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Politique Publié le lundi 19 mars 2012 | Le Patriote

interview/ Dah Sansan : “Il faut savoir se lancer en politique”

Il se nomme Dah Sansan. Juriste de formation, il vient d’être élu député de Bouna. Un député spécial en ce qu’il est le plus jeune député de la deuxième législature de la deuxième République. Il explique ici les motivations qui l’ont poussé à briguer ce poste
Le Patriote : Plus jeune député de la Côte d’Ivoire, vous êtes retrouvé il y a quelques jours à Yamoussoukro, comment vous vous êtes senti ?
Dah Sansan : J’ai ressenti un honneur à cette occasion de savoir que je suis le plus jeune des députés de Côte d’Ivoire. Mais, il faut être très prudent. Cet honneur ne doit pas constituer une activité. L’élément le plus déterminant dans ce sentiment, c’est un défi. Je vis mon élection comme un défi, un appel des jeunes à plus de responsabilité.
LP : Comment avez-vous vécu l’élection du président de l’Assemblée nationale ?
DS : Parlant de ma carrière, à dire vraie, je n’avais pas envisagé une carrière politique en tant que tel. J’ai senti mon élection comme étant un début d’une carrière politique que je n’avais pas imaginée. Mais en me présentant à une table de séance avec le président de l’Assemblée nationale, je me suis senti dans une position de quelqu’un qui doit tout faire pour rester dans une position de responsabilité.

LP : Vous êtes député de Bouna, une zone sinistrée, quel sera votre part dans la résolution des difficultés de votre région ?
DS : Je voudrais préciser d’abord que le député, du strict point de vue, n’est pas un agent de développement, mais par la force des choses, nous sommes en Afrique. Ce sont des choses qui se cumulent, puisqu’on estime que le député a beaucoup plus d’opportunités. Il peut frapper à certaines portes pour pouvoir apporter le développement. C’est ce que nous allons nous atteler à faire, voir qui on peut toucher, voir à quelle porte on peut frapper pour pouvoir avoir de l’aide. Tout le monde connait la situation de Bouna. C’est une zone qui est très défavorisée. Nous n’avons pas d’eau, nous n’avons pas de route.

LP : Le président de l’Assemblée nationale a dit que votre institution ne sera pas une caisse de résonnance pour le parti au pouvoir. Partagez vous cet avis ?
DS : Oui ! Quand on a parlé de l’élection des députés sans l’opposition, nous avons entendu beaucoup de critiques. Nous, nous sommes jeunes. Je voudrais attirer votre attention sur le fait qu’au niveau de l’Assemblée nationale, il y a beaucoup de jeunes. Le président lui-même est jeune. Vous voyez que l’avenir de la Côte d’Ivoire, c’est nous. Nous sommes en train de dessiner présentement l’avenir de la Côte d’Ivoire. Pour y arriver, nous devons être vigilants. C’est ce que notre responsabilité nous exige. Nous devons ouvrir les yeux, pour tirer les leçons et faire des propositions pour bâtir notre nation. Notre président nous demande de prendre en compte tout ce qu’il faut pour reconstruire la Côte d’Ivoire.

LP : Quelle a été la recette des jeunes, pour être en grand nombre à l’hémicycle ?
DS : je pense, que c’est un éveil, peut être de conscience. C’est aussi dû au fait que nous avons soif de participer nous-mêmes au développement de nos différentes régions. Chacun de nous, a envie de participer à sa façon, au développement de sa région. Ce qui fait que pour cette législature, les jeunes se sont mobilisés pour pouvoir toucher à la chose publique pour accomplir leur tâche.

LP : Sur votre table, il y a beaucoup de textes de lois qui devront être revus, je pense aux articles confligènes de la Constitution. Êtes-vous conscient de la tâche qui vous attend?
DS : Absolument ! Nous sommes conscient de cette tâche, mais ce sont des questions que nous allons analyser avec beaucoup de grandeur. En tant que députés et représentant du peuple ivoirien, nous avons l’obligation de revoir cette constitution, qui dès sa mise en place déjà, présentait des prémices de conflits. La Constitution nous a fait plus de mal que de bien. A l’époque, en tant que jeune étudiant, nous savions que notre loi fondamentale était personnelle. Il y a lieu de revoir cette Constitution pour permettre à tous les Ivoiriens de vivre de façon libre et de façon égale.

LP : En tant que député, avez-vous déjà un projet de loi qui vous tient particulièrement à cœur ?
DS : Nous aurons des propositions de lois. Pour le moment, je ne voudrais pas aller très vite en besogne. Prenons un ministère comme celui des Transports que je connais bien. Ce ministère est régi par des lois qui datent des années 60. Je pense pouvoir susciter des réflexions à ce niveau.

LP : Comment est-ce que vos aînés de Bouna ont perçu votre candidature. N’ont-ils pas fait obstacle ?
DS : Il n’y a pas eu d’obstacle pour être candidat. Nous étions plusieurs candidats. Mme le ministre Kaba Nialé et moi avons été choisis, sans contestation.

LP : En tant que jeune, quel conseil avez-vous pour ceux de votre promotion ou encore plus jeunes qui souhaiteraient se lancer dans la politique ?
DS : Je voudrais leur dire de ne pas en faire un métier. Il faut savoir s’y lancer. Il ne faudrait pas brusquer les choses.

Réalisée par Yves-M. ABIET
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