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Politique Publié le jeudi 15 mars 2012 | Le Patriote

Motus : Gouvernement

© Le Patriote Par Aristide
Activités gouvernementales: le Président Ouattara a présidé le premier Conseil des ministres du Premier ministre Ahoussou Jeannot
Mercredi 14 mars 2012. Abidjan. Palais présidentiel du Plateau. Le chef de l`Etat, SEM Alassane Ouattara préside le premier Conseil des ministres du gouvernement du Premier ministre Ahoussou Jeannot
Le suspens a pris fin. Il faut le dire tout net, les Ivoiriens étaient impatients de connaitre la composition du nouveau gouvernement, celui qui ferme la fin de Primature de Guillaume Kigbafori Soro, le patron de l’Hémicycle. Depuis avant-hier, l’équipe gouvernementale a été dévoilée aux Ivoiriens. Il faut le dire tout net. Sur la question, les sentiments et opinions sont mitigés. Certains relèvent le nombre pléthorique des ministres. Ces derniers pensent qu’on aurait dû avoir un gouvernement réduit, du fait de la crise que traverse le pays. On ne doit nullement les blâmer. D’autres par contre, sont légitimés de croire que c’est justement parce que la Côte d’Ivoire est en crise qu’il importe de maintenir le gouvernement en l’état et même d’y ajouter de nouvelles expertises, parce que la tache de reconstruction et de renaissance est titanesque. Assurément, nous partageons entièrement ce courant de pensée. Pour qui a vécu en Côte d’Ivoire pendant cette dernière décennie et bien plus, pendant la crise postélectorale, c’est un truisme d’affirmer que la refondation a détruit complètement la nation. C’est d’un pays malmené, ruiné, vermoulu, corrompu, appauvri et essoré que le Président Alassane Ouattara a hérité. Le mot n’est certainement pas trop fort ! Tout est à refaire et à reconstruire depuis la fin de la parenthèse Gbagbo. Cette vérité, tous les Ivoiriens le savent. Le Président Ouattara a donc besoin d’une grande équipe pour remettre la République à niveau, pour engager les énormes chantiers de développement et de bien être des populations. « Notre victoire sera celle de la cotisation », avait dit si brillamment Sony Labou Tansi. C’est de cela qu’il s’agit avec la mouture du gouvernement. La Côte d’Ivoire est tellement en crise qu’il est de bon aloi de réunir les compétences pour lui permettre de retrouver son lustre d’antan et une place de choix dans le concert des nations. Le Président Alassane Ouattara a bien perçu les défis de taille qui se précise à son pays. En économiste averti et avisé, il prend toujours les décisions, les bonnes, qui pourront booster la Côte d’Ivoire. Avec le temps, les Ivoiriens et surtout les éternels radoteurs, se rendront bien compte de la pertinence de la composition du gouvernement


Ochou Abé Delfin, directeur général de l’Environnement : “Les riverains véritablement menacés devraient déménagés en attendant les solutions de l’Etat”

Sans faux-fuyant, le Directeur de l’Environnement du ministère de l’Environnement et du développement durable, Pr Ochou Abé Delfin, fait une lecture de l’épineuse question du déguerpissement. Il parle au passage des missions assignées au comité inter ministériel de lutte contre l’érosion côtière mis en place.


Suite au raz-de-marée survenu, le gouvernement s’est saisi du dossier. Qu’est ce qui a été fait ?

Il faut dire que le problème de l’érosion côtière est partagé par le ministère de l’Environnement et du développement durable et par un certain nombre de ministères. La question pose des problèmes transversaux, de l’environnement, des populations, de l’économie, etc. Le gouvernement a pris le problème à bras le corps en prenant un arrêté portant création du comité inter ministériel de lutte contre l’érosion côtière. Ce comité présidé par l’ex- Premier ministre, S.E.M Guillaume Soro Kigbafori, mis en place le 21 octobre 2011 a commencé à travailler.


Quelles sont les missions assignées à ce comité ?

Ce comité interministériel composé de 12 ministères qui sont concernés plus ou moins par le problème a pour missions de proposer et de conduire l’ensemble des études et projets relatifs à l’érosion côtière et à la protection du littoral ivoirien. Il a aussi pour charge de proposer des mesures préventives et correctives dans le cadre d’un plan national de lutte contre l’érosion côtière et à la protection du littoral ivoirien, de délimiter les zones non constructibles et non habitables le long du littoral, de sensibiliser les populations des zones sinistrées ou à risque en vue de leur réinstallation sur d’autres sites. Recenser les victimes de l’érosion côtière et évaluer les préjudices subis.


Le secrétariat technique du comité est assuré par le ministre de l’Environnement et du développement durable. Au niveau de ce comité il y a un comité technique qui est composé certes, des représentants des 12 ministères mais aussi d’autres structures notamment étatiques, des collectivités territoriales. Voilà ce que dit l’arrêté n° 090/PMMD/CAB/ du 21 octobre 2011 portant création de ce comité interministériel de lutte contre l’érosion côtière qui va faire des investigations dans le cadre de l’érosion côtière pour véritablement trouver des solutions idoines à ce problème qui est aujourd’hui mondial.


Et qu’a fait concrètement ce comité interministériel ?

Quand ce comité interministériel a été mis en place, il s’est mis automatiquement au travail. Suite à des investigations de ce comité, nous avons mis en place une structure scientifique et une mission a été conduite en Hollande par le ministre de l’Environnement et du développement durable. Par la suite, des experts hollandais sont venus. La Hollande est un pays qui a connu beaucoup les problèmes de l’érosion côtière. Ce pays qu’on appelle les Pays-Bas, sont en dessous du niveau de la mer. Donc c’est un pays qui a connu beaucoup d’inondations et aujourd’hui, ils ont pu maîtriser tout cela par des technologies mises au point. Après cette visite, une mission est venue ici et en relation avec les scientifiques et les universitaires, ils ont pu diagnostiquer le problème. Parce que les solutions à trouver ne sont pas les mêmes selon qu’on se trouve à l’Est, au Centre ou à l’Ouest de la côte. Parce que la morphologie de la côte n’est pas absolument la même. Nous sommes actuellement dans cette dynamique et il y a un plan de lutte qui doit être mis en place par le comité interministériel. A partir de là, toutes les études préliminaires qui vont se faire vont aboutir à des solutions plus appropriées. Il s’agit d’utiliser des solutions mathématiques et physiques pour comprendre comment le phénomène se manifeste. Une fois qu’on a bien compris comment le phénomène se manifeste sur une partie donnée, alors on peut apporter des solutions appropriées. Quand ces solutions sont appropriées, elles sont beaucoup plus durables. Mais on ne va pas se mettre à dire, on doit construire une digue, un mur par ici. La force de la mer est trop grande et va emporter tout ce que nous allons construire de façon hasardeuse. Donc nous devons regarder vers la voie de la solution durable. Et la solution durable, c’est la solution scientifique, scientifiquement étudiée. Bientôt, un comité scientifique ad hoc va être mis en place au niveau de la Côte d’Ivoire. Actuellement, un certain nombre de scientifiques ont travaillé avec le ministère de l’Environnement et du développement durable précisément avec le secrétariat technique pour regarder tout ce qu’il y a à faire. Bientôt le plan va être mis en place avec ce comité ad hoc qui va donc apporter des solutions pour aller naturellement vers des mesures à prendre. S’il faut sur certaine partie de la côte déguerpir les populations, le comité inter ministériel va proposer cela au gouvernement qui va donc prendre les dispositions pour le faire.
Il faut le savoir, certaines infrastructures sont aussi menacées. Il y a l’aéroport d’Abidjan qui n’est pas loin de là. Il y a la route de Grand-Bassam qui n’est pas loin de l’aéroport. Donc l’autoroute qui va être construite est aussi menacée et à besoin d’être retracée.


Avez-vous demandé les riverains très proches de la mer à quitter les lieux ?

Lorsque le phénomène s’est produit, nous avons envoyé une équipe sur place pour essayer d’apprécier le niveau des dégâts et de l’avancée de la mer. C’est sur cette base que nous avons vu qu’il y a eu une avancée de près de 10 mètres alors que la moyenne annuelle est d’environ un mètre. Nous nous sommes rapprochés de la mairie qui avait commencé à prendre des dispositions avec les populations. Les populations mêmes se sont organisées. Nous savons qu’il y a des choses à faire mais si on veut déguerpir les populations, il faut des mesures d’accompagnement, je dirais pour dégager ces populations. Pour le moment, c’est sur la base d’un plan d’actions chiffrées que nous devrons pouvoir le faire. L’Association des victimes est venue nous rencontré ici et nous leur avons promis que nous devrions trouver des solutions idoines mais véritablement durables. Parce qu’une solution précipitée ne règle pas le problème. Et il peut se trouver que cette solution précipitée va demander de gros moyens dont nous ne disposons pas. Pour le moment, la commune de Port-Bouët devait avec les populations, trouver des solutions palliatives pour que les uns et les autres en fonction de leur situation voient ce qu’il y a lieu de faire. Parce que vous comprenez que quand il pleut, chacun sort son parapluie. Quelqu’un qui se sent véritablement menacé devrait pouvoir chercher à déménagé en attendant que le gouvernement apporte des solutions idoines. Mais si vous restez là, c’est compliqué pour vous. C’est dommage de le dire ainsi. Mais il faut que les gens eux-mêmes comprennent le danger qu’ils courent en s’installant juste à côté de la mer. Ce qui est sûr, c’est que le gouvernement avec l’ex- Premier ministre et le ministre Allah Kouadio Rémi ont pris à bras le corps ce problème et sont entrain de chercher des solutions qui vont être durables.


Un déguerpissement est donc prévu?

S’il faut déguerpir certaines populations peut-être pas toutes, ça dépendra du niveau du danger. On va prendre bientôt, un certain nombre de mesures par des études rapides qui sont faites. Le gouvernement y travaille. Pour l’heure, nous disons que le problème de l’extraction du sable est un véritable problème. Le fait que les gens prennent la plage comme un endroit où ils créent des mines de sable est dangereux. En extrayant le sable de la plage, on fragilise la côte et la mer peut avancer plus rapidement. Il faudrait que les uns et les autres pensent à ne pas le faire. Et je crois que l’une des recommandations des scientifiques, c’est d’interdire l’extraction de sable. Bien sûr, il faudrait que les gens se rabattent sur d’autres endroits pour faire l’extraction de sable puisque nous en avons besoin aussi pour les constructions d’habitats.


Quelle doit être la distance a observée entre les domiciles et la mer ?

Ce que je peux dire, c’est qu’il n’y a pas de distance standard. La distance doit être fonction de la résistance de la côte par rapport à la force de la mer. Si vous êtes dans une zone rocheuse, où la protection est tout à fait naturelle, les gens peuvent rester derrière les rochers sans être menacés. Mais si vous êtes sur une plage sablonneuse, il est clair qu’il faut rester beaucoup plus loin. Par exemple quand je prends au niveau d’Adjouffou et de Gonzagueville, les gens ne devraient normalement pas construire entre la route et la mer. Ceux qui sont là, sont les premiers exposés avant que ça ne vienne de l’autre côté même si ceux là également sont exposés. On ne peut pas donner une distance mais quand déjà on voit ce qui se passe à Port-Bouët, on devait rester loin du phare, rester loin de la route qui va vers Grand-Bassam.

Réalisée par COULIBALY Zoumana
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