Et si nous parlions de ces larmes versées par une conseillère du Premier ministre sortant au terme de la passation de charges, hier, à la primature ?
Travailler ensemble pendant longtemps, subir des épreuves, les surmonter ensemble, ça crée des liens. Et, lorsque le destin demande qu’on se sépare, des larmes disent tout haut, ce que le cœur ressent en secret. Danielle Benoît, conseillère en communication du Premier ministre sortant, Guillaume Soro, n’a pu s’empêchcer de pleurer au terme de la passation de charges avec Jeannot Ahoussou. Une poignée de minutes avant, dans la salle A de la primature, elle était l’un des quelques collaborateurs de l’ex-chef de gouvernement qui se tenaient debout. Elle avait l’air triste. Songeuse. Absente. Les assurances du partant n’ont pas suffi pour l’apaiser:«ce n’est ni un adieu, ni un au revoir. C’est un à bientôt !». Voir Guillaume Soro partir à bord d’un véhicule autre que celui de Premier ministre a fait couler ses larmes. Cette atmosphère tranche carrément avec l’ambiance qui a prévalu le long de la cérémonie. L’ambiance était gaie. Guillaume Soro a encore prouvé sa maturité, sa grande assurance, sa capacité, sa facilité à s’adapter à toutes les situations. Exemple. Au cours de son speech, Jeannot Ahoussou fait un lapsus. Il appelle Guillaume Soro «monsieur le Premier ministre». Il marque une pause. Essaie de rattraper. Lâche un petit « vous voyez…» ; comme pour dire qu’il ne s’est pas encore habitué au nouveau titre de son prédécesseur. L’ancien Pm prend alors le carton qui était placé devant lui et sur lequel il était inscrit sa précédente fonction. Il le plie à l’envers et le pose sur la table. Applaudissements et rires fusent de la salle. Jeannot Ahoussou peut continuer. Le Pm sortant a également donné une leçon de gouvernance. Sans une amertume apparente, il a invité ses anciens collaborateurs à se mettre à la disposition de son successeur. «Vous n’êtes pas, leur indique-t-il, les collaborateurs de Guillaume Soro mais ceux du Premier ministre de la République de Côte d’Ivoire». L’intervenant se félicite du choix opéré par le président de la République pour diriger cette institution : «je suis heureux que ce soit vous qui ayez été désigné pour nous succéder». Son remplaçant et lui, a-t-il informé, se sont rencontrés alors qu’il était encore à la tête de l’ex-rébellion. Il a souligné que ce dernier l’a approché à un moment où ils étaient considérés comme «des pestiférés». «Nous avons sympathisé». Guillaume Soro s’est dit optimiste quant au succès du nouveau locataire de la maison blanche. Jeannot Ahoussou a rendu hommage à son prédécesseur : «homme de devoir, homme de conviction, homme d’abnégation, homme du don de soi». Il a confié qu’il s’inscrit dans une logique de continuité. Il a demandé au président du parlement d’être à son écoute en cas de sollicitation. «Vous êtes mon coach». Guillaume Soro s’est dit disponible pour partager avec lui son expérience.
Bamba K. Inza
Travailler ensemble pendant longtemps, subir des épreuves, les surmonter ensemble, ça crée des liens. Et, lorsque le destin demande qu’on se sépare, des larmes disent tout haut, ce que le cœur ressent en secret. Danielle Benoît, conseillère en communication du Premier ministre sortant, Guillaume Soro, n’a pu s’empêchcer de pleurer au terme de la passation de charges avec Jeannot Ahoussou. Une poignée de minutes avant, dans la salle A de la primature, elle était l’un des quelques collaborateurs de l’ex-chef de gouvernement qui se tenaient debout. Elle avait l’air triste. Songeuse. Absente. Les assurances du partant n’ont pas suffi pour l’apaiser:«ce n’est ni un adieu, ni un au revoir. C’est un à bientôt !». Voir Guillaume Soro partir à bord d’un véhicule autre que celui de Premier ministre a fait couler ses larmes. Cette atmosphère tranche carrément avec l’ambiance qui a prévalu le long de la cérémonie. L’ambiance était gaie. Guillaume Soro a encore prouvé sa maturité, sa grande assurance, sa capacité, sa facilité à s’adapter à toutes les situations. Exemple. Au cours de son speech, Jeannot Ahoussou fait un lapsus. Il appelle Guillaume Soro «monsieur le Premier ministre». Il marque une pause. Essaie de rattraper. Lâche un petit « vous voyez…» ; comme pour dire qu’il ne s’est pas encore habitué au nouveau titre de son prédécesseur. L’ancien Pm prend alors le carton qui était placé devant lui et sur lequel il était inscrit sa précédente fonction. Il le plie à l’envers et le pose sur la table. Applaudissements et rires fusent de la salle. Jeannot Ahoussou peut continuer. Le Pm sortant a également donné une leçon de gouvernance. Sans une amertume apparente, il a invité ses anciens collaborateurs à se mettre à la disposition de son successeur. «Vous n’êtes pas, leur indique-t-il, les collaborateurs de Guillaume Soro mais ceux du Premier ministre de la République de Côte d’Ivoire». L’intervenant se félicite du choix opéré par le président de la République pour diriger cette institution : «je suis heureux que ce soit vous qui ayez été désigné pour nous succéder». Son remplaçant et lui, a-t-il informé, se sont rencontrés alors qu’il était encore à la tête de l’ex-rébellion. Il a souligné que ce dernier l’a approché à un moment où ils étaient considérés comme «des pestiférés». «Nous avons sympathisé». Guillaume Soro s’est dit optimiste quant au succès du nouveau locataire de la maison blanche. Jeannot Ahoussou a rendu hommage à son prédécesseur : «homme de devoir, homme de conviction, homme d’abnégation, homme du don de soi». Il a confié qu’il s’inscrit dans une logique de continuité. Il a demandé au président du parlement d’être à son écoute en cas de sollicitation. «Vous êtes mon coach». Guillaume Soro s’est dit disponible pour partager avec lui son expérience.
Bamba K. Inza