Les Ivoiriens s’expliquent encore mal le fait de voir le gouvernement Ouattara 1 entièrement reconduit, là où ils s’attendaient à ce que le chef de l’Etat fasse table rase de l’ancienne équipe, pour placer de nouveaux pions. Que non ! Ouattara a plutôt fait du neuf avec du vieux. Pis, de nouvelles nominations ont été faites, alors que le gouvernement sortant avait été jugé pléthorique. Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Pourquoi l’équipe de Guillaume Soro a été entièrement remise au travail, pendant que lui atterrit au perchoir ? Des questions qui alimentent en ce moment les débats et les commentaires. Selon des sources bien informées, la volonté du chef de l’Etat de reconduire l’actuel gouvernement, tient à plusieurs raisons. Entre autres, le plaidoyer de Guillaume Soro auprès du président Ouattara pour le maintien de son gouvernement. A la tête de cette équipe gouvernementale qui a eu une durée de vie d’environ dix (10) mois, (juin 2011 à mars 2012 ndlr), l’ancien Premier ministre avait plaidé, à mots couverts, pour une rallonge, lorsque la question du remaniement avait été évoquée. Au cours du dernier Conseil des ministres de l’année 2011 tenu le mercredi 28 décembre 2011, Soro avait déclaré. « Ce matin, je me suis posé la question de savoir si ce conseil était le dernier de l’année 2011 ou de l’actuel gouvernement et j’ai réalisé qu’il y a seulement six mois qu’il est en place. En effet, six mois, c’est bien peu. Mais ne voyez pas là un plaidoyer pour qu’il soit prorogé. Sans aucun doute, mes propos feront l’unanimité de tout le gouvernement. Quoi qu’il en soit, je peux vous dire que chacun et chacune ici peut dire que nous sommes heureux et fiers de pouvoir servir la Côte d’Ivoire à vos côtés », avait indiqué le Premier ministre Soro au président Alassane Ouattara. Il traduisait là publiquement l’aspiration profonde de l’ensemble des ministres du gouvernement sur qui planait le spectre du remaniement. Cette requête, Soro l’a également faite au chef de l’Etat en privé, selon nos sources. Le président Ouattara a été visiblement sensible à ce plaidoyer de son Premier ministre en faveur de la reconduction du gouvernement. Mais au-delà, il n’a pas voulu casser la dynamique d’action engagée par chaque membre de l’équipe, et cela conformément à la matrice d’actions gouvernementales qu’ils se sont imposée à l’issue des différents séminaires. Hier au tout premier Conseil des ministres de l’ancien nouveau gouvernement, le chef de l’Etat s’en est expliqué. « J’ai décidé de reconduire, avec vous, tous les membres de l’équipe gouvernementale sortante au regard de l’important travail accompli par chacun d’entre vous en si peu de temps, dans un contexte particulièrement difficile, où il a fallu affronter toute une série d’urgences. Je souhaite donc que vous puissiez continuer ce travail, afin de faire aboutir les différents chantiers que vous avez entamés ». Les ministres sont donc en sursis. Plutôt que de les évaluer sur une période de six mois, les membres de l’ancien gouvernement bénéficient d’une rallonge de quelques mois (5 à 6 mois).
Les élections locales d’abord
Après les élections législatives qui bouclent le cycle des élections générales de sortie de crise, le président Ouattara était attendu sur la formation d’un nouveau gouvernement. Les bailleurs de fonds attendaient même la mise en place du nouveau Parlement pour s’orienter résolument vers la Côte d’Ivoire. Cette étape, qui achève l’installation des institutions de la République ivoirienne, ayant été franchie, le président aurait notamment décidé de se donner une marge de manœuvre assez suffisante avant de procéder à un remaniement grandeur nature. Le chef de l’Etat, selon les sources, veut attendre que toutes les élections restantes, notamment les municipales et les conseils généraux prennent fin avant d’agir. Une façon pour lui de donner des chances à de nombreux cadres de son parti le Rdr qui attendent, de se faire une place au soleil. Qui dans un conseil municipal, qui dans un conseil général. Après quoi, le président Ouattara sera libre de toutes dettes morales et pourra agir à sa guise. Avec les élections législatives, le chef de l’Etat, on s’en souvient, avait demandé à l’ensemble des ministres issus de son camp de briguer un poste de député. Ce qui a été fait, et tous les ministres Rdr qui se sont présentés aux législatives, ont décroché un siège au Parlement. Une étape venait ainsi d’être franchie. Ouattara veut rééditer l’exploit avec les élections locales (mairie et conseil général) pour caser ses hommes. Il faudra donc attendre la fin de ces élections pour avoir le gouvernement remanié de Ouattara. Pour celui du 13 mars dernier comme on peut le constater, le chef de l’Etat a juste marqué le pas pour réaliser la promesse de campagne qu’il avait faite au PDCI RDA dans l’entre deux tours des élections présidentielles dernières. Il n’était donc pas question d’un remaniement à fond comme on s’y attendait. A la vérité, la primature au PDCI était devenue une sorte de préalable à la cohésion au sein de la coalition au pouvoir, à savoir le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP). Le président Ouattara a ainsi voulu observer un break, le temps de régler ce problème, avant de continuer l’aventure. Cela constituerait la raison fondamentale des changements intervenus dans le gouvernement le 13 mars dernier. Le remaniement grandeur nature est prévu dans quelques mois.
Hamadou ZIAO
Les élections locales d’abord
Après les élections législatives qui bouclent le cycle des élections générales de sortie de crise, le président Ouattara était attendu sur la formation d’un nouveau gouvernement. Les bailleurs de fonds attendaient même la mise en place du nouveau Parlement pour s’orienter résolument vers la Côte d’Ivoire. Cette étape, qui achève l’installation des institutions de la République ivoirienne, ayant été franchie, le président aurait notamment décidé de se donner une marge de manœuvre assez suffisante avant de procéder à un remaniement grandeur nature. Le chef de l’Etat, selon les sources, veut attendre que toutes les élections restantes, notamment les municipales et les conseils généraux prennent fin avant d’agir. Une façon pour lui de donner des chances à de nombreux cadres de son parti le Rdr qui attendent, de se faire une place au soleil. Qui dans un conseil municipal, qui dans un conseil général. Après quoi, le président Ouattara sera libre de toutes dettes morales et pourra agir à sa guise. Avec les élections législatives, le chef de l’Etat, on s’en souvient, avait demandé à l’ensemble des ministres issus de son camp de briguer un poste de député. Ce qui a été fait, et tous les ministres Rdr qui se sont présentés aux législatives, ont décroché un siège au Parlement. Une étape venait ainsi d’être franchie. Ouattara veut rééditer l’exploit avec les élections locales (mairie et conseil général) pour caser ses hommes. Il faudra donc attendre la fin de ces élections pour avoir le gouvernement remanié de Ouattara. Pour celui du 13 mars dernier comme on peut le constater, le chef de l’Etat a juste marqué le pas pour réaliser la promesse de campagne qu’il avait faite au PDCI RDA dans l’entre deux tours des élections présidentielles dernières. Il n’était donc pas question d’un remaniement à fond comme on s’y attendait. A la vérité, la primature au PDCI était devenue une sorte de préalable à la cohésion au sein de la coalition au pouvoir, à savoir le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP). Le président Ouattara a ainsi voulu observer un break, le temps de régler ce problème, avant de continuer l’aventure. Cela constituerait la raison fondamentale des changements intervenus dans le gouvernement le 13 mars dernier. Le remaniement grandeur nature est prévu dans quelques mois.
Hamadou ZIAO