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Politique Publié le lundi 19 mars 2012 | Le Patriote

Réunion du G8 de l’Union Africaine à Cotonou : Des avancée positives

© Le Patriote Par Aristide
Sommet du G8 de l`Union Africaine: le chef de l`Etat, SEM Alassane Ouattara à Cotonou (Bénin)
Vendredi 16 mars 2012. Cotonou
Les nombreux journalistes qui attendaient, samedi dernier, que la fumée blanche sorte de l’imposant palais des Congrès de Cotonou, où se réunissaient les chefs d’Etats et de Gouvernements du Groupe des huit, n’ont pas vraiment vu cette fumée blanche. Du moins, s’il elle devait sortir, elle a certainement été étouffée par les besoins d’une diplomatie qui avait à cœur de jouer la carte de la prudence. Devant la délicatesse du dossier et les enjeux pour le moins vitaux pour l’avenir de l’institution, on a sans doute préféré ne pas brusquer les choses. Les pourparlers de ce point de vue ont apparemment privilégié ce qui pouvait contribuer à faire naitre le consensus salvateur que les querelles d’intérêt égoïstes des Etats. Au finish, à en croire les conclusions lues à la fin des travaux par le ministre béninois des Affaires étrangères, M. Arifari Bako, la réunion a permis de faire des « avancées positives dans la voie de la recherche d’une solution consensuelle en vue de l’élection du président, du vice-président et des membres de la commission de l’UA ».
Le mini sommet des chefs d’Etat et de gouvernement censé réfléchir sur les textes régissant le mode d’élection du président, des vice-présidents et les membres de la Commission de l’Union africaine a visiblement porté quelques fruits.
Près de six heures d’horloge de discussions (de 10h40mn à 16h20 – heure locale) ont abouti à « rapprocher les positions », permettant ainsi aux protagonistes de la réunion de faire un pas significatif en vue de surmonter l’impasse créée par le blocage survenu lors de la 18ème session ordinaire des 29 et 30 janvier derniers, à Addis-Abeba.
Le président en exercice de l’Union africaine et hôte du sommet, Yayi Boni, avait justement, lors d’une pathétique allocution prononcée à l’ouverture de la rencontre, appelé ses pairs à mesurer le risque qu’un tel blocage ferait courir à la crédibilité de l’institution. « Nous devons, au-delà des intérêts de nos Etats, aussi légitimes qu’ils soient, garder à l’esprit que notre très cher continent, l’Afrique, ne saurait se construire avec la recherche permanente du consensus au nom de l’unité et de la cohésion africaines », avait-il plaidé.
Le disant, le président béninois avait évidemment l’œil rivé sur le prochain sommet prévu à Lilongwé, au Malawi, courant juillet prochain. Sommet qui devait mettre fin à plusieurs mois d’atermoiement, de conflits, d’incompréhension et de jeux d’influence divers, par l’élection définitive et consensuelle du président de la Commission de l’Union commune. Et c’est donc pour baliser le champ des discussions et réduire ainsi les antagonismes que le chef d’Etat béninois avait cru bon de poser d’emblée ces deux problématiques : « devons-nous nous orienter vers des solutions juridiques (…) ou opter pour une solution politique ? », s’était-il interrogé. En toile de fond, Yayi Boni plaidait sans doute, entre le juridique et le politique, pour la solution la moins porteuse de conflit. Là où les textes ont montré leurs limites, suggérait-il ainsi à ses pairs la solution politique ?
Pour répondre à cette importante question, il aurait fallu que la rencontre de samedi accouche d’un communiqué final clair et précis. Or, l’article 42 du règlement intérieur de l’Union relatif à la procédure du vote pour l’élection des membres de la Commission, pomme de discorde des différentes rencontres, n’a pas vraiment été évoqué dans les conclusions issues de la réunion. Mais on peut deviner que la refonte des textes suggérée par l’ordre du jour du sommet, a connu quelques avancées porteuses d’espérance. Mieux, la réunion, toujours selon les conclusions officielles, a proposé que « les consultations démarrées ici à Cotonou se poursuivront entre les membres dudit comité, notamment entre la République du Gabon et la République d’Afrique du sud ». Beaucoup d’observateurs ont du coup pu traduire cette option comme une façon pour le G8 de privilégier une sorte de « dialogue direct » entre le Gabon et le candidat qui le représente, le sortant Jean Ping et l’Afrique du Sud et challenger, Mme Nkozana Zuma,. Hier, à son retour de Cotonou, Alassane Ouattara pouvait alors se réjouir d’une avancée notable susceptible de mettre fin à quelques mois d’incompréhension. Nul doute que les jours à venir feront apparaître cette fumée blanche tant attendue pour le rayonnement de l’Afrique.

KORE EMMANUEL, envoyé spécial
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