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Société Publié le mardi 13 mars 2012 | Le Patriote

Lu dans Gala N° 978 du 7 Mars 2012/ Dominique Ouattara: “Je souhaite avoir un rôle de rassemblement”

© Le Patriote Par Zamblé
Levée de fonds pour le financement de l`Hôpital mère-enfant de Bingerville: le dîner-gala de la Première dame tient ses promesses
Vendredi 24 février 2012. Abidjan. Palais des Congrès de l`Hôtel Ivoire. Le chef de l`Etat, SEM Alassane Ouattara et la Première dame, Mme Dominique Ouattara rehaussent de leur présence le premier dîner-gala de la Fondation Children of Africa organisé en Afrique, devant un parterre de stars internationales de la chanson, du cinéma, du sport et de la mode.
L’épouse du Président de la République de Côte d’Ivoire parle pour la première fois. Cette française qui est en Afrique depuis l’âge de 22ans, évoque son engagement humanitaire dans un pays meurtri par des mois de conflit. Dominique Ouattara arbore souvent un immense sourire. Mais en ce début d’après-midi, dans un restaurant du Plateau d’Abidjan, la Première Dame de Côte d’Ivoire fronce le sourcil, concentrée. Entourée de trois de ses plus fidèles collaboratrices et de sa fille Nathalie, future jeune maman au ventre joliment arrondi, qu’elle appelle tendrement «Nana», l’épouse du Président prépare minutieusement le diner de gala de sa fondation «Children of Africa ». Une soirée caritative où se croiseront Alain Delon, Mc Solaar, et Adriana Karambeu, et dont les fonds récoltés serviront à la construction d’un hôpital destiné à la mère et à l’enfant, dans la banlieue d’Abidjan. Un évènement festif qui vient aussi démontrer symboliquement que la vie reprend dans un pays meurtri par des mois d’affrontements. «Mais résolument tourné vers l’avenir», plaide Dominique Ouattara, qui retrouve le sourire lorsqu’elle nous glisse le surnom qu’on lui donne ici et qui fait sa fierté: «la Blanche Colombe».

Gala: Vous avez créé la fondation Children of Africa en 1998. Qu’est-ce qui vous a incité à vous investir ainsi dans l’humanitaire?
DO: J’ai eu cette vocation très jeune.J’ai été choquée de voir des enfants vivre seuls, abandonnés dans les rues, alors même qu’en Afrique les familles sont très solidaires. J’ai voulu comprendre et aider.

Gala: Quelles sont les principales actions de Children of Africa?
DO: Nous intervenons en Côte d’ivoire et dans dix autres pays d’Afrique. Nous menons des campagnes de vaccinations contre la typhoïde et la méningite. Nous distribuons des kits scolaires, faisons circuler un Bibliobus, aidons à la construction d’écoles et centres de santé…Notre foyer d’accueil à Abidjan, La case des Enfants, recueille des jeunes livrés à eux-mêmes

Gala: Lors de votre récente visite d’état à Paris, vous avez rencontré Carla Bruni-Sarkozy, qui dirige elle aussi une fondation. Avez-vous échangé à ce sujet?
D.O: Bien sûr! Elle m’a d’ailleurs promis de venir très prochainement en Côte d’Ivoire afin de partager avec nous son expérience, en matière de lutte contre le SIDA. J’ai été ravie avec sa petite Giulia, qui est absolument adorable. Nous avons évoqué ensemble nos vies de famille et la difficulté d’être dans la vie publique.

Gala: Première Dame de Côte d’Ivoire depuis plus d’un an, d’origine française vous connaissez toutefois ce pays depuis que vous y êtes installés à l’âge de vingt-deux ans avec votre premier époux, qui était professeur d’économie. Quelles impressions gardez-vous de ce premier contact avec l’Afrique?
D.O: Lorsqu’on arrive en Afrique on a un coup de cœur immédiat … ou pas. J’ai pour ma part été séduite par la gentillesse et la chaleur de la population. En Europe, les gens sont plus réservés. Lorsque je suis devenue veuve, à trente ans, j’ai choisi de rester vivre en Côte d’Ivoire. Mon fils et ma fille avaient grandi dans ce pays, j’avais créé mon entreprise immobilière. Une partie de ma famille m’y a d’ailleurs rejointe.

Gala: Vous avez épousé le Premier Ministre Alassane Ouattara en 1991, et votre vie n’a pas été un long fleuve tranquille … En 2000, vous avez été victime d’une tentative d’enlèvement, en 2002, vous avez dû escalader le mur de votre propriété pour échapper à un attentat…
D.O: Lorsque vous devenez l’épouse d’un homme politique, vous devez accepter qu’il y ait des hauts et des bas. Je croyais en l’idéal d’Alassane Ouattara et je me suis donc jamais senti le droit de le décourager. C’est parfois difficile pour l’entourage. Nos enfants, qui faisaient leurs études à Paris, ont eu très peur en 2002, lorsqu’ils ont appris sur RFI que nous étions en danger de mort.

Gala: Et puis il y eu le siège de quatre mois, pendant lesquels vous avez vécu aux côtés de votre époux retranchés dans l’Hôtel du Golf. Comment tient-on dans ces moments-là?
D.O: J’éprouve beaucoup d’amour pour mon mari, c’est ce qui m’a aidée à tenir. J’ai du mal, encore aujourd’hui à en parler. C’était dur de passer Noël sans pouvoir parler à sa famille, de savoir que des exactions étaient commises à l’extérieur. Mais il faut panser les plaies. Tout est fait pour que la réconciliation se réalise. Le chemin est en train de se faire. Il n’y a pratiquement plus de violence.

Gala: Comment concevez – vous votre fonction de Première Dame?
D.O: Je souhaite avoir un rôle de rassemblement et travailler en faveur de l’action sociale. Je n’ai pas un rôle politique. J’échange beaucoup avec les autres premières dames africaines sur les thématiques qui m’intéressent, comme le microcrédit pour les femmes. Nous envisageons aussi d’organiser prochainement un sommet entre épouses de chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest sur le travail des enfants qui nous préoccupe beaucoup.

Gala: La petite Dominique, née à Constantine dans une famille nombreuse se rêvait-elle en première dame?
D.O: On ne s’attend jamais à cela. C’est peut–être lorsqu’on s’y attend trop, d’ailleurs que cela n’arrive pas!

Propos recueillis par CANDICE NEDELEC, à Abidjan
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