Le tout nouveau chef du gouvernement ivoirien est sur un nuage ! Depuis qu’il a été nommé Premier ministre, la résidence de Jeannot Ahoussou Kouadio ne désemplit pas. En réalité, le ballet des amis, de compatriotes ou de camarades du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) avait débuté quand le nom du député de Didiévi circulait comme probable successeur de Guillaume Soro à la primature. Ce ballet n’a donc fait que s’intensifier. En période normale, personne n’aurait rien trouvé à redire puisque heureux de son ascension, les hôtes de Jeannot Ahoussou Kouadio n’ont d’autres intentions que de souhaiter plein succès au nouveau chef du gouvernement. Le contexte dans lequel Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié sont convenus de faire de lui, le premier des ministres, c’est-à-dire chargé de la coordination de l’action gouvernementale, est d’autant plus difficile que Jeannot Ahoussou Kouadio aurait dû faire l’économie de cette « garden party ». D’abord sur le plan du symbole, il donne l’impression qu’au lieu de se concentrer sur les tâches qui l’attendent, le successeur de Guillaume Soro s’adonne à des moments de fêtes. Des réjouissances qui finissent généralement tard dans la nuit, pour reprendre, le lendemain, de bonne heure. C’est donc fatigué que Me Ahoussou Kouadio arrive au bureau. C’est sans doute pour toutes ces raisons qu’Alassane Ouattara lui-même a mis le holà à ces salamalecs avant même qu’ils n’aient commencé. Surtout que les précédents concernant les visites de telle communauté et de tels groupes au chef de l’Etat ou au chef du gouvernement sont là pour témoigner du caractère contre-productif de ces rassemblements à la gloire de l’hôte de marque. Ce qui paraît amusant mais qui ulcère déjà plus d’un dans les ballets auxquels on assiste actuellement au domicile de Jeannot Ahoussou Kouadio est bien l’évidente réalité que les parents et amis qui viennent faire ces glorieuses salutations se signalent au nouveau chef du gouvernement pour ne pas être oubliés dans le partage d’éventuels gâteaux. Mais, en secouant la tanière pour tenter de la débarrasser du flonflon qui l’entoure, on se rend à l’évidence que ces visites heurtent les principes de bonne gouvernance. En plus des parents, amis et autres connaissances, la résidence du nouveau Premier ministre accueille également des organisations professionnelles, de hauts dignitaires et fonctionnaires de l’Etat voire des opérateurs économiques. Certainement pour faire allégeance à Jeannot Ahoussou Kouadio ou pour tenter de lui graisser la p... « Est-ce nécessaire que dans une République, des banquiers ou des officiels de la justice s’autorisent à prendre part à ces genres d’initiatives », s’interrogent plusieurs observateurs avertis de la scène politique. « Cela est compromettant à la fois pour l’hôte et pour le visiteur. La bonne cohabitation entre les alliés supposent aussi qu’on ne fasse pas de mélange des genres », sont-ils persuadés. Allusion sans doute aux directives données, mercredi dernier, par le président Alassane Ouattara, lors du premier conseil des ministres du gouvernement Ahoussou Kouadio.
Marc Dossa
Marc Dossa