Toujours pas de compromis sur la présidence de la commission
Deuxième réunion, deuxième échec du G8, le comité ad hoc de chefs d`Etat et de gouvernement chargé du toilettage des textes de l`Union africaine pour l`élection du président de la Commission de l`Union africaine. Hier encore à Cotonou, les dirigeants africains ont étalé leur incapacité à trouver une solution au différend relatif à la succession de l`actuel président de la Commission. Réunis à Addis Abeba les 30 et 31 janvier 2012 pour le XVIIIe sommet de l`Union africaine, les dirigeants africains se sont séparés sans avoir réussi à élire le successeur du Gabonais Jean Ping, lui-même candidat à sa propre succession. Les chefs d`Etat ont alors décidé de régler la question avant la prochaine conférence de l`UA qui se tiendra à Lilongwe au Malawi. Un groupe de chefs d`Etat et de gouvernement a été chargé de revoir les textes de l`organisation panafricaine relatifs à l`élection du président de la Commission. En effet, lesdits textes ont fait l`objet d`interprétations qui ont profondément divisé la famille africaine et bloqué le processus devant conduire à l`élection du président de la Commission. Le premier sommet de Cotonou qui s`est tenu le 17 mars 2012, n`a rien donné, les deux blocs désormais constitués derrière les deux candidats, le groupe de la SADC mené par le sud-africain Jacob Zuma, soutien de Mme Nkosazana Dlamini- Zuma et le Groupe des francophones conduit par le Gabonais Ali Bongo Ondimba, parrain de Jean Ping, se sont séparés dos à dos. Hier lundi 14 mai dans la même capitale béninoise, les choses n`ont visiblement pas évolué. La décision des chefs d`Etat de « poursuivre leurs consultations à une date qui n`a pas encore été fixée» indique clairement que les discussions ont été laborieuses. Autre preuve de cet échec, la fin du mandat de ce comité ad hoc annoncé par un proche de la présidence béninoise. Le président ivoirien Alassane Ouattara qui s`est rendu à cette réunion avec l`espoir « qu`un esprit de compromis » se développe entre le Gabon et l`Afrique du Sud, qui présentent chacun un candidat au poste de président de la Commission de l`UA, n`a certainement pas quitté le sol béninois avec cet « optimisme et cette confiance » qui l`animaient à son arrivée. La diplomatie gabonaise qui avait prédit cette issue, a fermement dénoncé dans un communiqué daté du 11 mai dernier, des manœuvres du président sud- africain au mépris de certaines recommandations faites lors du sommet du premier sommet de Cotonou. Le ministre gabonais des Affaires étrangères et de la Coopération internationale M. Emmanuel Issozé Ngondet qui est lui-même monté au créneau, ne s`est pas embarrassé de fioritures pour exprimer le ras-le-bol du gouvernement gabonais: « Alors même que le Gabon s`emploie à faire évoluer les consultations bilatérales, se gardant d`entreprendre une quelconque démarche unilatérale susceptible de compromettre les efforts du Comité des huit, c`est avec regret que nous constatons que l`Afrique du Sud et la SADC intensifient la campagne en faveur de leur candidat, au mépris des recommandations des chefs d`Etat et de gouvernement, semant ainsi la confusion au sein de l`opinion africaine et internationale. Cette attitude nous éloigne de l`objectif d`unité et de solidarité qu`incarne l`Union africaine ». Le chef de la diplomatie gabonaise a au cours de cette sortie musclée, rappelé certains principes de l`organisation à savoir « la règle des deux mandats et l`abstention des cinq grands contributeurs et du pays hôte de briguer la présidence de la Commission de l`Union africaine ». L`échec de la réunion de Cotonou n`augure rien de bon pour le XIXe sommet panafricain de Lilongwe. A moins que la légendaire « sagesse africaine» permette au dernier moment aux dirigeants du continent de transcender leurs divergences pour régler cette question mineure par rapport aux véritables défis : « coups d`Etat, terrorisme, famine et bien d`autres maux auxquels l`Afrique doit urgemment faire face.
Charles d`Almeida
Deuxième réunion, deuxième échec du G8, le comité ad hoc de chefs d`Etat et de gouvernement chargé du toilettage des textes de l`Union africaine pour l`élection du président de la Commission de l`Union africaine. Hier encore à Cotonou, les dirigeants africains ont étalé leur incapacité à trouver une solution au différend relatif à la succession de l`actuel président de la Commission. Réunis à Addis Abeba les 30 et 31 janvier 2012 pour le XVIIIe sommet de l`Union africaine, les dirigeants africains se sont séparés sans avoir réussi à élire le successeur du Gabonais Jean Ping, lui-même candidat à sa propre succession. Les chefs d`Etat ont alors décidé de régler la question avant la prochaine conférence de l`UA qui se tiendra à Lilongwe au Malawi. Un groupe de chefs d`Etat et de gouvernement a été chargé de revoir les textes de l`organisation panafricaine relatifs à l`élection du président de la Commission. En effet, lesdits textes ont fait l`objet d`interprétations qui ont profondément divisé la famille africaine et bloqué le processus devant conduire à l`élection du président de la Commission. Le premier sommet de Cotonou qui s`est tenu le 17 mars 2012, n`a rien donné, les deux blocs désormais constitués derrière les deux candidats, le groupe de la SADC mené par le sud-africain Jacob Zuma, soutien de Mme Nkosazana Dlamini- Zuma et le Groupe des francophones conduit par le Gabonais Ali Bongo Ondimba, parrain de Jean Ping, se sont séparés dos à dos. Hier lundi 14 mai dans la même capitale béninoise, les choses n`ont visiblement pas évolué. La décision des chefs d`Etat de « poursuivre leurs consultations à une date qui n`a pas encore été fixée» indique clairement que les discussions ont été laborieuses. Autre preuve de cet échec, la fin du mandat de ce comité ad hoc annoncé par un proche de la présidence béninoise. Le président ivoirien Alassane Ouattara qui s`est rendu à cette réunion avec l`espoir « qu`un esprit de compromis » se développe entre le Gabon et l`Afrique du Sud, qui présentent chacun un candidat au poste de président de la Commission de l`UA, n`a certainement pas quitté le sol béninois avec cet « optimisme et cette confiance » qui l`animaient à son arrivée. La diplomatie gabonaise qui avait prédit cette issue, a fermement dénoncé dans un communiqué daté du 11 mai dernier, des manœuvres du président sud- africain au mépris de certaines recommandations faites lors du sommet du premier sommet de Cotonou. Le ministre gabonais des Affaires étrangères et de la Coopération internationale M. Emmanuel Issozé Ngondet qui est lui-même monté au créneau, ne s`est pas embarrassé de fioritures pour exprimer le ras-le-bol du gouvernement gabonais: « Alors même que le Gabon s`emploie à faire évoluer les consultations bilatérales, se gardant d`entreprendre une quelconque démarche unilatérale susceptible de compromettre les efforts du Comité des huit, c`est avec regret que nous constatons que l`Afrique du Sud et la SADC intensifient la campagne en faveur de leur candidat, au mépris des recommandations des chefs d`Etat et de gouvernement, semant ainsi la confusion au sein de l`opinion africaine et internationale. Cette attitude nous éloigne de l`objectif d`unité et de solidarité qu`incarne l`Union africaine ». Le chef de la diplomatie gabonaise a au cours de cette sortie musclée, rappelé certains principes de l`organisation à savoir « la règle des deux mandats et l`abstention des cinq grands contributeurs et du pays hôte de briguer la présidence de la Commission de l`Union africaine ». L`échec de la réunion de Cotonou n`augure rien de bon pour le XIXe sommet panafricain de Lilongwe. A moins que la légendaire « sagesse africaine» permette au dernier moment aux dirigeants du continent de transcender leurs divergences pour régler cette question mineure par rapport aux véritables défis : « coups d`Etat, terrorisme, famine et bien d`autres maux auxquels l`Afrique doit urgemment faire face.
Charles d`Almeida