tableau d’affichage indique dès lors 50-40.
C’est le tournant décisif. La victoire s’est dessinée à partir de là. Les D3 (35 clubs) et les groupements d’intérêt (5) dont chaque vote compte une voix n’ont fait que parachever le travail. Ils ont même, avec 25 voix contre 14, permis à Augustin Sidy Diallo de battre son adversaire à plate-couture : 75-54. Ainsi, la Commission électorale a à peine fini le dépouillement que cris de joie et accolades emplissent l’enceinte de l’auditorium de la Caistab du Plateau. Sidy venait de marquer sa 66ème voix, soit les 50% plus 1 requis pour être élu au premier tour. La suite n’aura été que simple formalité. Sidy Diallo est le nouveau président de la Fédération ivoirienne de football, a validé le président de la Commission électorale indépendante (Cei).
Fair-play et émotions
Comme sur le terrain de football, le fair-play paraphé par les candidats à la tête de la Fédération n’aura pas été un vain mot, samedi dernier. Passé le temps des quelques piques lancées pendant les campagnes (notamment par le camp Bictogo), le verdict des urnes a été accepté sans animosité. Le vaincu, comme le souhaitait, récemment, Sory Diabaté, s’est incliné humblement. «Je tiens à féliciter le président Sidy Diallo. Nous sommes pour une fédération forte. Et pour que cela se fasse, il faut des présidents forts. Ainsi, cette fédération qui s’installe aujourd’hui saura qu’il y a des hommes en face pour le contrôler, l’interpeller au besoin. Nous n’allons pas rentrer en conflit, mais nous allons l’encadrer pour que la Fédération ait un lendemain plus radieux », a déclaré Salif Bictogo. Pour sa part, Sidy Diallo a eu le triomphe modeste. Il a dédié, d’entrée, cette éclatante victoire au Stella club d’Adjamé dont étaient issus les trois candidats. Anzouan Kacou, qui s’est retiré de la course, contre toute attente, n’a pas hésité à se joindre à ses deux compatriotes sur l’estrade. Offrant une image émouvante! « C’est la victoire du football. Nous devons tous ensemble travailler pour le développement de notre discipline commune », a poursuivi le nouveau patron du football ivoirien. Par ailleurs, il a témoigné sa gratitude à Jacques Anouma pour son action à la tête de l’institution et l’organisation optimale de ces élections. La Commission électorale, dirigée par le ministre Alain Ekra et la Fifa, représentée par deux émissaires, n’ont pas été oubliées dans les motions de remerciement.
MARTIAL GALE
Il y a cru, malgré les clichés et les attaques de tous ordres. Il y est arrivé. A la manière d’un outsider ou d’un tocard, brûlant la politesse au gros favori sur les pistes de Vincennes. C’est bien l’image de turf qu’a offert, samedi, l’élection à la tête de la Fédération ivoirienne de football (Fif). Avec la victoire de Sidy Diallo, considéré, à tort, comme le profane du football, face aux « initiés », aux détenteurs du pouvoir: les clubs. La vérité des urnes a été implacable. La liste "continuité" a fait un raz-de-marée : 75 voix contre 54. Soit 58% contre 42%, à l’issue d’un seul tour. Qui l’aurait cru ? C’est pourtant ce qui fait le charme des élections. Les préjugés, les présomptions s’éclipsent devant la volonté des décideurs qui, une fois seuls dans l’isoloir, face à leurs responsabilités, font le choix de la raison. « Nous nous sommes rencontrés. Nous sommes allés dans vos régions. La liste Sidy Diallo a un programme pour le développement de notre discipline. Je veux faire don de ma personne pour le football. Je vous demande de faire le bon choix », avait conseillé Sidy Diallo avant les échéances. Ce message bref et lourd de sens a fait tilt dans la tête des électeurs qui ont, justement, fait le bon choix. Les clubs de deuxième et troisième division ont été les plus déterminants au cours de ce scrutin. C’était la stratégie de la liste Sidy, selon Berthe Adou, la responsable de la communication. « En Ligue1, nous étions partis sur la base de 6 clubs, voire 7, tout au plus. Et nous savions que la différence allait se faire au niveau des Ligue2 et D3 », a-t-elle révélé. Et de rappeler que la campagne avait été principalement orientée vers ces clubs.
Une avance éphémère
Les estimations de la liste Sidy se sont avérées. Le dépouillement, débuté par les clubs de l’élite, a démontré que Salif Bictogo et ses hommes avaient bien balisé le terrain. 8 clubs ont donné leurs suffrages au président du Stella Club d’Adjamé, contre 6 à Sidy Diallo. Chaque vote étant affecté du coéfficient3, Bictogo raflait ainsi 24 voix. Quand son adversaire en récoltait 18. Autant dire 6 voix d’avance pour le premier cité. A ce moment précis, la pression était, plus ou moins, sur le camp Sidy. Mais, cette avance n’aura duré que le temps d’une chiquenaude. Les voix de Ligue2 ont rapidement fait basculer la tendance en faveur de l’enfant de Djékanou. A ce palier, avec un vote affecté du coefficient 2, 16 clubs ont porté leur choix sur Sidy, contre 8 en faveur de Bictogo. Le tableau d’affichage indique dès lors 50-40.
C’est le tournant décisif. La victoire s’est dessinée à partir de là. Les D3 (35 clubs) et les groupements d’intérêt (5) dont chaque vote compte une voix n’ont fait que parachever le travail. Ils ont même, avec 25 voix contre 14, permis à Augustin Sidy Diallo de battre son adversaire à plate-couture : 75-54. Ainsi, la Commission électorale a à peine fini le dépouillement que cris de joie et accolades emplissent l’enceinte de l’auditorium de la Caistab du Plateau. Sidy venait de marquer sa 66ème voix, soit les 50% plus 1 requis pour être élu au premier tour. La suite n’aura été que simple formalité. Sidy Diallo est le nouveau président de la Fédération ivoirienne de football, a validé le président de la Commission électorale indépendante (Cei).
Fair-play et émotions
Comme sur le terrain de football, le fair-play paraphé par les candidats à la tête de la Fédération n’aura pas été un vain mot, samedi dernier. Passé le temps des quelques piques lancées pendant les campagnes (notamment par le camp Bictogo), le verdict des urnes a été accepté sans animosité. Le vaincu, comme le souhaitait, récemment, Sory Diabaté, s’est incliné humblement. «Je tiens à féliciter le président Sidy Diallo. Nous sommes pour une fédération forte. Et pour que cela se fasse, il faut des présidents forts. Ainsi, cette fédération qui s’installe aujourd’hui saura qu’il y a des hommes en face pour le contrôler, l’interpeller au besoin. Nous n’allons pas rentrer en conflit, mais nous allons l’encadrer pour que la Fédération ait un lendemain plus radieux », a déclaré Salif Bictogo. Pour sa part, Sidy Diallo a eu le triomphe modeste. Il a dédié, d’entrée, cette éclatante victoire au Stella club d’Adjamé dont étaient issus les trois candidats. Anzouan Kacou, qui s’est retiré de la course, contre toute attente, n’a pas hésité à se joindre à ses deux compatriotes sur l’estrade. Offrant une image émouvante! « C’est la victoire du football. Nous devons tous ensemble travailler pour le développement de notre discipline commune », a poursuivi le nouveau patron du football ivoirien. Par ailleurs, il a témoigné sa gratitude à Jacques Anouma pour son action à la tête de l’institution et l’organisation optimale de ces élections. La Commission électorale, dirigée par le ministre Alain Ekra et la Fifa, représentée par deux émissaires, n’ont pas été oubliées dans les motions de remerciement.
MARTIAL GALE