Cinq défis majeurs attendent le nouveau gouvernement formé mardi dernier par le Premier ministre Ahoussou Kouadio Jeannot. De nombreux défis attendent d’être relevés par le gouvernement du Premier ministre Ahoussou Kouadio Jeannot. Depuis le coup d’Etat de décembre 1999, la Côte d’Ivoire ne s’est plus bien portée. Le pays est allé de rumeurs de coups d’Etat militaire en instabilité, de règlement de conflits en gestion de crise. Avec, à la fin, la grave crise postélectorale dont les Ivoiriens tentent encore de minimiser les conséquences. Le développement, disons-le tout net, n’est plus au centre des préoccupations depuis de longues années. « Nous avons passé le temps à régler nos propres palabres, au lieu de penser au développement du pays », raillait récemment un responsable de la Primature. Après la crise postélectorale et les débuts d’une reconstruction post-crise avec le gouvernement Soro du 1er juin 2011, voici la Côte d’Ivoire face aux mêmes réalités incontournables. Plus qu’hier, le pays a besoin aujourd’hui de solution à certains problèmes cruciaux. Car, si hier, les Ivoiriens avaient des besoins, ceux-ci ont décuplé après cette crise postélectorale qui a considérablement eu des effets négatifs sur le pays. L’équipe de l’ancien Premier ministre, Guillaume Soro, a fait ce qu’elle a pu, pour donner de l’espérance aux Ivoiriens. Des soins gratuits à la réfection des routes, en passant par la rigueur dans la gestion du pouvoir, le gouvernement Soro a démontré qu’on pouvait faire beaucoup pour son peuple. A la tête du gouvernement depuis mardi, Ahoussou Kouadio hérite quasiment des mêmes hommes pour booster la reconstruction post-crise. Mais cette fois, le gouvernement devra multiplier les efforts, pour répondre aux aspirations du peuple. Dix mois après avoir ‘’tâté’’ le terrain, Ahoussou et son équipe devraient normalement passer la vitesse supérieure. La connaissance des différents dossiers est un atout pour eux, pour avancer vite et bien. Parmi les défis à relever figure en bonne place la sécurité. Sécurité des populations Les Ivoiriens en ont été privés depuis des années. Mais avec la crise survenue suite à l’élection présidentielle de 2010, beaucoup d’armes a ont circulé et continuent de passer entre les mains. Toute chose qui explique la recrudescence du grand banditisme, avec son lot de braquages en ville, de coupeurs de route sur les axes routiers du pays, sans compter les exactions à mettre au compte de faux éléments Frci. Pour freiner les actions de ces derniers sur les routes et en ville, le chef de l’Etat avait déjà trouvé une ébauche de solution, en créant la Police militaire le 19 décembre 2011. Celle-ci est au travail depuis lors, et réussit tant bien que mal à mettre sous l’éteignoir les brebis galeuses et les faux éléments Frci. Il y a deux semaines, le général Soumaïla Bakayoko, chef d’état-major général (Cemg) des Frci, nommait le commandant Chérif Ousmane à la tête de la Brigade anti-coupeurs de route, créée début mars. Ce, pour faire face au phénomène de coupeurs de route qui a endeuillé durant des semaines de nombreuses familles ivoiriennes. Contre les braqueurs et autres indélicats, le gouvernement s’attelle à donner aux Forces de l’ordre (police et gendarmerie) les moyens dont ils ont besoin pour bien effectuer leurs différentes missions. Les barrages policiers sont de plus en plus visibles la nuit à Abidjan. La brigade de sécurité de la gendarmerie nationale est elle-aussi à la tâche. Récemment, elle a posé des actes louables, en causant des misères à des malfaiteurs. Malgré ces efforts, les populations continuent de se plaindre de vols à main armée. Le gouvernement devra prendre des mesures énergiques, pour décourager ces bandits de grand chemin. Mais ce n’est pas tout. Des rumeurs de coup d’Etat fusent depuis la fin de la crise postélectorale. La population est apeurée et se pose de multiples questions. Quoi de plus normal, après ce qu’elle a vécu entre décembre 2010 et mai 2011. C’est au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires, pour la mettre en confiance. Il s’agira pour lui de donner la preuve que toute tentative de déstabilisation ne peut que se solder par un échec. Il faudra ensuite se donner les moyens de combattre de telles rumeurs persistantes. Ce n’est pas un hasard si le président de la République s’est approprié le ministère de la Défense, après le départ de Guillaume Soro de ce poste si sensible à gérer. L’on espère qu’il aura les coudées franches pour faire de la Côte d’Ivoire un pays de paix et de sécurité, comme au temps d’Houphouët-Boigny.
Lutte contre la vie chère Un autre défi et non des moindres attend le gouvernement d’Ahoussou. La lutte contre la cherté de la vie doit constituer une priorité pour cette équipe. En 2008, lorsque les femmes sont sorties pour manifester contre l’augmentation des produits de première nécessité, le pouvoir d’alors les avait martyrisées. Et pourtant, elles étaient dans leur droit de s’insurger contre la vie chère. En 2012 encore, le même problème demeure. Les ménages se plaignent de la cherté du riz, de l’huile, du sucre, du lait…, sur le marché. Que faire ? Le pouvoir entre temps a changé de main. Conscient de la réalité vécue par les populations, le gouvernement Ahoussou entend mettre de l’ordre dans ce secteur vital. Le Premier ministre, dès sa prise de fonction mercredi, en a consacré de longues phrases, comme pour démontrer à toutes et à tous, qu’ils n’ont pas d‘inquiétudes à se faire à ce sujet. « Nous n’avons donc pas de droit, mais plutôt des obligations. Nous sommes débiteurs de paix, de prospérité, et d’espérance pour le peuple ivoirien », a déclaré le chef du gouvernement. Le ministre du Commerce, Dagobert Banzio, s’y attelle, au regard de ses récentes sorties.
Santé pour tous Dans la même veine, le Premier ministre devra ouvrir les yeux sur le dossier de la Santé. Déjà, le gouvernement précédent avait tiré la sonnette d’alarme, en mettant fin à la gratuité des soins entamée dès la fin de la crise postélectorale, pour assister les populations démunies. Des non malades se présentaient dans les hôpitaux publics, rien que pour se procurer des médicaments qu’ils revendaient frauduleusement. Le gouvernement en a mis fin, et a instauré depuis quelques semaines la gratuité dite ciblée. Celle-ci vise les populations démunies et concerne la prise en charge des femmes enceintes jusqu’à leur accouchement. Le président Ouattara respecte là un de ses engagements électoraux. En effet, il avait promis aux Ivoiriens l’accouchement gratuit dans son programme. Mais le gouvernement que dirige son Premier ministre ne doit pas s’arrêter là. Il doit étendre le champ de la gratuité à d’autres couches défavorisées de la société ivoirienne, mais dans le respect des règles qu’il aura lui-même à prescrire.
Vaste programme pour l’école et l’emploi
Le chef de l’Etat en avait fait également une promesse électorale. L’école pour tous. Mais avant d’y arriver, il faudra penser à la réouverture de l’Université, restée fermée depuis la fin de la crise postélectorale en avril-mai 2011. Trois générations de bacheliers attendent encore dehors. Le ministre de l’Enseignement supérieur a promis sa réouverture le 3 septembre 2012. « L’opinion nationale et internationale attend la réouverture de ces universités. Nous avons annoncé la date du 3 septembre 2012. Notre reconduction va impliquer beaucoup de responsabilités. Il faut que nous fassions en sorte que la réouverture soit effective le 3 septembre. Nous allons nous atteler afin que la réouverture soit effective le 3 septembre. Et je peux vous promettre qu’elle le sera », a rassuré Cissé Ibrahim Bacongo, après le premier Conseil des ministres de mercredi. Mais le tout n’est pas de rouvrir l’université. Il est aussi et surtout question d’inculquer aux jeunes étudiants des valeurs qu’incarnaient les anciens. Et les exemples sont légion. Dans le secondaire et le primaire, la ministre de l’Education nationale, Kandia Camara, fait face à un manque important d’enseignants du public. Le président, toujours dans ses promesses de campagne, annonçait un recrutement massif d’enseignants, puis la construction d’un grand nombre d’établissements scolaires. Il avait promis l’école primaire obligatoire et gratuite jusqu'à l'âge de 15 ans et l’enseignement de l'Informatique dès l'école primaire. 300 milliards de Fcfa pour construire 60 000 classes dans le primaire et 80 milliards de Fcfa pour construire 5 000 classes dans le secondaire. La formation et le recrutement de 60 000 instituteurs et de 5 000 enseignants du secondaire en 5 ans. La distribution gratuite des manuels scolaires à tous les élèves du primaire, la suppression des frais d'inscription dans les écoles primaires et les collèges publics, la construction de nouvelles universités régionales,… Toute chose qui devrait aboutir à la création de nombreux emplois.
Le grand défi de la réconciliation nationale Le gouvernement devra aider le président de la République à gagner ce pari. Comme celui de la réconciliation nationale. Après tant de meurtrissures dues à la crise postélectorale, Alassane Ouattara a mis un point d’honneur à la réconciliation des filles et fils de ce pays. Il a compris que sans l’entente et la cohésion, les projets de développement risquent d’être vains. En juillet 2011, il a mis sur pied la Commission dialogue vérité et réconciliation (Cdvr), présidée par l’ancien Premier ministre, Charles Konan Banny. Celui-ci a pris fonction en septembre 2011 et s’active à faire comprendre aux uns et aux autres la nécessité du sacrifice suprême de tirer un trait sur le passé. Mais ici, pour réussir sa tâche tant difficile, Banny aura forcément besoin du soutien du gouvernement, mais aussi et surtout de l’ensemble des Ivoiriens. Il se bat comme un beau diable ; et mérite que le peuple l’accompagne. Ouattara Abdoul Kari
Lutte contre la vie chère Un autre défi et non des moindres attend le gouvernement d’Ahoussou. La lutte contre la cherté de la vie doit constituer une priorité pour cette équipe. En 2008, lorsque les femmes sont sorties pour manifester contre l’augmentation des produits de première nécessité, le pouvoir d’alors les avait martyrisées. Et pourtant, elles étaient dans leur droit de s’insurger contre la vie chère. En 2012 encore, le même problème demeure. Les ménages se plaignent de la cherté du riz, de l’huile, du sucre, du lait…, sur le marché. Que faire ? Le pouvoir entre temps a changé de main. Conscient de la réalité vécue par les populations, le gouvernement Ahoussou entend mettre de l’ordre dans ce secteur vital. Le Premier ministre, dès sa prise de fonction mercredi, en a consacré de longues phrases, comme pour démontrer à toutes et à tous, qu’ils n’ont pas d‘inquiétudes à se faire à ce sujet. « Nous n’avons donc pas de droit, mais plutôt des obligations. Nous sommes débiteurs de paix, de prospérité, et d’espérance pour le peuple ivoirien », a déclaré le chef du gouvernement. Le ministre du Commerce, Dagobert Banzio, s’y attelle, au regard de ses récentes sorties.
Santé pour tous Dans la même veine, le Premier ministre devra ouvrir les yeux sur le dossier de la Santé. Déjà, le gouvernement précédent avait tiré la sonnette d’alarme, en mettant fin à la gratuité des soins entamée dès la fin de la crise postélectorale, pour assister les populations démunies. Des non malades se présentaient dans les hôpitaux publics, rien que pour se procurer des médicaments qu’ils revendaient frauduleusement. Le gouvernement en a mis fin, et a instauré depuis quelques semaines la gratuité dite ciblée. Celle-ci vise les populations démunies et concerne la prise en charge des femmes enceintes jusqu’à leur accouchement. Le président Ouattara respecte là un de ses engagements électoraux. En effet, il avait promis aux Ivoiriens l’accouchement gratuit dans son programme. Mais le gouvernement que dirige son Premier ministre ne doit pas s’arrêter là. Il doit étendre le champ de la gratuité à d’autres couches défavorisées de la société ivoirienne, mais dans le respect des règles qu’il aura lui-même à prescrire.
Vaste programme pour l’école et l’emploi
Le chef de l’Etat en avait fait également une promesse électorale. L’école pour tous. Mais avant d’y arriver, il faudra penser à la réouverture de l’Université, restée fermée depuis la fin de la crise postélectorale en avril-mai 2011. Trois générations de bacheliers attendent encore dehors. Le ministre de l’Enseignement supérieur a promis sa réouverture le 3 septembre 2012. « L’opinion nationale et internationale attend la réouverture de ces universités. Nous avons annoncé la date du 3 septembre 2012. Notre reconduction va impliquer beaucoup de responsabilités. Il faut que nous fassions en sorte que la réouverture soit effective le 3 septembre. Nous allons nous atteler afin que la réouverture soit effective le 3 septembre. Et je peux vous promettre qu’elle le sera », a rassuré Cissé Ibrahim Bacongo, après le premier Conseil des ministres de mercredi. Mais le tout n’est pas de rouvrir l’université. Il est aussi et surtout question d’inculquer aux jeunes étudiants des valeurs qu’incarnaient les anciens. Et les exemples sont légion. Dans le secondaire et le primaire, la ministre de l’Education nationale, Kandia Camara, fait face à un manque important d’enseignants du public. Le président, toujours dans ses promesses de campagne, annonçait un recrutement massif d’enseignants, puis la construction d’un grand nombre d’établissements scolaires. Il avait promis l’école primaire obligatoire et gratuite jusqu'à l'âge de 15 ans et l’enseignement de l'Informatique dès l'école primaire. 300 milliards de Fcfa pour construire 60 000 classes dans le primaire et 80 milliards de Fcfa pour construire 5 000 classes dans le secondaire. La formation et le recrutement de 60 000 instituteurs et de 5 000 enseignants du secondaire en 5 ans. La distribution gratuite des manuels scolaires à tous les élèves du primaire, la suppression des frais d'inscription dans les écoles primaires et les collèges publics, la construction de nouvelles universités régionales,… Toute chose qui devrait aboutir à la création de nombreux emplois.
Le grand défi de la réconciliation nationale Le gouvernement devra aider le président de la République à gagner ce pari. Comme celui de la réconciliation nationale. Après tant de meurtrissures dues à la crise postélectorale, Alassane Ouattara a mis un point d’honneur à la réconciliation des filles et fils de ce pays. Il a compris que sans l’entente et la cohésion, les projets de développement risquent d’être vains. En juillet 2011, il a mis sur pied la Commission dialogue vérité et réconciliation (Cdvr), présidée par l’ancien Premier ministre, Charles Konan Banny. Celui-ci a pris fonction en septembre 2011 et s’active à faire comprendre aux uns et aux autres la nécessité du sacrifice suprême de tirer un trait sur le passé. Mais ici, pour réussir sa tâche tant difficile, Banny aura forcément besoin du soutien du gouvernement, mais aussi et surtout de l’ensemble des Ivoiriens. Il se bat comme un beau diable ; et mérite que le peuple l’accompagne. Ouattara Abdoul Kari