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Société Publié le vendredi 16 mars 2012 | L’expression

Soulèvement à Agban - Un gendarme avoue le coup d’Etat manqué

Il n’a pas la langue dans la poche. Le prévenu Mdl Koffi Koffi Aristide est resté figé sur sa position à la barre du tribunal militaire hier. Interrogé sur ce qu’il savait des tirs dans la nuit du 14 au 15 octobre 2011 dans le camp de gendarmerie d’Agban, l’accusé n’a pas fait de difficulté à se mettre à table. «Quand les tirs ont commencé, mon chef, Mdl Kodia Season avec qui je partage le même bâtiment à Agban, m’a invité dans sa chambre. Il m’a dit que les hommes du commandant Abéhi étaient là. J’étais surpris. Alors qu’on échangeait, il a reçu un coup de fil du Mdl Anzouan qui voulait savoir s’il était avec moi. Après la conversation, il m’a demandé de lui remettre les clés du magasin d’armes. J’étais de permanence ce jour, mais j’ai refusé de remettre les clés en soutenant que je ne savais pas où elles étaient. En plus, mon chef m’a dit de m’apprêter à quitter le camp en mettant un peu d’argent sur moi. Car, selon lui, ça allait chauffer. Le 15 octobre à 5 h du matin, lorsque je me rendais à la place d’arme, le Mdl Anzouan et un autre gendarme m’ont fait des reproches concernant mon refus de remettre les clés. J’ai eu peur», a expliqué l’armurier de l’escadron blindé de la gendarmerie. Un témoignage que les autres prévenus rejettent. Surtout ceux cités dans les évènements survenus dans la nuit du 14 au 15 octobre. Deux gendarmes mis en cause par leur collègue se sont dit surpris par ces allégations de leurs frères d’arme. Et refusent de se reconnaître dans de telles accusations. Les propos qui les incriminent collent pourtant avec les premières déclarations du Mdl Koffi Koffi Aristide à la Dst, dans le cadre des enquêtes préliminaires. Si l’on en croit les deux chefs, ils n’ont pas eu d’échange téléphonique cette nuit-là, et n’ont jamais entendu parler d’un certain retour d’Abéhi Jean Noël. En dépit des mises en garde du Tribunal militaire contre le Mdl accusateur, en cas de mauvais témoignage, le gardien des armes de l’escadron blindé n’a pas bougé. Il a persisté dans ses accusations contre ses frères d’arme. Au regard de son insistance, il y a bel et bien eu tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat, trouble à l’ordre publique, violation de consigne relative au message de réintégration des armes émis par le commandement supérieur le 15 juillet 2011 et détention illégale d’armes de guerre. Mais les faits qui soutiennent ses chefs d’accusation n’étaient pas prescrits dans l’ordre de poursuite éditée par le parquet. Ce qui a amené la Défense, assurée par maître Gohi Bi Raoul à demander l’annulation pure et simple de cette poursuite. «Non », a rétorqué le ministère public représenté par le substitut du procureur militaire, le capitaine Dosso Losseni, en évoquant que le seul manque des faits dans l’ordre, ne pouvait suffire pour l’annulation des débats de fonds. L’audience a été suspendue et le président de la cour, Kouassi Kouadio Georges, et les jurés ont délibéré sur cette question. A leur retour dans la salle, le juge a estimé fondée la remarque du capitaine Dosso Losseni et a ordonné la poursuite des procès. Après les trois accusés, sept autres ont défilé devant le juge et ont tous nié les faits à leur charge. Au moins dix gendarmes ont été auditionnés sur 21. Le procès a été suspendu et reprend jeudi prochain.

O.A.K
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