A la faveur de la première « Université populaire et participative » à Abidjan-Plateau, nous avons rencontré Hussein Khayat, Libanais d’origine, natif de la Côte d’Ivoire.
Un matin de septembre 2011, le jeune Hussein a quitté Abidjan, la capitale économique en direction de Petit Yapo, un village Abbey dans la région d’Agboville. Il est allé sur les traces de son grand-père, une façon de « reconstituer son histoire ». Le vieux Khayat a vécu- il y a bien longtemps- à Petit Yapo et s’est fait un nom. Son petit-fils a appris cela par le truchement de son père : « A l’époque, Agboville était un carrefour très important. Mon grand-père faisait de la distribution du café-cacao et quelques denrées alimentaires à l’instar du riz. Il a développé son activité dans certains villages dont Petit Yapo où il s’est installé ». L’étudiant en 4e année de Management n’a pas été déçu : il a eu des interlocuteurs « extrêmement chaleureux » et « très touchés » par sa démarche : « J’ai expliqué pourquoi j’étais venu les rencontrer. Ils étaient émus. Certains qui ont connu mon grand-père étaient très touchés. J’ai été reconnu comme fils du village. Cela m’a rendu tellement fier ». Désormais, Hussein se nomme : Khayat Doffou. Il est l’homonyme du chef du village. « Une autre fierté », souffle-t-il. Le Libanais d’origine ne s’est jamais senti autant Ivoirien. Cette incursion dans son passé, il l’attribue, volontiers, à un « fort attachement » à la patrie…à « sa » patrie. « C’est par attachement, par amour pour ma Côte d’Ivoire que j’ai choisi de retracer le parcours de mon grand-père », concède Hussein. Il espère participer au développement du village. « Je ferai mon possible pour améliorer les conditions des gens de Petit Yapo, de mes frères », dit Khayat Doffou. Sa première sortie à Petit Yapo date du 25 septembre 2011. Il y est retourné le 23 Octobre rencontrer les parents. Le 07 décembre 2011, il organisait un arbre de Noël. D’où tire-t-il autant de ressources ? « Avec quelques économies, répond Hussein, l’aide des personnes qui m’entourent, je mène ces actions sociales ».
Le fils de Petit Yapo ne s’intéresse pas qu’au volet social des choses. Avec un ami Yao Paul, il a initié un concept didactique et très ambitieux : l’Université démocratique et participative. Il s’agit de conférences au cours desquelles interviennent enseignants et chercheurs sur des thèmes spécifiques. Le grand public est invité à ces conférences. Le top départ a été donné le samedi 25 février 2012 à l’amphithéâtre de la Bibliothèque nationale. Les Professeurs Kouassi Yao et Diallo Thierno ont donné une conférence sur un thème forcément d’actualité : « Quel ivoirien pour une Côte d’Ivoire nouvelle ? ». Hussein Khayat espère « aller loin » : « ce concept d’Université populaire et participative est nouveau. Nous pensons qu’il va impulser un certain changement chez les jeunes notamment. Nous ouvrons un débat participatif. Chaque esprit apporte sa touche à la réflexion. On pourra ainsi trouver des solutions aux grandes questions de l’heure. On continuera. On espère arriver à faire au moins trois (3) universités par an ».
Il est évident que les nombreux voyages qu’il a effectués et les bouquins qu’il a avalés sur son passage ont contribué à lui ouvrir un peu plus l’esprit. Hussein Khayat se pose comme un être en « quête permanente de choses nouvelles ». Il s’est senti « honoré » que ses parents fassent le déplacement de Petit Yapo, 65 km d’Abidjan, pour le soutenir lors de sa première « Université populaire et participative ». « Ils sont là aux côtés de leur fils », se satisfait Khayat Doffou dont l’homonyme de chef était présent. « C’est une forme de reconnaissance, la matérialisation d’un amour qui a existé entre un homme, son grand-père et nos parents. Quand il est arrivé la première fois au village, il a dit : « je ne suis pas Abbey, c’est vrai. Mon grand-père a vécu ici. J’aimerais faire de votre village le mien », relate le professeur Ochou Abbé Delphin, cadre de Petit Yapo qui conduisait la délégation venue prendre part à la première Université populaire et participative. « Plus tard, si Hussein le souhaite, il pourra s’installer dans son village », conçoit le professeur Ochou. A la tête de la Mutuelle de développement de Petit Yapo, cet intellectuel concentre formidablement l’amour que porte aujourd’hui tout le village à Hussein Khayat.
A 22 ans et inscrit à l’Université française, Hussein, travaille, en ses temps libres, au côté de son père. Il se refuse catégoriquement à un quelconque air de supériorité et cette obtuse satisfaction si souvent caractéristiques des « fils à papa ». L’Abbey qu’il est devenu sait qu’il doit se faire bon « ambassadeur » de Petit Yapo à l’extérieur. « J’aime mon village », claironne-t-il. Hussein a participé, il y a une décade, à sa première réunion avec la Mutuelle de développement. « Un acte fort », analyse l’étudiant. Une forme de consécration.
Kisselminan COULIBALY
Un matin de septembre 2011, le jeune Hussein a quitté Abidjan, la capitale économique en direction de Petit Yapo, un village Abbey dans la région d’Agboville. Il est allé sur les traces de son grand-père, une façon de « reconstituer son histoire ». Le vieux Khayat a vécu- il y a bien longtemps- à Petit Yapo et s’est fait un nom. Son petit-fils a appris cela par le truchement de son père : « A l’époque, Agboville était un carrefour très important. Mon grand-père faisait de la distribution du café-cacao et quelques denrées alimentaires à l’instar du riz. Il a développé son activité dans certains villages dont Petit Yapo où il s’est installé ». L’étudiant en 4e année de Management n’a pas été déçu : il a eu des interlocuteurs « extrêmement chaleureux » et « très touchés » par sa démarche : « J’ai expliqué pourquoi j’étais venu les rencontrer. Ils étaient émus. Certains qui ont connu mon grand-père étaient très touchés. J’ai été reconnu comme fils du village. Cela m’a rendu tellement fier ». Désormais, Hussein se nomme : Khayat Doffou. Il est l’homonyme du chef du village. « Une autre fierté », souffle-t-il. Le Libanais d’origine ne s’est jamais senti autant Ivoirien. Cette incursion dans son passé, il l’attribue, volontiers, à un « fort attachement » à la patrie…à « sa » patrie. « C’est par attachement, par amour pour ma Côte d’Ivoire que j’ai choisi de retracer le parcours de mon grand-père », concède Hussein. Il espère participer au développement du village. « Je ferai mon possible pour améliorer les conditions des gens de Petit Yapo, de mes frères », dit Khayat Doffou. Sa première sortie à Petit Yapo date du 25 septembre 2011. Il y est retourné le 23 Octobre rencontrer les parents. Le 07 décembre 2011, il organisait un arbre de Noël. D’où tire-t-il autant de ressources ? « Avec quelques économies, répond Hussein, l’aide des personnes qui m’entourent, je mène ces actions sociales ».
Le fils de Petit Yapo ne s’intéresse pas qu’au volet social des choses. Avec un ami Yao Paul, il a initié un concept didactique et très ambitieux : l’Université démocratique et participative. Il s’agit de conférences au cours desquelles interviennent enseignants et chercheurs sur des thèmes spécifiques. Le grand public est invité à ces conférences. Le top départ a été donné le samedi 25 février 2012 à l’amphithéâtre de la Bibliothèque nationale. Les Professeurs Kouassi Yao et Diallo Thierno ont donné une conférence sur un thème forcément d’actualité : « Quel ivoirien pour une Côte d’Ivoire nouvelle ? ». Hussein Khayat espère « aller loin » : « ce concept d’Université populaire et participative est nouveau. Nous pensons qu’il va impulser un certain changement chez les jeunes notamment. Nous ouvrons un débat participatif. Chaque esprit apporte sa touche à la réflexion. On pourra ainsi trouver des solutions aux grandes questions de l’heure. On continuera. On espère arriver à faire au moins trois (3) universités par an ».
Il est évident que les nombreux voyages qu’il a effectués et les bouquins qu’il a avalés sur son passage ont contribué à lui ouvrir un peu plus l’esprit. Hussein Khayat se pose comme un être en « quête permanente de choses nouvelles ». Il s’est senti « honoré » que ses parents fassent le déplacement de Petit Yapo, 65 km d’Abidjan, pour le soutenir lors de sa première « Université populaire et participative ». « Ils sont là aux côtés de leur fils », se satisfait Khayat Doffou dont l’homonyme de chef était présent. « C’est une forme de reconnaissance, la matérialisation d’un amour qui a existé entre un homme, son grand-père et nos parents. Quand il est arrivé la première fois au village, il a dit : « je ne suis pas Abbey, c’est vrai. Mon grand-père a vécu ici. J’aimerais faire de votre village le mien », relate le professeur Ochou Abbé Delphin, cadre de Petit Yapo qui conduisait la délégation venue prendre part à la première Université populaire et participative. « Plus tard, si Hussein le souhaite, il pourra s’installer dans son village », conçoit le professeur Ochou. A la tête de la Mutuelle de développement de Petit Yapo, cet intellectuel concentre formidablement l’amour que porte aujourd’hui tout le village à Hussein Khayat.
A 22 ans et inscrit à l’Université française, Hussein, travaille, en ses temps libres, au côté de son père. Il se refuse catégoriquement à un quelconque air de supériorité et cette obtuse satisfaction si souvent caractéristiques des « fils à papa ». L’Abbey qu’il est devenu sait qu’il doit se faire bon « ambassadeur » de Petit Yapo à l’extérieur. « J’aime mon village », claironne-t-il. Hussein a participé, il y a une décade, à sa première réunion avec la Mutuelle de développement. « Un acte fort », analyse l’étudiant. Une forme de consécration.
Kisselminan COULIBALY