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Sport Publié le vendredi 16 mars 2012 | Nord-Sud

Football -Thaïlande / Pourquoi les Ivoiriens accourent en Thaï Premier League 

Combien d’Ivoiriens sont-ils à évoluer dans le championnat thaïlandais depuis quelques années ? Une vingtaine, une trentaine, une soixantaine même selon des sources crédibles. La Thaïlande est devenue leur eldorado et en attendant de taper dans l’œil des clubs européens, ils mouillent le maillot. Monnaient leur talent, contre des espèces sonnantes et trébuchantes. En BATH s’il vous plaît…


«Les gens ici ne sont pas racistes. Au contraire, ils aiment les étrangers», reconnaît d’emblée Sylvestre Néné Bi Tra, ex-défenseur du Séwé Sports de San Pedro. Parti d’Abidjan depuis bientôt trois années, ce milieu de terrain offensif devenu défenseur axial, formé à l’Africa et révélé par Mamadou Zaré à Issia Wazy, n’est certes pas riche comme Crésus mais affirme ne plus être pauvre avec son club de FC Phuket. Lors de ses dernières vacances à Abidjan, il s’est même offert une «BMW Sport» verte-bouteille et sillonnait les ruelles d’Abobo, le sourire aux lèvres. Il a trouvé sa voie dans ce pays d’Asie de l’Est…

Le plus petit salaire est de 500.000 FCFA
Moussa Sanogo dit Toldo qui vient de quitter l’Asec pour des raisons personnelles, revient fraîchement de Bangkok. «Je suis de retour à Abidjan depuis une semaine seulement. Je devais m’engager avec un club thaïlandais mais la saison a déjà débuté depuis ce début de mois et je suis contraint d’attendre le prochain marché des transferts…», se désole-t-il. Très prolixe lorsqu’on lui demande d’aborder la vie thaïlandaise, Moussa Sanogo s’empresse d’indiquer qu’il a un faible pour un plat de ce pays : «le kaopakaé», une sorte de riz mélangé au poisson avec des œufs. Il nous en donne un aperçu : «c’est fait avec de la viande de bœuf, découpée en de très petits morceaux. Je ne sais pas comment expliquer mais c’est très bon». Pour le reste, «je m’approvisionnais dans des supermarchés et je préparais des plats faciles», ajoute-t-il. Parlant du niveau de la Thaï Premier League, Moussa Sanogo jure, la main sur le cœur, qu’il est largement au-dessus de la Ligue 1. Vrai ou faux ? Toujours est-il que ses explications sont convaincantes:«même les entraînements sont payés à 12.500 BATH (monnaie thaïlandaise). Pour vous faciliter les calculs, sachez que 1.000 BATH équivalent à 15.000 francs Cfa». Et d’ajouter : «le plus petit salaire est de 500.000 francs Cfa. Certains gagnent jusqu’à plus du million par mois. Les primes de matches, elles, tournent autour de 10.000 BATH soit 200.000 francs Cfa. Nous dormons à l’internat du club et y mangeons gratuitement. Nous sommes pris en charge médicalement et blanchis… Comme la température est élevée, nous nous entraînons à 19h ou 20h». Revenons au niveau technique du championnat thaïlandais. «Pas comparable… C’est mieux que celui de Côte d’Ivoire aller-retour. Le championnat thaïlandais est plus technique. Ici, c’est palabre nous faisons sur les terrains. Il y a des joueurs de toutes les nationalités même l’ancienne star anglaise, Robby Fowler. Tout est mieux organisé, les joueurs sont bien payés et sont vifs, techniques…», lâche Sanogo. Nous l’arrêtons car il commence vraiment à nous faire rêver. Joint au téléphone, Laby Kassiaty, ancien attaquant de l’Africa et de l’Asec qui tente de rester dans le bain dans le championnat thaïlandais après une aventure en Birmanie, ne tarit pas aussi d’éloges sur la Thaï Premier League. «Je ne conseille à personne de venir en Thaïlande s’il n’a pas le niveau de la Ligue 1 ivoirienne», a-t-il simplement laissé entendre. Avant de poursuivre : «ça va dans mon club de Chanthaburi FC, je ne me plains pas». Losséni Konaté, ancien gardien de l’Asec et des Eléphants (devenu entraîneur), se montre moins laudatif : «les Ivoiriens sont très nombreux à Bangkok. La plupart de ces joueurs n’ont pas joué au haut niveau en Côte d’Ivoire. Beaucoup sont issus des centres de formation. Je regrette de le dire mais certains d’entre eux sont là, sans clubs. Ils ont été trompés par des managers véreux». L’ancien gardien de but du Satellite FC, du Stade, du Stella et de l’Asec, Guy-Patrick N’Gbocho, est sans club depuis quelques mois. Malgré tout, il refuse de rentrer. Dommage. Quant à Kouakou Bernard, l’ex-gardien du Stade, de l’Africa et de l’Asec, il aurait quitté son club de Chonburi FC pour un nouveau Suphanburi. Le dernier à s’être engagé avec un club thaïlandais a pour nom Traoré Ousmane Kader. Ex-feu follet de l’EFYM, il avait tenté une aventure en Australie avant de revenir à l’AS Denguélé, la saison passée. Dans ce modeste club, il touchait mensuellement 150.000 francs Cfa. En Thaïlande, en revanche, il émarge à 900.000 francs Cfa à la comptabilité de sa nouvelle équipe. Et pour lui, la Thaïlande lui sert de tremplin en espérant aller montrer son talent d’ailier de poche en Europe. Jean-Baptiste Akassou qui vient de rallier la Hongrie après plusieurs saisons en Thaïlande, est un exemple. Avant lui, Soumahoro Yaya (aujourd’hui en Belgique) ou encore Coulibaly Kafoumba (OGC Nice), sont également passés par la case Thaï Premier League.

Pattaya, la rue princesse Thaïlandaise…
Pour voir les footballeurs ivoiriens en Thaïlande (Diarra Ali, Biram Diouf, Néné Bi Tra, Brahima Koné dit Bramko, Siaka Dagno, Koné Mohamed, Coulibaly Abdul, Kouamé Mathieu, Kouakou Bernard…), ne cherchez pas loin, une fois que vous débarquez à Bangkok. «Tous les Ivoiriens se retrouvent à Pattaya. C’est un peu comme la rue princesse de Yopougon. Il y a de l’ambiance, la bouffe, les femmes, etc.». Gnomagnon Zaby, ex-attaquant du Satellite FC, du Séwé et de l’Asec, actuellement à Abidjan suite à une blessure au genou depuis deux ans, encourage les jeunes footballeurs à aller tenter leur chance en Thaïlande. Pourquoi ? «Il n’y a plus rien au pays. Là-bas, je gagnais bien ma vie. C’est mieux qu’Abidjan… J’ai évolué à Bangkok Bank avant de me blesser. Je touchais 1500 euros soit environ le million de francs Cfa», a-t-il indiqué. Qu’ils évoluent à Muangthong United, Chonburi FC, Bec-Tero, Sisaket Muangthaï FC, Army FC ou encore Bangkok United, les footballeurs ivoiriens gagnent bien leur vie. Les plus chanceux prennent part à la Coupe d’Asie des clubs et gagnent encore beaucoup plus. Aîné et très expérimenté, Losséni Konaté a un conseil aux jeunes footballeurs ivoiriens qui envisagent aller un jour en Thaïlande: «Les dirigeants thaïlandais sont très exigeants. Dans leur conception, le footballeur noir doit être trois fois plus fort que le Thaïlandais. Le joueur noir recruté a donc intérêt à bander les muscles car il sera très attendu. Et s’il ne supporte pas la pression, qu’il passe son chemin». A bon entendeur…


Guy-Florentin Yaméogo
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